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Chronique d'une victoire à l'arrachée
Céline Gobert
2011-08-22 14:15:00
La Cour d'appel vient de permettre à Micheline Parizeau vendredi dernier, de réintégrer le Barreau, après huit années d'une lutte acharnée. Retour sur cette affaire mouvementée et ses protagonistes.
Une lourde peine pour cette avocate controversée, très courue par une élite fortunée, et qui charge ses riches clients plus de 2500 $ pour une journée au tribunal.
Micheline Parizeau, accusée de nombreux écarts au code déontologique des avocats dans le début des années 90, écope d’une interdiction de barreau de 8 ans, nous rapporte Montreal Gazette.
Condamnée à une amende de 5600 $ et déclarée coupable de six infractions à la conduite professionnelle dans une affaire de divorce, c’est le début d’une longue lutte avec le Barreau du Québec pour l’avocate de 55 ans.
A l’époque, le Comité appuie sa décision, à l’encontre de l’avocate, par les arguments suivants : conduite déshonorant la profession, tactiques douteuses dans le cadre de sa pratique, falsifications de preuves, et aucune manifestation de remords.
Coup de théâtre
En décembre, le Tribunal des Professions, un tribunal de juges de la Cour du Québec, statue que le Barreau du Québec doit 1) autoriser la réadmission de Me Parizeau, 2) payer les frais juridiques déboursés par cette dernière pour obtenir gain de cause.
« En rendant la décision qui aurait du être rendue par le Barreau, le Tribunal déclare Micheline Parizeau apte à exercer la profession du droit. Elle possède les mœurs, la conduite, les compétences, connaissances et qualités nécessaires pour exercer », ont déclaré les juges Martin Hébert, Danielle Côté et François Godbout.
Consécration donc, non seulement pour Me Parizeau, mais également pour ses deux avocats - deux anciens membres du Barreau de Montréal et du Québec.
« Ce jugement est très important pour tous les avocats radiés ou suspendus et qui désirent présenter une nouvelle demande de réintégration», a déclaré Alan Stein, ancien bâtonnier du Barreau de Montréal et représentant de l’avocate.
Avec l'aide de l'avocat montréalais Julius Grey, elle obtient ensuite un raccourcissement de sa suspension de sept à cinq années.
En 2005, après un nouveau rejet du Barreau, Me Stein et Me Parizeau se tournent vers Guy Pépin, bâtonnier du Québec en 1978 et 1979 et ancien président de la section assurance de la division du Québec de l'Association du Barreau canadien.
Celui-ci se déclare « outré » de la décision du Barreau et se lance dans une représentation pro bono de Me Parizeau.
En 2009, le Barreau porte l’affaire devant la Cour supérieure, et confirme la radiation de l’avocate. En 2010, la Cour d’Appel est saisie.
En 2011, elle obtient enfin gain de cause.
Le Barreau du Québec a déclaré qu'il ne ferait pas appel de la décision du tribunal concernant la réadmission de Me Parizeau.
3 commentaires
anonyme
il y a 12 ansJ'ai souvent entendu dire par des collègues plus expérimenté que la pratique du droit est un privilège et non pas un droit. Maintenant, nous savons à quoi nous en tenir.
Anonyme
il y a 12 ans> J'ai souvent entendu dire par des collègues plus expérimenté que la pratique du droit est un privilège et non pas un droit.
"X* est un privilège et non un droit" , est une phrase les plus fréquement débitée par les imbéciles.
*remplacez X par ce que vous voulez
Anonyme
il y a 12 ans> "X* est un privilège et non un droit" , est une phrase les plus fréquement débitée par les imbéciles.
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>
> *remplacez X par ce que vous voulez
Corollaire: tout ceux qui utilisent cette phrase ne sont pas nécessairement imbéciles. Je rajouterais que les imbéciles disent également fréquemment d'autres phrases, telles "J'ai faim"; "Est-ce qu'il fait beau" et que savoir cela, tout comme votre intervention, ne fait pas avancer la discussion.