La Presse

Les PME du droit à la conquête du monde

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Rene Lewandowski

2011-05-13 14:00:00

Qu'est-ce qu'on fait quand on est un cabinet d'avocats de taille moyenne sans bureau à l'étranger? On réunit à Montréal 400 avocats du monde entier.

Quand, il y a quelques années, des employés ont voulu racheter la division montréalaise d'une entreprise manufacturière, ils se sont heurtés à d'importants obstacles. La filiale qu'ils souhaitaient acquérir était détenue par une société internationale possédant des intérêts un peu partout dans le monde, notamment en Europe et aux États-Unis, ce qui compliquait la tâche juridiquement parlant. Un grand cabinet d'avocats international leur aurait certes été d'un grand secours; pourtant, ils ont plutôt opté pour un cabinet régional 100% québécois: BCF.

Avec des bureaux à Montréal et à Québec, ce cabinet se concentre principalement sur le marché des PME québécoises. Mais parce que BCF est membre de Meritas - un réseau de 173 cabinets qui regroupe plus de 7200 avocats dans 70 pays -, les avocats au dossier ont pu entrer en contact avec des collègues de deux cabinets membres, un à Londres, l'autre à San Diego, qui ont pris en charge les aspects juridiques outre-frontières. Et la transaction a pu se conclure.

«Ce genre de mandats, on en fait plusieurs par année», dit l'associé André Ryan, responsable Meritas chez BCF. Plusieurs fois par semaine, celui-ci reçoit des appels de cabinets membres qui ont des mandats de leurs clients étrangers à lui référer; dans d'autres cas, c'est BCF qui leur refile des dossiers. Une relation win-win qui s'avère payante pour tout le monde. Ainsi, pour cette transaction, BCF et ses deux cabinets partenaires se sont partagé des honoraires de près de 300 000$.

André Ryan (à droite) est l'instigateur de la tenue à Montréal du congrès annuel de Meritas. Sur notre photo, on le retrouve avec Jean-Paul Bignon, du cabinet Bignon Lebray ainsi qu'avec Judith Lockhart, du cabinet Carter Ledyard&Milburn LLP.
André Ryan (à droite) est l'instigateur de la tenue à Montréal du congrès annuel de Meritas. Sur notre photo, on le retrouve avec Jean-Paul Bignon, du cabinet Bignon Lebray ainsi qu'avec Judith Lockhart, du cabinet Carter Ledyard&Milburn LLP.
Cette stratégie de réseautage extrême est la réponse qu'ont trouvée les plus petits cabinets d'avocats pour affronter la mondialisation des services juridiques. Parce qu'ils n'ont ni les moyens, ni la taille, ni les clients pour ouvrir des bureaux à l'étranger comme leurs plus grands rivaux, ils multiplient les contacts et les canaux de communication dans l'espoir de se référer mutuellement des mandats. C'est aussi une façon d'offrir des services juridiques aux clients qui ont des intentions à l'étranger ou, du moins, de ne pas les perdre au profit de concurrents mieux armés pour ce type de mandats.

«Pour nous, c'est une alternative très positive», dit Me Ryan, dont le cabinet s'est joint à Meritas en 1999. Il explique que le réseau a des critères stricts et des contrôles de qualité qui assurent que les clients soient servis par de très bons cabinets, peu importe le pays. Il y a des procédures d'expulsion pour ceux qui ne suivent pas les règles.

400 avocats à Montréal

Ce réseautage à grande échelle entre ces PME du droit culmine cette semaine à Montréal, alors que BCF est l'hôte du congrès annuel de Meritas. Près de 400 avocats de 56 pays étaient donc réunis jusqu'à aujourd'hui à l'hôtel Westin pour des sessions intensives d'échanges, d'ateliers et de discussions sur les meilleures pratiques d'affaires. La moitié des juristes provient des États-Unis, mais certains viennent de très loin, de Chine, de Russie, de République tchèque...

Pour ce congrès, BCF a mis le paquet et compte sur une forte délégation. Durant trois jours, pour chacun des événements, entre 20 et 30 avocats sont présents. L'idée, bien sûr, est de permettre au cabinet de se faire connaître auprès des autres cabinets, mais aussi pour que chacun des avocats puisse créer des liens individuels avec des collègues étrangers.

«Pour Montréal, ce congrès est une vitrine exceptionnelle», dit André Ryan, l'instigateur pour amener à Montréal ce congrès, qui, pour la première fois de son histoire, a lieu dans un environnement francophone. Bien sûr, les avocats brassent des idées et des affaires, mais surtout, explique Me Ryan, ils ont des clients. Il s'agit donc d'une occasion unique de vanter Montréal et le Québec pour promouvoir les investissements étrangers, notamment le Plan Nord, dont les paramètres viennent d'être dévoilés par le gouvernement de Jean Charest - et pour lequel BCF a déjà plusieurs clients et investisseurs intéressés.
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5 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 12 ans
    Wow!
    "Ainsi, pour cette transaction, BCF et ses deux cabinets partenaires se sont partagé des honoraires de près de 300 000$"

    100K$ chacun! Wow! Quelle mine d'or!

    Ya des secrétaires de direction qui gagne plus que ça...

    • Non
      Re : Wow!
      > "Ainsi, pour cette transaction, BCF et ses deux cabinets partenaires se sont partagé des honoraires de près de 300 000$"
      >
      > 100K$ chacun! Wow! Quelle mine d'or!
      >
      > Ya des secrétaires de direction qui gagne plus que ça...

      1. Il ne s'agit pas du seul dossier qu'ils ont dans l'année.

      2. Non, les secrétaires de direction ne font pas 100,000$.

      Meilleure chance la prochaine fois.

  2. Me
    Me
    >>>>>> Mais parce que BCF est membre de Meritas - un réseau de 173 cabinets qui regroupe plus de 7200 avocats dans 70 pays -, les avocats au dossier ont pu entrer en contact avec des collègues de deux cabinets membres, un à Londres, l'autre à San Diego, qui ont pris en charge les aspects juridiques outre-frontières. Et la transaction a pu se conclure

    Ce n'est pas à cause de cela que le client local a pu entrer un contact avec des cabinets londoniens et californiens, puisque 99% des clients Québecois qui ont besoin d'avocats londoniens et californiens ne passent pas par Méritas. Le lien cause-à-effet de votre phrase est donc artificiel et, au surplus, faux.

    La question qui tue et auquel l'article ne répond pas: Meritas, ça donne quoi?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 12 ans
      Re : Me
      Me reprends les termes de l'émission TLMEP. Je vous croyais si sophistiqué jusqu'à présent...

      > >>>>>> Mais parce que BCF est membre de Meritas - un réseau de 173 cabinets qui regroupe plus de 7200 avocats dans 70 pays -, les avocats au dossier ont pu entrer en contact avec des collègues de deux cabinets membres, un à Londres, l'autre à San Diego, qui ont pris en charge les aspects juridiques outre-frontières. Et la transaction a pu se conclure
      >
      > Ce n'est pas à cause de cela que le client local a pu entrer un contact avec des cabinets londoniens et californiens, puisque 99% des clients Québecois qui ont besoin d'avocats londoniens et californiens ne passent pas par Méritas. Le lien cause-à-effet de votre phrase est donc artificiel et, au surplus, faux.
      >
      > La question qui tue et auquel l'article ne répond pas: Meritas, ça donne quoi?

  3. Eat a Peach
    Eat a Peach
    il y a 12 ans
    Re : Re : Me
    > Me reprends les termes de l'émission TLMEP. Je vous croyais si sophistiqué jusqu'à présent...

    Vous croyez vraiment que cette expression a vu le jour dans la bouche de Guy A. Lepage?

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