Procès Magnotta : le père de la victime craque

Main image

Agence Qmi

2013-03-12 15:31:00

Le père de Jun Lin avait promis de garder son calme au début de l'enquête préliminaire de Luka Rocco Magnotta, le présumé meurtrier de son fils. Mais ç'aura été trop difficile.

Le père de la victime, Diran Lin
Le père de la victime, Diran Lin
C'est en pleurs, les jambes tremblantes, s'appuyant sur son avocat et escorté par des constables spéciaux qu'il a quitté la salle d'audience lors d'une scène aussi émouvante que déchirante, mardi.

Les avocats des médias et ceux de Diran Lin ont eu gain de cause : le public peut assister à l'enquête préliminaire de Luka Rocco Magnotta. Le père de Jun Lin savait que ce serait difficile, mais ce fut apparemment pire qu'il ne l'imaginait.

Les premiers témoins ont commencé à défiler à la barre, mardi, pour dévoiler la preuve contre celui à qui l'on reproche d'avoir assassiné un étudiant chinois le 25 mai dernier.

Le contenu de la preuve est frappé d'une ordonnance de non-publication, mais on peut rapporter que deux policiers ont témoigné ce matin au palais de justice de Montréal.

Fait particulier, un interprète était dans le box des accusés, en vertu d'une autorisation de la juge et des officiers de détention. C'est que la salle est trop exiguë pour que le traducteur prenne place ailleurs. Une baie vitrée le sépare néanmoins de Magnotta, puisque le box est divisé en plusieurs sections.

C'est en pleurs que le père de Jun Lin, Diran Lin, a quitté la salle d'audience
C'est en pleurs que le père de Jun Lin, Diran Lin, a quitté la salle d'audience
Quand une policière de l'identité judiciaire a exposé la preuve, les choses se sont corsées. À 12 h 30, c'en était trop pour le père de la victime, assis dans le fond de la salle. Il a craqué, plongeant sa tête dans ses mains, pendant qu'une interprète et son avocat le consolaient. Il a immédiatement quitté la salle, escorté par des constables spéciaux communément appelés «policiers du palais».

En même temps, dans le box, l'homme accusé d'outrages sur le cadavre de Jun Lin regardait droit vers les écrans disposés devant lui, totalement impassible.

La juge a suspendu l'audience jusqu'au retour du lunch.

La mère et la sœur de Jun Lin n'étaient pas présentes dans la salle d'audience, comme elles l'avaient annoncé au «Journal de Montréal». Le père avait expliqué que l'enquête préliminaire aurait été trop difficile à supporter pour elles.

Huis clos rejeté

L'audience avait commencé ce matin, avec la très attendue requête de huis clos déposée par Me Luc Leclair, l’avocat de l’accusé. Toute la journée de lundi avait été consacrée aux arguments des avocats.

« Le public doit voir à ce que le processus judiciaire se déroule bien », avait plaidé l'avocat de Québecor, Bernard Pageau.

Me Mark Bantey avait quant à lui parlé de requête « inusitée », ajoutant que les mécanismes déjà en place étaient suffisants pour protéger l'appareil judiciaire. Il représente entre autres La Presse, la Gazette et le Globe and Mail.

La requête de huis clos a été rejetée par la juge Lori-Renée Weitzman.
Me Leclair a renchéri avec deux autres demandes pour limiter le droit des médias de rapporter certains éléments des audiences, outre la preuve présentée à la Cour. Il a toutefois essuyé des échecs. L'avocat s'était entre autres basé sur une décision rendue dans l'affaire du tueur Robert Pickton, en Colombie-Britannique.

Les échanges ont été vifs par moments. Lors du témoignage de l'enquêteur, la juge a demandé à Me Leclerc de ne pas argumenter avec le témoin. Ce dernier a répliqué en demandant à la magistrate de ne pas intervenir dans sa façon de mener son interrogatoire.

Luka Rocco Magnotta est accusé de meurtre prémédité, d'outrages sur le cadavre de la victime, de production et distribution de matériel obscène, d'utilisation illégale de la poste et de harcèlement envers le premier ministre Stephen Harper et des membres du Parlement.
7299

Publier un nouveau commentaire

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires