Entrevues

Quand « la fille de Québec » devient doyenne…

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Theodora Navarro

2016-06-22 17:02:00

Relevez des défis! Essayez des choses! Voilà les mantras de celle qui le 1er juillet prochain débutera un nouveau mandat de 4 ans comme doyenne de la fac de droit de Laval....

Dans le cadre d’une série spéciale, Droit-inc ira à la rencontre des différents doyens des Facultés de droit québécoises.

Me Eugénie Brouillet débutera un nouveau mandat de 4 ans comme doyenne de la fac de droit de Laval le 1er juillet prochain
Me Eugénie Brouillet débutera un nouveau mandat de 4 ans comme doyenne de la fac de droit de Laval le 1er juillet prochain
Passionnée par sa ville, Me Eugénie Brouillet l’est aussi par sa faculté. Formée à l’Université Laval, elle n’avait pas comme plan établi de devenir professeur. Son parcours en droit et son statut de fille de prof l’a convainquent que le rôle est taillé pour elle.

À l’issue de son doctorat, elle postule à la faculté de droit de l’Université Laval, à Québec. « J’ai été chanceuse, un poste s’ouvrait juste à ce moment-là, se souvient-elle. C’était mon premier choix, mon alma mater. J’étais déjà extrêmement attachée à cette fac. Je suis une fille de Québec. »

À l’intérieur de la faculté de droit, elle gravit rapidement les échelons. Elle a l’opportunité de devenir directrice de programmes, puis vice-doyenne. Lorsqu’en 2012, le poste de doyen doit être comblé, ses collègues la poussent à se présenter. « J’avais 39 ans, je ne voyais pas ça arriver à cet instant-là, avoue-t-elle. Mais j’avais adoré mon expérience comme vice-doyenne, le travail d’administration qui en découlait.» Alors elle s’est lancée.

Se rapprocher de la communauté juridique

Cette année, elle s’est présentée pour sa réélection, sans adversaire en face d’elle. Le 1er juillet, Eugénie Brouillet commencera donc un nouveau mandat de 4 ans comme doyenne de la fac de droit de l’Université Laval. Elle n’est d’ailleurs que la deuxième doyenne de la faculté, pourtant créée en 1852. La juge Thérèse Rousseau-Houle, sa prédécesseure, l’a été de 1985 à 1988, avant de devenir juge de la Cour supérieure du Québec puis juge de la Cour d’appel.

Ses mandats seront dans la continuité des missions déjà accomplies : se rapprocher des diplômés, de la communauté juridique et faire connaître la faculté au plus grand nombre, notamment à l’étranger. « Je ne veux pas que nos succès et nos réussites restent nos secrets les mieux gardés », souffle-t-elle. La faculté, qui bénéficie d’un bon bassin, accueille ainsi 500 étudiants en maîtrise et doctorat dont 40% viennent de l’étranger, et 1000 étudiants en bacc et certificat.

Trouver des financements

À l’image de ses homologues des autres facultés, le rôle de la doyenne de Laval implique en grande partie une recherche de financements. « Dans le cadre du développement philanthropique, j’ai travaillé à solliciter des dons, explique-t-elle. Mon objectif est de créer des fonds de bourse pour attirer les étudiants mais aussi les appuyer. » Et de préciser : « 350 millions sont nécessaires pour l’Université, et toutes les facs y contribuent. »

Sous son décannat, plusieurs nouveaux programmes ont été créés. Ainsi, une maîtrise bi-diplomante en droit des technologies numériques et propriété intellectuelle, en collaboration avec l’Université Paris 2, sera désormais proposée aux étudiants. « En un an, l’étudiant obtiendra un double diplôme, de chacune des deux universités », souligne la doyenne.

Une maîtrise en droit pénal fait également son entrée dans le cursus et plusieurs programmes sont désormais proposés en cours en ligne, notamment le certificat en droit, qui peut être suivi entièrement à distance. Une amélioration née pendant qu’Eugénie Brouillet était vice-doyenne. « Le droit est une matière qui évolue en permanence, rappelle-t-elle. En innovant on reste en phase avec les besoins. »

Le désir de transmettre

Professeur, Eugénie Brouillet l’est toujours elle aussi. « J’ai tenu à garder un cours par année », précise-t-elle Je veux garder le contact avec les étudiants, ils sont notre raison d’être. ». Et un professeur passionné par sa matière, si l’on en croit ses étudiants.

Il faut dire que la chose publique la passionne depuis l’adolescence. « J’ai un véritable désir de transmettre des connaissances sur le fédéralisme, le partage des compétences. » Une passion et un dynamisme qui ont fait sa réputation.

« Le train arrive, on a le choix de monter dedans ou non. Il ne faut pas s’encarcaner dans des plans de carrière trop définis. Laissez toutes les portes ouvertes, essayez des choses, profitez des opportunités qui vous sont offertes d’aller à l’étranger, relevez des défis, faites des stages dans des domaines auxquels vous n’aviez pas pensé...» Et profitez-en, surtout.
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