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McGill: Bon prix, bonne réputation

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Nicholas Teasdale

2011-03-21 14:15:00

La faculté de droit de McGill suscite un fort sentiment d’appartenance chez certains étudiants. Le président de l’association étudiante, Stefan Hoffman, en est un bon exemple. Entretien.

Avant de devenir président de l’association étudiante de droit de l’université McGill, Stefan Hoffman s’est impliqué en politique pendant près d’une décennie. Après avoir travaillé pour les libéraux Marlene Jennings, députée de Notre-Dame-de-Grâce--Lachine et Michael Ignatieff pendant sa course au leadership, il était donc prêt à représenter les étudiants de droit de McGill.

Droit-Inc.com : Quelle était la priorité de votre mandat ?

Quand j’ai commencé l’été dernier, je savais que je voulais faire quatre choses. D’abord mettre de l’ordre dans notre situation financière, c’est-à-dire savoir maximiser l’argent qui va aux étudiants. Nous avons travaillé très fort cet été pour redresser les finances avec la vice-présidente finances, Laurie Birbilas. L’idée est d’avoir assez de réserves pour un an, au cas où les commandites baisseraient.

Ensuite, je voulais une refonte du site web. Il fallait le refaire au complet. Il est en ligne depuis le mois d’août, mais il reste à inciter les étudiants à le consulter, puisqu’il ont perdu l’habitude de le faire.

Puis, il y avait un problème à régler sur le plan de la répartition des tâches. Nous avons révisé notre constitution pour régler certaines difficultés systémiques.

Pour Stefan Hoffman, un diplôme de droit est comme un couteau suisse
Pour Stefan Hoffman, un diplôme de droit est comme un couteau suisse
Enfin, je voulais trouver un terrain d’entente pour le fonds de crédit d’impression. Chaque fois qu’un étudiant imprime quelque chose, une somme va dans ce fonds, qui servait au départ à renouveler le matériel informatique. Depuis plusieurs années, les ordinateurs sont payés par l’université. Nous allons redistribuer ces sommes qui dormaient aux étudiants, sous forme de contribution à l’association étudiante, de bourses à l’entrée et d’un fonds pour des projets spéciaux.

Nous avons réussi à régler ces deux dernières questions cette semaine, au conseil d’association étudiante.

Voyez-vous l’augmentation potentielle des frais de scolarité et l’endettement scolaire comme un problème ?

L’association étudiante n’a pas de position officielle. Voici donc mon opinion personnelle : les frais de scolarité pour les facultés de droit devront être augmentés, mais l’aide financière devra correspondre. Cela devient plus difficile de rester compétitif avec des facultés comme celles de l’Université de Toronto, où les frais de scolarité atteignent les 12 000$ par année. L’idée n’est pas de se rendre là, mais de se comparer aux universités canadiennes.

Encouragez-vous les étudiants à aller en droit même si les perspectives d’embauche se sont resserrées dans les dernières années ?

Les firmes n’embauchent pas nécessairement moins d’avocats à Montréal. Par contre, les grands cabinets engagent définitivement moins à New York ou Boston. À McGill, c’est un problème : les étudiants qui iraient à New York resteront ici et la course deviendra plus compétitive. Pour ceux qui voudraient rentrer en droit maintenant, ce n’est pas un problème, parce que le nombre d’embauches augmentera à coup sûr dans les prochaines années.

Il faut aussi se rappeler que le droit corporatif n’est qu’une des avenues possibles. Notre diplôme est comme un couteau suisse : on peut faire beaucoup de choses avec cela.

Les cours peuvent-ils être améliorés pour mieux préparer vos étudiants au marché du travail ?

La question est difficile parce qu’on peut faire tellement de carrières différentes qu’on ne peut pas s’attendre à être préparés à tout. Il y a toujours des choses à améliorer. Par exemple, il n’y a pas beaucoup de travail pratique, mais cela tend à changer. McGill fait un bon travail pour développer une méthode de pensée et travailler sur les habiletés d’écriture, de plaidoirie et de travail d’équipe.

Nous avons un double diplôme qui nous permet d’exercer partout en Amérique du nord. On parle en ce moment d’adopter un diplôme de juris doctor en common law, pour emboiter le pas à d’autres facultés nord-américaines. Je crois que ce n’est pas nécessaire : nous devrions éviter de porter ombrage à notre diplôme de droit civil qui est tout aussi important. De toute façon, la réputation de la faculté est bien établie.

Y a-t-il une situation particulière à votre association dont vous devez absolument tenir compte ?

J’ai personnellement appris qu’on doit vraiment travailler en équipe et inclure tout le monde dans la prise de décision pour faire avancer les choses. L’association a un bon budget de commandites, même si celles-ci ont baissé depuis quelques années. C’est pour cela qu’une bonne partie de notre effort consiste à veiller à conserver les services auxquels les étudiants s’attendent. Il faut maintenant assurer la transition, et laisser la place à d’autres. C’est le marché du travail qui m’attend.
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