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Montréal poursuivie pour 150 000 $

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Radio -canada

2018-02-07 13:35:00

Les proches d’un homme décédé aux mains des policiers publient une vidéo de sa mort lors de l’intervention ...

Me Virginie Dufresne-Lemire
Me Virginie Dufresne-Lemire
La famille de Pierre Coriolan, qui est mort à la suite d'une intervention du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) le 27 juin 2017 en soirée, rend publique une vidéo tournée par un voisin et annonce le dépôt d'une poursuite au civil contre la Ville de Montréal.

La vidéo captée par un téléphone montre les dernières minutes de l’intervention policière qui s’est déroulée dans un couloir de l’immeuble où habitait M. Coriolan. L'homme de 58 ans était en crise lorsque les agents du SPVM ont ouvert le feu sur lui.

Le document vidéo de quatre minutes a été remis par le témoin de la scène à l’ancien agent de la GRC et militant Will Prosper ainsi qu’à la famille de Pierre Coriolan.

Ces derniers ont décidé de rendre ces images publiques pour montrer l'usage, selon eux, d'une force abusive par les agents du SPVM lors de l'intervention qui s'est soldée par la mort de M. Coriolan.

Description de la vidéo

Sur la vidéo on n'assiste qu’à la fin de l’intervention des policiers du SPVM. On ne voit pas comment l’altercation a commencé, ont souligné les avocats de la famille Coriolan.

« On entend d’abord un coup de taser. On entend ensuite M. Coriolan qui crie. On entend ensuite un deuxième coup de taser. Ensuite on entend des coups non identifiés. Ensuite on revoit M. Coriolan qui est à genoux et les policiers qui lui retirent dessus. Et par la suite, on voit M. Coriolan qui s’effondre à terre », a relaté Me Virginie Dufresne-Lemire.

Toujours selon la description faite par Me Dufresne-Lemire, un policier essaie ensuite d'enlever un objet des mains de M. Coriolan, « peut-être un tournevis », précise Me Dufresne-Lemire.

« Puis, poursuit-elle, il ne réussit pas à le lui enlever et là, un autre policier lui assène deux coups avec son bâton télescopique. Cette scène est extrêmement violente. »

En tout, cette scène n'aura duré qu'une minute et dix secondes, précise l'avocate.

« Les policiers ne lui ont laissé aucune chance », a déploré pour sa part la fille de Pierre Coriolan, Johanne, dans une lettre lue par une femme venue l'épauler en conférence de presse.

La Ville de Montréal poursuivie au civil

Dans une poursuite civile déposée par le cabinet d'avocats Dufresne Wee au nom de la famille, on peut lire : « Les policiers ont usé d’une force démesurée. (...) Cette violence s’inscrit dans le continuum habituel d’intervention qui entraîne trop souvent la mort de personnes vulnérables, noires et aux prises avec des troubles de santé mentale ».

Par conséquent, les membres de la famille de Pierre Coriolan réclament 50 000 $ en dommages moraux pour chacun d'eux ainsi qu'une somme totale de 50 000 $ à titre de dommages punitifs.

Dans un communiqué publié mercredi matin, l’avocate de la famille Coriolan, Me Virginie Dufresne-Lemire, explique qu’une campagne de sociofinancement sera aussi lancée pour aider les plaignants à financer leur démarche devant la justice.

Empressement des policiers

Me Alain Arsenault tient le rôle d'avocat-conseil auprès de la famille Coriolan
Me Alain Arsenault tient le rôle d'avocat-conseil auprès de la famille Coriolan
Réagissant à cette vidéo qui lui a été confiée par le témoin de la scène, l'ex-agent de la GRC et militant, Will Prosper, a déclaré à CBC avoir été choqué par ce qu’il a vu, estimant que les policiers avaient fait preuve d’empressement lors de l’intervention et que, selon lui, Coriolan ne menaçait personne directement lorsqu'ils ont fait feu de nouveau sur lui.

Selon l'avocat Alain Arsenault, qui tient le rôle d'avocat-conseil auprès de la famille Coriolan, les agents n'ont pas agi suivant les règles de l'art.

« J’ai vu la vidéo et j’ai constaté que les policiers n’avaient pas respecté les règles, les directives en pareilles circonstances tirées (…) des expériences passées », a déclaré l'avocat sur les ondes de RDI.

Selon Me Arsenault, « ce n’est pas tout à fait évident » sur la vidéo que Pierre Coriolan, qui était alors en détresse psychologique, représentait clairement une menace pour les policiers.

« Il avait possiblement un tournevis. A-t-il menacé les policiers? Ce n’est pas encore évident. Et même si c’était le cas, ça ne doit pas entraîner sa mort quand même », déplore l'avocat.

Rappel des événements

Des agents du SPVM qui avaient été appelés le soir du 27 juin 2017 pour une plainte de bruit dans l’immeuble de l'avenue Robillard, près de la rue Saint-André, avaient eu maille à partir avec Pierre Coriolan qui détruisait le mobilier de son appartement, en proie à une crise psychologique importante.

Les agents avaient alors tenté de le maîtriser au moyen d’armes à impulsion électrique et de balles de plastique, mais en vain. Des policiers avaient alors utilisé leur arme de service pour neutraliser l’homme qui tenait un objet ressemblant selon eux à une arme blanche.

L'homme était en arrêt cardiorespiratoire lors de son transport vers l'hôpital. Sa mort a été confirmée par le Bureau d’enquête indépendante (BEI) quelques heures plus tard.

Douze enquêteurs du BEI ont été chargés d'enquêter sur cet événement.
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12 commentaires

  1. Me Daniel Atudorei
    Me Daniel Atudorei
    il y a 6 ans
    Me Daniel Atudorei
    Cette famille se ridiculise en poursuivant la ville. Où étaient-ils entre le 21 juin 2017 et le 27 juin 2017 ? L'ordre d'expulsion est entré en vigueur le 21 juin 2017. Le jour de son décès, le gars n'avait légalement aucun droit de se trouver dans ce logement.

    Je sais bien que la mode est d'attendre le huissier (pour faire chier davantage le locateur et lui faire dépenser encore plus de frais), mais néanmoins la question se pose: Pendant ces six jours, sa famille qui maintenant poursuit, ont-ils essayé de le convaincre de quitter? Ont-il déniché un autre logement pour lui? Quand on aime quelq'un qui a des difficultés grave (drogues, etc.) ben... on saute l'aider en temps utile.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Ahurrissant
    Doit-on conclure que si sa famille avait été là pour lui il ne serait pas mort, ce ne peut donc pas être la faute des policiers puisque l'homme n'aurait pas du se trouver là? Que savez-vous des relations de cet homme avec sa famille? Qui êtes vous pour porter un jugement comme ça sur l'amour que sa famille avait pour lui?
    Dites-vous aussi aux femmes qui se font agresser dans des ruelles qu'elles n'auraient pas du se retrouver là, et à celles qui se font mettre la main aux fesses qu'elles n'avaient qu'à s'habiller de façon plus conservatrice?

    • Me Daniel Atudorei
      Me Daniel Atudorei
      il y a 6 ans
      Me Daniel Atudorei
      Tu conclus ce que tu veux, moi je ne te suggère pas quoi conclure.

      Je dis juste qu'il saccageait un lieu qui n'était plus, légalement, son domicile. Ça doit trouver écho en respo civile. Je dis aussi qu'une famille est malvenue de se poser en famille aimante alors qu'elle n'a pas crû bon gérer, pour son membre cher, la situation de l'expulsion en temps utile.

    • Me Daniel Atudorei
      Me Daniel Atudorei
      il y a 6 ans
      Me Daniel Atudorei
      >> Que savez-vous des relations de cet homme avec sa famille? Qui êtes vous pour porter un jugement comme ça sur l'amour que sa famille avait pour lui?

      J'en sais rien. La vérité à ce niveau n'a aucune importance.

      Ce qui est important est ce qu'ils allèguent, à la foi dans la Demande et dans la conférence de presse.

    • Me Daniel Atudorei
      Me Daniel Atudorei
      il y a 6 ans
      Me Daniel Atudorei
      >>> Dites-vous aussi aux femmes qui se font agresser dans des ruelles qu'elles n'auraient pas du se retrouver là, et à celles qui se font mettre la main aux fesses qu'elles n'avaient qu'à s'habiller de façon plus conservatrice?

      Vous faites un parallèle ridicule et fallacieux.

      Il y a une différence fondamentale entre les deux situations:
      Ces femmes ont légalement le droit de se trouver dans une ruelle, à toute heure.
      Coriolan n'avait légalement pas le droit de se trouver dans le logement ou il fut attaqué.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Rigueur
      Si ce qui est important, c'est ce qui est allégué dans la requête, je vous invite à la relire.

      Premièrement, vos dates sont erronées. M. Coriolan aurait reçu l'avis le ou vers le 3 juin et avait 20 jours pour libérer les lieux. Il n'est question du 21 juin 2017 nulle part.

      Deuxièmement, il n'y a aucune mention que la famille était au courant de l'avis d'expulsion. On peut donc raisonnablement se demander sur quels faits votre jugement de valeurs est fondé.

      Enfin, manifestement, vous n'avez jamais travaillé avec une clientèle dite vulnérable. Sinon, vous sauriez que, au-delà de l'explication simpliste de vouloir "faire chier", ces personnes ne comprennent bien souvent pas les implications légales de ce type d'avis, la gravité de la situation et les recours possibles le cas échéant. Bien souvent, ils ne comprennent simplement pas qu'on puisse les expulser de ce qui est leur maison depuis 10 ans... Des commentaires comme le vôtre n'inciteront très certainement personne à chercher l'aide disponible dans un cas pareil.

    • Me Daniel Atudorei
      Me Daniel Atudorei
      il y a 6 ans
      Me Daniel Atudorei
      La décision de la Régie du logement est applicable 20 jours suivant sa signature (donc le 21 juin). On comprend aisément qu'une décision signée le 1er juin est reçue le 3 ou le 4 juin, mais la date de la réception n'a aucune importance.

      >>>> Deuxièmement, il n'y a aucune mention que la famille était au courant de l'avis d'expulsion

      Ça c'est leur problème. Le gars s'est bel et bien présenté à l'audition. Dans les familles normales, on s'accompagne lors de tels évènements et on suit l'évolution d'un dossier où la teneur du jugement était dans le "très prévisible" vu la preuve.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    re Dan
    "Cette famille se ridiculise en poursuivant la ville."

    D'autres le font en postant des commentaires.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Lose her
    You ask a lot of questions to which you clearly don't have the answers. In spite of this, you allow yourself to insult a grieving family with your first sentence, which clearly presumes the answer to those questions. From a logics point of view, you need to up your game.

    In any case, your questions change nothing with the apparent brutality of the police intervention.

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Conseils d'ami
    La seule conclusion raisonnable compte tenu de l'ensemble de ton oeuvre est que tu cherches à être le pendant franco à DSG.

    Quelques petits conseils en vrac:

    1. Il faut au moins essayer d'être drôle.

    2. Il faut au moins réussir à être drôle à l'occasion.

    3. Il ne faut pas se prendre au sérieux (oh, là, grave lacune)

    4. Il faut surtout être anonyme, c'est moins gênant.

  6. Pirlouit
    Pirlouit
    il y a 6 ans
    Analysons
    Ce qu'on voit : un forcené qui se jette en criant sur les policiers. S'il a un couteau, un tournevis ou les deux, pas étonnant qu'il se fait tirer dessus. Oui c'est violent mais pas le choix. Le coup fatal a probablement été porté à ce moment.

    Après il est à genoux, ne représente plus une menace aussi grande mais il peut se relever à tout moment. C'est normal que les policiers veulent le contrôler le plus rapidement possible. On voit un policier avec un laser et on entend une décharge, ça semble plus un taser. On entend peut-être un autre coup de feu? Pas clair, un expert saura surement trancher.

    Il s'effondre, probablement à cause du taser, il résiste encore, il a toujours son ou ses armes dans les mains. Pas question qu'il les garde. Les coups de bâton télescopique semblent clairement dirigé sur sa main, pour le faire lâcher prise. Oui c'est pas beau à voir, mais encore une fois c'est nécessaire et normal.

    Donc si on analyse vraiment la vidéo, la seule chose qui pourrait être une bavure : un possible coup de feu lorsqu'il est à genoux. C'est le seul reproche véritable qu'on peut faire basé sur cette vidéo.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Et...
    ... et le fait d'avoir laissé un corps. No body, no crime.

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