Pourquoi se tenir loin des offres et des contre-offres?

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Jean H. Gagnon

2017-09-12 10:15:00

Pour maximiser les chances de succès, le médiateur doit d’abord amener les parties à vraiment s’écouter et se comprendre…

Me Jean H. Gagnon
Me Jean H. Gagnon
Dans le cours d’une médiation, pourquoi le médiateur tente-t-il de retarder le moment où les parties, ou leurs procureurs, peuvent formuler, et s’échanger, des offres et des contre-offres?

Le médiateur souhaite-t-il prolonger la durée de la médiation plus longtemps que nécessaire pour engranger plus d’honoraires?

Évidemment, non!

La décision de faire appel à la médiation pour aider son client à trouver une solution à un différend est généralement prise après que des négociations se soient avérées infructueuses.

Lors de ces négociations, les parties et leurs avocats ont souvent déjà échangé des offres et des contre-offres qui ne leur ont pas permis d’en arriver à une entente.

Si, devant le médiateur, les parties et les avocats ne font que répéter la façon de négocier qui, jusque-là, ne leur a pas réussi, comment peuvent-ils espérer en arriver à un résultat différent.

Albert Einstein a d’ailleurs déjà écrit avec justesse : « La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. »

Pour maximiser les chances de succès lors d’une médiation, le médiateur tentera donc d’amener les parties à négocier d’une autre manière.

À cette fin, il guidera les parties à traverser diverses étapes préalables à tout échange d’offres et de contre-offres.

Ces étapes préalables sont de la plus grande importance puisque, souvent pour la première fois, elles amèneront les parties à vraiment s’écouter et se comprendre (sans pour autant être nécessairement d’accord), à bien identifier leurs véritables points d’accord et de désaccord (qui peuvent être différents de ceux annoncés au départ) et d’entreprendre ensemble un véritable travail de recherche d’alternatives et de choix de la meilleure voie pour résoudre leurs différends.

Ce travail est fort différent, et beaucoup plus propice à l’obtention d’une entente satisfaisante, qu’un simple échange réciproque d’offres et de contre-offres. Celles-ci limitent le choix des parties, ainsi que de leurs avocats, à un compromis entre leurs positions respectives. Elles les empêchent de rechercher cette « troisième voie » commune qui recèle possiblement une solution se situant hors du cadre limitatif d’offres et de contre-offres.

Pour ma part, je ne tente pas seulement de retarder la phase d’échange d’offres et de contre-offres en médiation, mais, et encore plus, de la rendre inutile en la remplaçant par un travail structuré de recherche commune de la meilleure voie pour mettre fin aux différends qui opposent initialement les parties.

Je suis convaincu que ceci constitue un volet important de mon rôle de médiateur.

Je vous invite à me contacter (par courrier électronique à jhgagnon@jeanhgagnon.com ou par téléphone au 514.931.2602) pour toute question ou tout commentaire.
Jean

Me Jean H. Gagnon a plus de 40 années d’expérience à titre d’avocat de négociateur, de médiateur et d’arbitre.
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9 commentaires

  1. Sceptique
    Sceptique
    il y a 6 ans
    Clickbait
    Cet article ne dit pas quelles sont les étapes préalables à la formulation des offres. Doit-on comprendre qu'il ne s'agit finalement que d'une publicité pour ce monsieur?

  2. Jean H. Gagnon
    Jean H. Gagnon
    il y a 6 ans
    Quelles sont les étapes préalables?
    Merci M., Mme ou Me Sceptique de votre commentaire.

    Pour répondre à votre question, il y a diverses étapes préalables à la formulation des offres et contre-offres, lesquelles seront sélectionnées et programmées par la médiatrice ou le médiateur en fonction des caractéristiques particulières de chaque situation et des personnes qui participent à la médiation. Elles tiendront aussi compte de l'évolution et du déroulement de la médiation elle-même.

    Ceci dit, si vous souhaitez en savoir plus sur ces étapes, je vous invite à consulter le document intitulé "Étapes et déroulement d'une médiation" que vous trouverez sous l'onglet "Outils et formulaires" de mon site Internet à l'adresse http://jeanhgagnon.com/outils-et-formulaires

    J'espère que ceci répond bien à votre demande.

    Bonne journée.

    Jean

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Peine perdue
    Bravo pour vos efforts, M. Gagnon, mais la médiation au Québec c'est peine perdue. Surtout comparé à l'Onatario et les USA, les Québec est à des années-lumières en retard due à une résistance à la base des avocats et un refus généralisé de faire appel àce mécanisme qui, pourtant, est, à plusieurs égards, bien plus bénéfique que les recours judiciaires.

    Même le gouvernement n'a pas eu les couilles d'aller plus loin lors de l'adoption du nouveau CPC: on y retouve que des énoncés de principe et des voeux pieux.

    Bonne chance et surtout bon courage.

    • Jean H. Gagnon
      Jean H. Gagnon
      il y a 6 ans
      Peine perdue ou potentiel incroyable?
      Bon après-midi M., Mme ou Me Anonyme,

      Je vous remercie de votre commentaire qui reflète une vision partagée par plusieurs.

      Votre commentaire me fait penser à cette histoire de deux vendeurs de souliers que leurs employeurs envoient dans un coin reculé de l'Afrique afin de voir s'il n'y a pas là un marché intéressant.

      Arrivé sur place, le premier écrit à son employeur: "Ils ne portent même pas de souliers ici. Aucun marché possible!"

      Arrivé à son tour, le second écrit: "Ils ne portent pas encore de souliers ici. Potentiel de marché incroyable!"

      Oui, comparé à certaines juridictions (notamment américaines), le Québec a un retard certain dans l'adoption de la médiation.

      Mais, est-ce "peine perdue" ou... une "opportunité incroyable d'amélioration de la situation afin de rattraper ce retard"?

      Je vous laisse en juger

      Jean

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Chiffres
    Le meilleur juge, c'est votre propre chiffre d'affaires, M. Gagnon.

    Depuis des années Vous vous évertuez à propager les bienfaits de la médiation et vous y déployez beaucoup d'efforts mais je doute que vous puissiez en vivre convenablement, surtout pour un avocat avec le nombre d'années au Barreau comme vous.

    Au risque de faire une grossière généralisation, je pense que la raison pour laquelle la médiation ne l`ve pas au Québec ça s'explique, en grande partie, par des considérations culturelles: le caractère latin cherche à gagner (même s'il a tort) et regarde plus le court-terme des choses alors que l'anglo-saxon est plus motivé par le fair-play et regarde plus le long-terme de la relation.

    Mais si vous êtes prêt à vous satisfaire d'un rôle de missionnaire en sandales, comme une mère Térésa de la médiation au Québec (ou pire un vendeur de chaussures en Afrique) , allez en paix et continuez à prêchez...Je vous souhaite le mieux. Sincèrement.

  5. Nathalie D.
    Nathalie D.
    il y a 6 ans
    Commentaire
    Merci pour cette article.

    J'adore vous lire. Toujours bien enrichissant d'en apprendre davantage sur les différents sujets que vous abordez.

    À Anonyme : je ne pense pas que le chiffre d'affaire de Me Gagnon est à plaindre.Loin de là !Beaucoup d'entreprise on recours à la médiation.Si tout le monde pensait comme vous, quel triste avenir aurions nous.

    Merci Me Gagnon de nous faire profiter de votre riche expertise au travers vos écrits. La plupart d'entre nous savent que le tout va bien au-delà des chiffres.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Rien compris
      Nathalie D.: vous n'avez rien compris. Si j'ai parlé du chiffres d'affaires présumé de M. Gagnon c'était pour illustrer le fait que la médiation au Québec ne fonctionne vraiment pas bien, surtout par comparaison à d'autres juridictions.

      D'ailleurs, il me semble que M. Gagnon peut se défendre lui-même. Il n'a pas besoin d'une étrangère - qui n'est même pas une de ses clientes en médiation - pour répondre à sa place.

      De fait, le silence de M. Gagnon à mon commentaire est éloquent. Je l'interprête comme étant un acquiescement à mon observation.

    • Jean H. Gagnon
      Jean H. Gagnon
      il y a 6 ans
      Regardez bien autour de vous…
      Merci Nathalie D. et Anonyme pour vos intéressants et pertinents commentaires.

      Mon silence résulte tout simplement du fait que je suis présentement en médiation et ne peut donc être interprété comme un acquiescement à quoi que ce soit.

      Effectivement, je crois être encore en mesure de me défendre (surtout avec mes 6 pieds 2 pouces et mes 275 livres), mais ceci ne m’empêche pas d’apprécier les gentils commentaires de Nathalie D. Merci!

      Anonyme a tout à fait raison d’écrire que je ne pourrais présentement vivre de mes seules activités comme médiateur. Heureusement, j’ai aussi quelques autres champs de pratique (franchisage, pharmacie et médicaments, ainsi que relations entre actionnaires ou associés) qui complètent fort bien ma semaine de travail.

      Cependant, à mon humble avis, cette situation ne signifie pas que la médiation ne progresse pas au Québec.

      Elle résulte plutôt du fait que j’ai choisi de limiter ma pratique comme médiateur à affaires commerciales et, aussi, de mon taux horaire.

      Regardez bien tout autour de vous!

      Autant au Québec que partout ailleurs, la médiation progresse très rapidement et prend une place sans cesse grandissante comme moyen privilégié de règlement de différends dans de plus en plus de secteurs d’activités (tels que la construction, les grands projets publics et privés, les institutions financières, le sport amateur et professionnel, l’automobile, etc.).

      Ce qui m’inquiète est que cette progression rapide se fait la plupart du temps sans quelque implication de la part d’avocats, faisant en sorte qu’un volume croissant de différends et de litiges sortent chaque année du champ de pratique des avocats (ou, plus exactement, n’y entrent plus), ce qui demeurera le cas tant et aussi longtemps que les avocats n’intégreront pas, de manière proactive, la médiation et les autres outils de PRD dans leur pratique quotidienne.

      À cet égard, je crains que nous nous approchions dangereusement du moment où il sera trop tard pour notre profession.

      C’est donc à nous d’y voir dès maintenant.

      Je m'en retourne maintenant à ma séance de médiation.

      Jean

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Très vrai
    "Ce qui m’inquiète est que cette progression rapide se fait la plupart du temps sans quelque implication de la part d’avocats, faisant en sorte qu’un volume croissant de différends et de litiges sortent chaque année du champ de pratique des avocats"

    Excellente observation!

    Merci d'avoir pris le temps de me répondre

    Bonne chance

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