Nouvelles
La contre-attaque d'Anne-France Goldwater
Céline Gobert
2012-02-08 10:15:00
Au cœur d’une controverse à la suite de ses propos engagés lors d'une émission littéraire où elle traitait un auteur de "terroriste", Me Anne-France Goldwater revient sur le sujet et s'explique.
Rappelons-le, l’histoire a éclaté lundi dernier lors de l'émission ''Canada Reads'' sur CBC, où l’avocate était venue défendre "The Tiger: A True Story of Vengeance and Survival" de ''John Vaillant''. Ses propos, à l’égard de Carmen Aguirre, ont provoqué un tollé dans les médias. The Globe and Mail, The Star, et La Presse ont tous commenté l’affaire.
« Je le répète, sans la moindre réserve. Elle se présente comme une fille de la révolution mais, selon moi, elle exprime très clairement son appartenance au Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), un regroupement terroriste », persiste et signe Me Goldwater.
Bien que Carmen Aguirre n’identifie jamais précisément le groupe dont il est question et qu’elle demeure évasive sur la nature de ce qu’elle faisait passer par la frontière nationale, tout est pourtant très claire pour l’avocate.
« Je lui lance un défi : si elle est prête à me dire qu’il ne s’agissait pas d’armes ou de matériel pour fabriquer des bombes, je m’excuserai », dit-elle.
Plus important encore : pour Me Goldwater, cette histoire doit être le vecteur d’un discours social nécessaire et important. Ici-même, au Québec.
Le Québec : ambassadeur de la paix?
« J’évolue au sein d’une culture qui va dire le politiquement incorrect. Au Québec, il n’y a pas de censure, mais des échanges. Nous avons une culture qui est vive, qui a de la passion, comme dans le débat Lola et Éric. Il fallait l’avoir ce débat social, et nous l’avons eu », affirme Me Goldwater.
En tant qu’avocate, femme, et québécoise, son pire ennemi reste le terrorisme.
« Mon Québec et mon Canada n’ont pas de place pour le terrorisme. Malgré certaines divergences, nous avons su exprimer notre fraternité sans guerre civile, sans bombe, sans s’assassiner », ajoute-t-elle.
Pour prouver à quel point la résistance pacifique peut changer le monde, elle cite Nelson Mandela comme modèle, qui a su renoncer au terrorisme de sa jeunesse pour faire avancer les choses.
« L’amour que l’on a au Québec, un amour concret, terre-à-terre, physique, tactile, c’est cela qui doit régner sur la planète. Au Québec, on se touche, on s’embrasse, on se caresse ! Et c’est cela que je veux dire à cette dame. Notre arme, c’est la passion ! », dit Me Anne-France Goldwater, sans langue de bois.
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