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Souveraineté et immigration

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Stéphane Handfield

2020-01-07 11:15:00

Un avocat spécialisé en immigration estime que la souveraineté du Québec ne peut se faire que par l’intégration des immigrants et des communautés culturelles...

Me Stéphane Handfield. Photo : Facebook de Stéphane Handfield et Shutterstock
Me Stéphane Handfield. Photo : Facebook de Stéphane Handfield et Shutterstock
Si les Québécois souhaitent véritablement être maîtres chez eux, cela devra passer inévitablement par la souveraineté du Québec. À défaut de quoi nous sommes condamnés à demeurer d’éternels « locataires » au sein d’un pays qui ne nous ressemble que si peu.

Aujourd’hui encore, l’appui à la souveraineté du Québec oscille autour de 30%. Ce projet est donc loin d’être mort, bien au contraire. René Lévesque écrivait d’ailleurs que « c’est une option politique qu’on ne cesse de retrouver en bonne place dans les esprits comme dans les sondages. Si mauvais juge que je sois, il me semble qu’un tel enracinement est significatif. Il dénote à tout le moins que l’idée demeure bien vivante ».

Je demeure persuadé que ce projet de souveraineté du Québec ne se réalisera que par l’adhésion des différentes communautés culturelles qui composent le Québec d’aujourd’hui. Il est indéniable que l’immigration est un apport positif pour le Québec. C’est une richesse. En 2017, ils étaient 52 391 à choisir le Québec, toutes catégories d’immigration confondues.

Ainsi, les nouveaux arrivants ne doivent pas être écartés de ce projet d’autodétermination du peuple québécois. Nous devons convaincre les nouveaux arrivants, les gens venus de partout à travers le monde, du bien-fondé du projet de souveraineté du Québec. Ils doivent être inclus dans ce grand projet de société. Ils doivent être partie prenante de cette belle et grande aventure, ce projet rassembleur.

Le message doit donc être clair : non pas la souveraineté contre le Canada, mais la souveraineté pour le Québec d’aujourd’hui et de demain. Jacques Parizeau était d’avis que la souveraineté du Québec ne peut se réaliser qu’en s’appuyant sur les francophones. Pas uniquement ceux de souche, mais tous ceux qui vivent en français, et ce, peu importe leur origine.

Selon le bilan 2018 de l’Institut de la statistique du Québec, ce sont 80,6% des Québécois qui déclarent le français comme langue parlée le plus souvent à la maison. À cet égard, j’ai été touché par une chronique récente du romancier et poète David Goudreault, dans laquelle il formule une recommandation toute simple et fort pertinente : « Nous devrions donner des tonnes de livres québécois aux nouveaux arrivants (…). Soyons fous, mais conséquents, exigeons que le gouvernement offre une trousse littéraire de bienvenue à chaque famille accueillie. »

Les immigrants ont choisi le Québec comme terre d’accueil. À nous de les convaincre de le choisir comme pays. Et n’oublions jamais que nous sommes « quelque chose comme un grand peuple ».

Sur l’auteur
Stéphane Handfield est avocat en immigration


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11 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 4 ans
    Comme le disait si bien Jacques Parizeau
    La souveraineté se fera lorsque les millieux d'affaires en voudront.


    Pour l'instant on peut observer qu'ils n'en veulent toujours pas, et qu'ils réussissent très bien à monter les immigrants contre ce projet, et plus largement contre tout ce qui se rapporte au Québec francophone. Quand ils seront tannées de se rendre à genoux à Bay-Street, pour se financer, cela changera peut-être.

  2. GSD
    30% lmao
    Ok boomer.

    Out of the 30% I wonder how many are over 50yrs old. Out of the 70% who don't want it, I wonder how many are under 50yrs old.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 4 ans
      Commentaire agiste
      C'est comme dire que son opinion ne compte pas parce qu'il n'est pas de la même origine que vous...La journée où tu vas comprendre que le OK BOOMER est discriminatoire, on t'écoutera...

  3. Me Redoute
    Me Redoute
    il y a 4 ans
    Un projet rassembleur??????
    Le temps de René Lévesque est mort, tout comme lui et depuis longtemps. Le projet d'indépendance du Québec n'interpelle plus personne, sauf ceux qui sont incapables de vivre sans des dogmes presque religieux.

    Personne n'est intéressé par l'indépendance du Québec et les immigrants encore moins. Ils ont choisi un pays de paix et non de souffrance, de privation et d'incertitude. En fait, personne ne veut se séparer du Canada qui est un pays pacifique, démocratique et donne sa chance à tout le monde.

    "Nous devons convaincre les nouveaux arrivants, les gens venus de partout à travers le monde, du bien-fondé du projet de souveraineté du Québec. Ils doivent être inclus dans ce grand projet de société. Ils doivent être partie prenante de cette belle et grande aventure, ce projet rassembleur." Ce n'est qu'une aventure. Et c'est loin d'être rassembleur!!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 4 ans
      Ne m'incluez pas dans vos convictions
      ...et le Québec aussi !

      En fait, la partie importante est là :

      "Le message doit donc être clair : non pas la souveraineté contre le Canada, mais la souveraineté pour le Québec d’aujourd’hui et de demain."

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 4 ans
      Tout changer pour ne rien changer
      "Le message doit donc être clair : non pas la souveraineté contre le Canada, mais la souveraineté pour le Québec d’aujourd’hui et de demain."

      Quand les souverainistes aurons présentés des arguments démontrant que le Québec fait des choix significativement distincts de ceux du ROC, ou que la souveraineté leur permettra de mettre ne place des mesures qu'ils ne peuvent pas mettre en place sous le régime actuel, cet argument aura possiblement un peu de poids. D'ici là, on demeurera avec les "on est si différents" même si dans les faits on l'est pas tant que ça, du moins du Canadien moyen (pas seulement le redneck de l'Alberta) et du moins pas suffisamment pour accepter de faire le saut.

      À titre d'exemple, le Québec a élu un parti droitiste, à l'instar des autres provinces. Le Québec crache sur le pétrole albertain mais oublie la pollution phénoménale émanant d'une nouvelle cimenterie en Gaspésie, projet initié par... le PQ de Pauline Marois...

  4. DSG
    Is this new?
    Happy New Year to my Droit Inc friends. My New Year's resolution is to be more positive.

    Was this guy in a coma for the last 20 years? That idea is as old and as outdated as that bow tie. The nationalists already tried pandering to immigrants. After they realized that french speaking immigrants didn't care for the movement or for their culture, they came out with Loi sur la laïcité as a "don't settle here" warning.

    Go back to the drawing board.

  5. A
    A
    Ouais, comme son client par exemple Dany Villanueva, traffiquant de drogues ayant plaidé coupable à du vol à main armée que son avocat a tout fait pour garder au pays. Ça va être beau l'avenir.

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 4 ans
    Analyse politique
    Ca marchera pas Stephane.

    L'immigration est le pire angle d'attaque pour te présenter en politique, tout parti confondu.

    Les québécois ont voté pour la CAQ. Et de quoi parlais la CAQ en campagne electorale?

    Quand aux immigrants récents eux, ils sont massivement opposé a l'idée de souveraineté.

    Donc ta combinaison est littéralement la pire qui soit. Bonne chance

  7. J
    Pas convaincant
    Ça ne fonctionnera pas. Vous ratez l'essentiel: les enfants d'immigrants vont à l'école en français depuis au moins 1977 et ne sont pas plus souverainistes. Pourquoi? Parce-qu'ils adhèrent à la culture et à l'identité québécoise sans pour autant adhérer à un projet de pays.
    J'ai fait toutes mes études en français. Ma bibliothèque est remplie d'oeuvres québécoises. J'ai "torché" mes collègues de classe dits de souche en français et en histoire au secondaire. Je parle à mes enfants en français à la maison. Pas plus souverainiste.
    Il est là votre problème. La loi 101 a fonctionné. Les immigrants sont intégrés. Cependant, intégration ne rime pas avec obligation de vouloir un pays. Le projet, depuis 40 ans, n'est tout simplement pas convaincant.
    Malgré tout, bonne chance.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 4 ans
    ouain!
    "au sein d’un pays qui ne nous ressemble que si peu."

    "Ainsi, les nouveaux arrivants ne doivent pas être écartés de ce projet d’autodétermination du peuple québécois. "

    Voilà le problème: comment convaincre des gens qui à la base nous ressemblent encore moins que ceux du ROC de la nécessité de quitter le Canada parce que, justement, celui-ci ne nous ressemble pas.

    Et si cette différence du ROC est problématique, pourquoi ne l'est-elle pas pour ces nouveaux arrivants? En dépit de lois adoptées spécifiquement pour s'assurer d'aplatir ces différences?

    La vérité est que cette position est fondée sur une définition très balisée d'être québécois. Et la plupart des nouveaux arrivants n'y sont pas conformes.

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