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Stages 2012 : l’UdM, reflet d’une nouvelle génération?

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Céline Gobert

2012-01-23 14:15:00

Pour ce troisième jour du marathon de la course aux stages, le décor est planté à l’Université de Montréal. Ambiance différente, préoccupations nouvelles… Détails et confidences.

Patricia Goulet de Morency
Patricia Goulet de Morency
Un long escalator mène à l’Université de Montréal.

Assez long pour que mille questions jaillissent dans la tête des étudiants de l’UdM : comment attirer l’œil d’un cabinet ? Lequel cibler ? Mais pas seulement.

« Leurs besoins et leur préoccupations ont changé, ils sont désormais moins axés sur la notoriété mais plus sur l’aspect humain du travail », dit Raphaël Voscorian du cabinet Morency.

Janie Pier Joyal et François Nicolas Fleury de Monette Barakett
Janie Pier Joyal et François Nicolas Fleury de Monette Barakett
Constat que partage Patricia Goulet, qui, derrière son kiosque, affiche un beau ventre rond.

« Aujourd’hui, on m’a posé une question que je n’avais jamais entendu auparavant : quel est le nombre de femmes par rapport à celui des hommes au sein du cabinet ? », dit-elle.

Elle, qui à 30 ans en est à sa seconde grossesse, explique que les attentes ont évolué.

« La conciliation travail/famille les préoccupe beaucoup. Mais je suis la preuve vivante que c’est tout à fait possible », déclare-t-elle, l’air épanoui.

Chez Monette Barakett, ce sont quatre de leurs avocates qui se trouvent actuellement en congé maternité. La conséquence, selon François-Nicolas Fleury, d’une féminisation des salles de classe.

Jonathan Haran et Pierre Eloi Talbot de LJT
Jonathan Haran et Pierre Eloi Talbot de LJT
« Le bureau épouse parfaitement ce phénomène. Il y a une venue en masse des femmes dans les cabinets d’avocats et c’est tant mieux. Cela colore un bureau ! De plus, de manière générale, on trouve des profils plus intéressants chez des candidates », dit-il.

Pour Paris Tsikis, 21 ans et 3ème année de droit à l’Udem, trouver l’équilibre entre vie de travail et famille sera un challenge.

« Bien sûr c’est beaucoup d’heures de travail mais j’ai l’intention d’avoir à la fois une vie de famille et une carrière. Il faudra savoir gérer le temps », dit-elle.

Mais, dans la réalité des grands cabinets, est-ce possible ?

Jason Moscovici chez Robic
Jason Moscovici chez Robic
« Je pense que c’est plus facile dans un plus petit cabinet. Les gros cabinets sont centrés sur les profits. Alors oui, ils font des efforts, mais c’est dur à mettre en pratique. J’ai de la misère à croire que cela fonctionne », confie Me Fleury.

« Ils sont moins tentés par les grands cabinets, ils ont compris qu’il y avait autre chose que le travail : une qualité de vie », affirment Jonathan Haran et Pierre Eloi Talbot de LJT.

Plus informés

Les candidats savent désormais vers qui se diriger, et personne n’aborde plus personne par hasard.

Nadine Boileau et Julien Robitaille Rodriguezde de Stikeman Elliott
Nadine Boileau et Julien Robitaille Rodriguezde de Stikeman Elliott
« Ils nous connaissent déjà, ils savent ce que l’on fait », confient Jason Moscovici et A. Sasha Mandy, avocats chez Robic.

« D’ailleurs, ce n’était pas le cas à McGill », confie Me Mandy.

Chez Stikeman Elliott, même constat : « On ne nous interroge plus sur nos secteurs principaux, mais sur des questions plus pointues comme le coaching offert par le cabinet en matière de développement d’affaires », explique Nadine Boileau, directrice des programmes étudiants et coprésidente du Comité des étudiants et stagiaires.

Éric Archambault de Séguin Racine
Éric Archambault de Séguin Racine
« C’est aussi parce que les cabinets s’efforcent de leur apporter l’information », affirme François David Paré de Norton Rose.

« Chez Tutino Edwards Joseph, on organise des soirées parrainages par exemple, explique Valérie Alerte, pour parler avec eux du processus. »

« Ils sont plus ouverts également aux pratiques alternatives, ajoute Éric Archambault du cabinet Séguin Racine, ils savent qu’il n’y a pas que les grands cabinets qui s’offrent à eux. »

Chantal Bellanger de PME Inter
Chantal Bellanger de PME Inter
« Ils se spécialisent aussi, explique Me Fleury de Monette Barakett, il y a 30 ans c’était l’époque des généralistes. Aujourd’hui, c’est tout le contraire »

Au kiosque PME Inter, Chantal Bellanger, qui représente un réseau de 33 études de notaires, parle également de l’intérêt des jeunes dans le notariat.

« Peut-être parce que les notaires sont plus présents pour régler, concilier, aider, ils font moins de coups d’éclats et ne jettent pas de la poudre aux yeux, comme les grands cabinets », explique-t-elle.

« J’aurais peut-être plus tendance à faire confiance à un notaire qu’à un avocat », dit Nadine Cheaip, étudiante de l’UdM venue s’informer sur son orientation.

Mountagha Sow, étudiant à l'UdM
Mountagha Sow, étudiant à l'UdM
Plus exigeants ?

« Les cabinets, ils vendent un produit, un concept. L’approche marketing est plus prononcée. Nous, on est davantage clients, on vient magasiner nos cabinets. Plus que par le nom, on est attirés par leur culture », affirme Mountagha Sow, 22 ans, en 3ème année à l’UdM.

« Mes préférés ? Monette Barakett, parce que leur approche est franche, pragmatique, on sent qu’ils sont dédiés à leurs clients », confie-t-il.

Alors, plus humains à l’UdM ?
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