Pierre Arcand

Barreau étranger: Oui ou non ?

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Pierre Arcand

2011-09-26 08:30:00

Un jeune avocat se demande s'il vaut la peine ou non de s'inscrire à un autre Barreau que celui du Québec. Et si oui, lesquels. Le recruteur juridique Pierre Arcand lui répond...

Question

Bonjour Me Arcand,
J'aimerais savoir quel est l'impact sur une carrière de l'inscription à un autre Barreau que celui du Québec ? Pour les Avocats québécois quels sont les barreaux les plus intéressants au cheminement de la carrière, New York, Ontario, Paris ?


Réponse

Cher lecteur,

Une inscription à un Barreau autre que celui du Québec n’a que peu de valeur à moins que vous ne souhaitiez éventuellement vous établir à l'étranger. Dans les faits, certaines entreprises ou cabinets vont rechercher des candidats ayant fait leur ''common law'' mais très rarement vont-ils demander d’être membre en règle du Barreau de l’Ontario ou d’ailleurs.

Il existe évidemment des exceptions comme cette entreprise ayant sont siège social en France qui a fait une offre à un candidat d’origine française ayant son Barreau de Paris. Ce n’était pas dans les critères de sélection mais le fait qu’il soit « exportable » lui a sans doute donné une longueur d’avance sur les autres candidats.

 Me Pierre Arcand, recruteur juridique, répond à vos questions
Me Pierre Arcand, recruteur juridique, répond à vos questions
Si vous visez à joindre les rangs d’un grand cabinet ayant des activités chez nos voisins du sud, votre Barreau de New-York vous rendra à coup sûr plus intéressant. Le même raisonnement s’applique au Barreau de l’Ontario. Par contre il faut évaluer la valeur de cette inscription en regards des efforts investis pour l’obtenir (en plus des cotisations annuelles à payer…). Personnellement, je conseillerais de compléter votre ''common law'' dans un premier temps et de voir ou votre pratique vous mènera. Si vous décidez un jour de pratiquer à l’étranger, il ne sera pas trop tard pour vous inscrire au Barreau de votre destination.

Si vous tenez quand même à vous inscrire à un autre Barreau, votre décision devrait être dictée par votre domaine de pratique. Si vous êtes un avocat de litige, allez chercher celui de l’Ontario qui vous permettrait peut-être de plaider des dossiers relevant des tribunaux ontariens. Il y a peu de chance que vous soyez appelé à plaider à New-York ou Paris.

En revanche, si vous œuvrez en transactionnel, le Barreau de l’Ontario n’ajoute rien dans la mesure où vous avez fait votre ''common law''. Votre Barreau de New-York pourrait cependant inciter les gens (clients ou associés) à vous impliquer dans des transactions avec des cabinets américains.

Le Barreau de Paris quand à lui pourrait vous ouvrir les portes de l’Europe si vous décidiez d’y aller mais pour une pratique basée à Montréal, je n’y vois vraiment pas de valeur ajoutée.

En terminant, je vous dirais qu’une fois votre ''common law'' complétée, des études supérieures telle qu’un MBA, une maitrise ou une formation en gestion (bien que l’impact de telles études sur votre carrière soit relative, je vous réfère à un texte précédant) vous seront plus utiles que d’être membre d’un Barreau autre que celui du Québec.

J’espère que ma réponse vous aidera et je vous souhaite une bonne semaine.

Pierre Arcand


La Question au Recruteur

Chaque semaine, le recruteur juridique Me Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.

La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes en autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.


Sur l'auteur

Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.

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3 commentaires

  1. Me(e)
    D'accord avec Me Arcand
    Je suis d'accord avec Me Arcand. À moins d'avoir une offre réelle ailleurs, l'inscription à un barreau étranger n'aura pas tellement de valeur marchande. J'ai moi-même tenté un barreau étranger pour lequel il fallait faire un stage plus long qu'au Québec, et au bout du compte, j'ai dû abandonner faute d'avoir trouvé un stage dans les domaines requis et délais impartis. Lorsque j'ai fais ma common law, certains étudiants se sont orientés vers le barreau de NY. Au bout du compte, on rapporte que ceux-ci on rebroussé chemin, faute d'emploi. Déjà que les avocats Newyorkais ont peine à se trouver un bon emploi, les firmes auront tendance à embaucher un avocat formé à NY et qui ne nécessite pas de permis de travail.

    Sur le marché international, je confirme que le MBA a une valeur beaucoup plus élevée que n'importe quel autre diplôme de 2ième cycle. On préfère ces candidats pour des postes clés à ceux détenant une formation parfois même plus pertinente dans le domaine.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 12 ans
    Phaute
    "Le Barreau de Paris quand à lui pourrait vous ouvrir les portes de l’Europe si vous décidiez d’y aller mais pour une pratique basée à Montréal, je n’y vois vraiment pas de valeur ajoutée." Pas quand, mais "quant".

  3. En passant
    En passant
    il y a 12 ans
    Pavillon de convenance
    Au moment de choisir entre l'Ontario et NY, il peut être pertinent de prendre en considération le fait que les cotisations annuelles sont beaucoup moins élevées à NY qu'en Ontario.

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