Barrick Gold c. Ecosociété: poursuite-bâillon?

Agnès Wojciechowicz
2011-08-17 14:15:00

Le procès qui s'apparentera à mini commission d'enquête sur l'industrie minière en Afrique, est prévu pour une durée de 40 jours. Si la durée semble abusive, ce n'est pas suffisant pour rejeter l'affaire en tant que «poursuite-bâillon». En revanche, c'est assez pour obliger la compagnie minière à financer la défense de ceux qu'elle poursuit.
Telle a été la décision de la juge Guylaine Beaugé de la Cour supérieure, la semaine dernière, dans ce dossier. Il va de soi que pour une petite maison d'édition, une poursuite est toujours un coup dur sur le plan financier, pouvant conduire à la faillite. D'autant que 20 jours ont déjà été consacrés aux interrogatoires hors cour, additionnés à 40 jours de procès, on peut douter de la survie financière de la maison d'édition.

De ce fait, la juge Beaugé a ordonné à Barrick Gold représentée entre autres par Mes William Brock, Marc-André Boutin et Marie-Ève Gingras chez Davies, la semaine dernière, de verser 143 191 $ de provision pour frais d'avocats et expertise à ceux qu'elle poursuivait. Éco-société étant représentée par Me Yan Paquette du cabinet LKD tandis que les auteurs de l'ouvrage étaient défendus par Mes Richard Dufour et Joëlle Beauregard du cabinet Dufour Mottet .
L'absence de moyens de la maison d'édition et de l'auteur ajoutés aux sommes colossales réclamées par la compagnie minière et à la durée des interrogatoires, sont des éléments qui témoigne d'un «comportement procédural immodéré» a conclu la juge, estimant que la compagnie minière ne cherchait pas à protéger sa réputation mais à «intimider les auteurs».
Sans la loi de 2009, un tel jugement n'aurait tout simplement pas été possible.
La décision peut être téléchargée ici .
Pour lire l'intégralité de l'article, cliquer ici.
Étudiant
il y a 13 ansLa meilleure des chances à Éco-Société, un livre très bien écrit et avec une rigueur intellectuelle sans fautes.