Entrevues

Pourquoi notre cabinet a reçu 20000 $

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éric Martel

2018-12-12 11:15:00

En se lançant en février dernier, trois avocats avaient un plan précis en tête : créer un cabinet à vocation sociale.

Mes Ulisce Desmarais, Raphaëlle Desvignes et Daniel Crespo Villarreal ont reçu la la Bourse de démarrage de cabinet au Gala du JBM.
Mes Ulisce Desmarais, Raphaëlle Desvignes et Daniel Crespo Villarreal ont reçu la la Bourse de démarrage de cabinet au Gala du JBM.
Neuf mois plus tard, Me Ulisce Desmarais, Raphaëlle Desvignes et Daniel Crespo Villarreal sont félicités par le Jeune Barreau de Montréal, qui leur a décerné le prix la Bourse de démarrage de cabinet, le 22 novembre dernier, au Gala du JBM « Les leaders de demain ».

Soit un montant de 20 000 dollars en bourses, argent, produits et services.

Avec cette récompense, Me Crespo Villareal indique que son cabinet pourra améliorer son service à la clientèle.

« Recevoir cette bourse, ce fut un soulagement, une grande reconnaissance du temps et des efforts qu’on y a mis, dit-il à Droit-inc. »

Le cabinet englobe une panoplie d’expertises professionnelles. Ainsi, Mes Devignes et Desmarais se spécialisent en droit criminel et pénal tandis que Me Crespo Villereal se concentre notamment sur le droit du travail, de la famille et du logement.

Le point commun de la pratique des trois associés : l’aide juridique.

« Nous avons un réseau dans lequel nos clients cheminent. Ils proviennent majoritairement d’organismes sociaux-communautaires avec qui on a établi des partenariats » indique Me Crespo Villareal.

Une grande partie des clients du cabinet sont sur l’aide juridique, dans une situation précaire financièrement, explique à Droit-inc Me Desvignes.

« Ils proviennent de nos cercles communautaires. On a une volonté d’offrir un accompagnement complet à nos clients ». Pour l’avocate, cela veut dire un accompagnement social, ainsi qu’une personnalisation des services.

Une vision commune

En fait, c’est une vision sociale commune qui cimente les associés du cabinet, qui se sont rencontrés à l’UQAM.

« C’est un peu ce qui rend notre cabinet fort, illustre Me Desvignes. On a une approche multidisciplinaire, mais une même vision. Le bureau qu’on est en train de construire reflète qui on est, qui on veut être. Même si ça demande beaucoup d’énergie, ça nous représente vraiment »

Puisqu’ils partagent les mêmes valeurs, les associés savent qu’ils forment une équipe solide. Ils distribuent leurs tâches « de manière horizontale », selon les intérêts et les disponibilités des associés, témoignent-ils.

Et personne n’a de rôle imposé ou de titre officiel au sein de cette équipe. « La pierre angulaire de notre succès, c’est la confiance » résume Me Crespo Villareal.

Ainsi si, par exemple, Me Desmarais est celui qui arrive à désamorcer la tension dans le groupe quand les choses deviennent plus sérieuses, Me Desvignes a comme force de savoir guider ses partenaires, assister à des formations et diffuser l’information acquise.

« Elle n’a pas la langue dans sa poche, et ça, c’est une grande qualité. Elle est franche et sincère en tout temps », commente Me Crespo Villareal que les autres décrivent quant à lui comme quelqu’un de rigoureux et réfléchi dans ses démarches.

Un plan adapté à la réalité

Le format d’aide juridique québécois actuel n’est pas adapté aux besoins de sa population, maugréent les associés du cabinet.

« On aimerait prendre plus de dossiers d’aide juridique et faire moins de dossiers privés, mais c’est impossible. Le Québec doit hausser ses tarifs d’aide juridique, c’est aussi simple que cela », déplore Me Crespo Villareal.

« Présentement, c’est difficile de vivre des dossiers d’aides juridiques. Ça doit changer. Ce sont des rémunérations minuscules pour des mandats qui couvrent des besoins essentiels », ajoute sa consoeur.

Les associés arguent que le Québec devrait imiter ses voisins ontariens, en adaptant sa rémunération d’aide juridique aux heures travaillées.

Dans l’état actuel des choses, les fondateurs du cabinet ont déterminé que la solution idéale était d’allier l’aide juridique à des mandats provenant du privé.

« Compte tenu des paies liées à l’aide juridique, il faudrait faire de plus grands volumes pour être profitables. On veut faire un accompagnement complet, qui prend du temps, alors on ne peut pas travailler de cette manière », explique Me Desvignes.
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5 commentaires

  1. DSG
    I disagree
    Except for Me Crisco who will be doing family, labor law and other stuff, I disagree with having the province provide more funding to legal aid mandates for criminal and penal infractions. Sorry, but to me it amounts to the state subsidizing illicit activities. If you can't pay the lawyer's time, don't do the crime.

  2. Defense lawyer
    Defense lawyer
    il y a 5 ans
    Présomption d’innoncence
    With respect to your comment, it seams you forgot that everybody is presumed innocent in Canada. Legal aid is important to assure that everybody has a right to a fair defense.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    Food for thought
    Your statement goes against an principale in canadian law... "ei incumbit probatio qui dicit, non qui negat" or not guilty until proven otherwise. Therefore, if you adhere to that princiaple, you shouldn't conclude that the legal aid provided for criminal and penal infractions is subsidizing illicit activities.

    To say the otherwise is to refute the presumption of innocence. Maybe for you, the real debate lays there.

    • DSG
      New principle
      I adhere to another principle which you may or may not have heard of. It's called the principle of keeping it real. The law presumes you innocent but in reality being falsely accused of a crime very rarely happens; especially not in this day in age with advances in DNA forensics and Facebook. I'm not saying that we should change the "presumption of innocence". But based on the balance of probabilities (which is the standard applied in determining whether or not you are entitled to some form of monetary compensation) you should pay for your own defense. If a person is truly innocent, it's just another example of a person being shafted by circumstance.

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    A2J
    OMG! This is surrealist.

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