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Premier compte-rendu du procès contre les fabricants de cigarettes

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Agence Qmi

2012-03-13 07:00:00

Le procès, qualifié d’« historique », a commencé hier matin, donnant lieu aux premières argumentations des avocats des parties en présence.

Bruce Johnston accuse les fabricants d'avoir banalisé les risques
Bruce Johnston accuse les fabricants d'avoir banalisé les risques
« On peut savoir quand ça commence, mais on ne sait jamais quand ça va finir », a déclaré hier le juge de la Cour supérieure du Québec, Brian Riordan, avant d’annoncer le début du procès qui pourrait durer des années.

Le magistrat devra se pencher sur les deux recours collectifs qui visent les trois principaux fabricants de cigarettes au Canada, Imperial Tobacco, Rothmans Benson & Hedges et JTI Macdonald.

Le premier regroupe 1,8 million de fumeurs qui demandent 10 000 $ par personne tandis que le deuxième concerne près de 100 000 victimes de cancers du poumon, de l’emphysème, de la gorge ou du larynx. Ils réclament pour leur part 105 000 $ par personne.

Le premier à prendre la parole a été l’avocat des demandeurs, Me Bruce Johnston. Il accuse les compagnies de tabac d’avoir mis en marché un produit « dangereux et nocif » pour la santé, d’avoir « banalisé » ces risques et d’avoir véhiculé de fausses informations quant aux cigarettes.

Selon Me Johnston, les compagnies de tabac font un dollar de profit par centaine de cigarettes vendues. Or, il estime que pour chaque million de cigarettes fumées, une personne décède. « Dix mille dollars, c’est le prix d’une vie humaine pour eux », a-t-il lancé.

Responsabilités individuelles

Du côté de la défense, Me Suzanne Côté, d'Osler, pour Impérial Tobacco, a insisté sur le fait que la maladie dont ont été affectés les requérants n’a pas été forcément causée par la cigarette.

Suzanne Côté, d'Osler, a expliqué que la maladie n’a pas été forcément causée par la cigarette
Suzanne Côté, d'Osler, a expliqué que la maladie n’a pas été forcément causée par la cigarette
« Ce n’est pas tous les fumeurs qui sont malades, il faut individualiser les cas », a avancé celle selon qui des « centaines de milliers » de fumeurs réussissent à arrêter la cigarette et que la dépendance, « si elle existe », n’empêche pas d’arrêter. Elle a ajouté que les risques pour la santé sont connus depuis déjà plusieurs décennies et que c’est en toute connaissance de cause que les gens commencent à fumer.

« Le gouvernement fédéral a formé les normes (de l’industrie), a-t-elle insisté. Juste ça, ce serait une défense complète. »

Lors du procès, les parties comptent faire entendre des scientifiques, des historiens et des spécialistes en marketing, mais, selon la défense, aucun membre du recours collectif ne sera entendu.

« Ça a pris 14 ans, très peu arrivent à ce stade » a déclaré l’avocat de la Société canadienne du cancer, Me Rob Cunningham, qui estime que ce procès aidera à réformer le comportement des fabricants de cigarettes.
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