Carrière et Formation

Êtes-vous subjectifs dans l’embauche?

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Julien Vailles

2017-07-13 12:45:00

Alors qu’on est amené à penser que les compétences et les mérites sont les seuls critères d’embauche, la triste réalité est que certains biais existent pour les employeurs, volontaires ou non...

Êtes-vous subjectifs dans l’embauche?
Êtes-vous subjectifs dans l’embauche?
C’est non seulement possible, c’est probable, écrit Richard B. Cohen, partenaire à la firme newyorkaise FisherBroyles, et expert des litiges d’employeurs, dans Above the Law.

Légalement ou pas, consciemment ou pas, chaque personne amène sa dose de subjectivité dans l’embauche d’un salarié.


Traits et stéréotypes

Nous voulons tous embaucher, et travailler avec, des gens qui nous ressemblent, note Cohen. Et à l’ère des réseaux sociaux, il est très facile de consulter la page LinkedIn ou Facebook d’un éventuel employé. En quelques clics, on connaît le sexe, la couleur de peau, et l’origine ethnique d’un candidat. Et on le sait, maintes études ont démontré que les gens dont le nom sonne plus « blanc » ont plus de chances d’intéresser un employeur éventuel. Les noms à consonance arabe, par exemple, interpellent malheureusement moins les employeurs.


Cacher le nom, le sexe, la photo des candidats

Richard B. Cohen
Richard B. Cohen
Serait-ce une bonne idée pour pallier le problème?, demande Richard Cohen. Peut-être. On pourrait alors réellement dire que les candidats sont convoqués selon leurs compétences réelles.

Même les codes postaux pourraient être caviardés. On a révélé par le passé que des employeurs tiraient des conclusions sur les candidats en se basant sur leur quartier de résidence. Ainsi, il est facile d’imaginer le profil d’un candidat qui habite Outremont en comparaison d’un autre qui demeure à Hochelaga-Maisonneuve.


Embauche par ordinateur

Certains ont suggéré de laisser des systèmes informatisés procéder à l’embauche. Ainsi, l’ordinateur, incapable de discriminer, saurait choisir le meilleur candidat avec des critères objectifs.

Mais les ordinateurs, les algorithmes sont conçus par des personnes qui ont-elles-mêmes des stéréotypes et des biais. Il y a donc fort à parier que ces biais seraient incorporés dans les systèmes.

De plus, même si les informations personnelles sont cachées, comme il a été suggéré plus haut, l’ordinateur peut facilement inférer celles-ci de circonstances particulières. Par exemple, si le candidat déclare être monoparental, et que 82% des parents dans cette situation sont des femmes, alors on pourra tirer la conclusion que le candidat est probablement une femme.

En bref, on est encore loin d’une industrie libre de discrimination à l’embauche…

Et vous, qu’en pensez-vous?

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2 commentaires

  1. Plus de discrimination que jamais
    Plus de discrimination que jamais
    il y a 6 ans
    avocat
    Comment ça, il y en a encore qui croit que la compétence et les mérites jouent un rôle dans l'embauche? Il y a des décades que je vois évoluer la pratique dans l'embauche et je n'ai jamais vu autant de discrimination que de nos jours. En fait, plus il y a d'intermédiaires comme les recruteurs, etc., plus il y a de discrimination. En effet, ce que les employeurs ne peuvent pas faire directement, les recruteurs peuvent le faire indirectement. Il me revient justement à l'esprit la réponse d'un recruteur sur Droit-inc à la question "que faire si on nous pose une question illégale? Et de répondre ce dernier "il ne faut pas se mettre l'employeur à dos.." les employeurs, par l'intermédiaire de ces recruteurs, ne se cachent même plus pour le dire..nous discriminons. Les Chartes ont simplement permis aux employeurs de faire preuve de plus de subterfuges pour discriminer. Ce qu'il faut c'est revenir à la base: un face-à-face avec l'employeur, et donc éliminer les intermédiaires.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      ça rapelle l'histoire des talons hauts
      Droit-inc avait publié une histoire au sujet d'une réceptioniste de "grand" cabinet Montréalais, forcée de portée des talons haut. Quand la chose est devenue publique, la réponse du cabinet a été de dire qu'elle n'était pas l'employée du cabinet, mais plutôt d'une agence de placement, laquelle était censément responsable de la situation.

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