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Petites confidences de Marc-André Blanchard

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éric Martel

2019-05-28 15:00:00

Lundi, à Montréal, des centaines de juristes sont venus écouter l’ambassadeur du Canada à l’ONU, ex-boss de McCarthy…

Me Marc-André Blanchard.
Me Marc-André Blanchard.
Les salades de tomates, servies en guise d’entrée, attendent depuis de longues minutes sur la quarantaine de tables dressées dans la Salle Cartier ABC du Marriott Château Champlain de Montréal.

C’est que les juristes qui se sont présentés en ce 27 mai au lunch-causerie ''Le Canada est-il de retour?'', sont beaucoup trop enthousiastes à l’idée de s’attabler pour entamer leur repas!

L'événement, organisé par Avocats Sans Frontières Canada (ASFC), offre la parole à l’ambassadeur du Canada à l’Organisation des Nations Unies (ONU). Les juristes le connaissent bien puisqu’il s’agit de l’ancien chef de la direction du cabinet McCarthy : Me Marc-André Blanchard.

Fraîchement débarqué d’une mission en Haïti, ce dernier est interrogé par Me Pascal Paradis, directeur général d’ASFC, sur les enjeux actuels traités par l’ONU.

Me Paul-Matthieu Grondin, bâtonnier du Barreau du Québec.
Me Paul-Matthieu Grondin, bâtonnier du Barreau du Québec.
De grosses pointures dans la salle

Plusieurs grosses pointures du monde juridique québécois étaient présentes à l’événement, dont Me Paul-Matthieu Grondin, bâtonnier du Barreau du Québec ainsi que les nouveaux bâtonniers Mes Louis Riverin (Barreau de Québec) et Alexandre Forest (Barreau de Montréal).

« La présence d’autant de juristes démontre le leadership d’ASFC et surtout l’intérêt des membres de la profession juridique pour les questions internationales », a souligné Me Riverin au micro de Droit-Inc.

Me Alexandre Forest.
Me Alexandre Forest.
Dans la même foulée, Me Forest a tenu à rappeler l’importance capitale de l’organisme pour les diverses sections du Québec.

« Si on peut parvenir à déléguer les rôles internationaux des divers barreaux à ASFC, c’est non seulement une économie pour les membres du Barreau, mais surtout la possibilité de déléguer des missions à des gens qui ont une expertise tellement poussée de ce côté-là », analyse le plus jeune bâtonnier de l’histoire de Montréal.

« Un grand frère »

Une fois les convives assis, Me Kim Thomassin, première vice-présidente aux affaires juridiques de la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ) et également ex-McCarthy, prépare l’arrivée sur scène de l’ambassadeur.

« Je vais déroger aux protocoles de présentation pour vous parler de Marc-André, un ami, un mentor, un grand frère », lance-t-elle, le sourire aux lèvres.

Me Kim Thomassin.
Me Kim Thomassin.
Le ton est lancé. Dès son arrivée à l’avant, Me Paradis poursuit dans la même veine.

« Il n’y aura pas de script. On a décidé qu’il n’y aura pas d’allocution. Que ce serait convivial, et qu’on se tutoierait », avertit-t-il.

Pour autant, les sujets abordés sont loin d’être légers! Des changements climatiques au multilatéralisme, jusqu’à la relation du Canada avec la Chine et les États-Unis au voyage de l’ambassadeur en Haïti, les juristes ont du choix au menu.

Au passage, Me Blanchard a abordé quelques enjeux relatifs au droit.

Le droit de la personne, l’affaire du Canada?

Me Blanchard interrogé par Me Paradis.
Me Blanchard interrogé par Me Paradis.
Interrogé par Me Paradis sur la position du Canada à l’international en matière d’équilibre entre le développement, le libre-échange et le commerce relativement aux droits humains, Me Blanchard a fait preuve de pragmatisme.

« Lorsque tu es associé-directeur d’un grand bureau d’avocats, tu t'aperçois que lorsqu’il est question de développement, il y a plusieurs façons de voir un problème, relativise-t-il. Tout est question de calibration. Il y a certaines choses inacceptables en droit de la personne, sur lesquelles on doit avoir une position très claire, d’autres, une approche plus personnelle. »

Il explique que généralement, sans un respect minimal des droits humains, aucune action ne peut être entreprise par l’ONU. Il rappelle toutefois le cas de l'Haïti, où le faible développement économique affecte la qualité de vie de ses habitants.

« C’est un tabouret à trois pattes : le développement, la sécurité et la règle de droit. À l’ONU, il faut travailler sur les trois en même temps. Des fois, c’est difficile à établir, alors il faut être agile. »

Me Blanchard rappelle que le respect du Canada en termes de droits de la personne en fait un pays très apprécié à l’international.

« Ça fait partie de qui on est. Des pays avec qui on a des relations tendues viennent me voir pour me dire qu’ils apprécient cela. Parfois, c’est surprenant », confie-t-il.

Oui, on vous écoute Me Blanchard

Me Pascal Paradis, directeur général d’ASFC, sur les enjeux actuels traités par l’ONU.
Me Pascal Paradis, directeur général d’ASFC, sur les enjeux actuels traités par l’ONU.
Ensuite, la discussion a dévié sur la relation entre les États-Unis et le Canada. Me Paradis se questionnait à savoir comment elle se portait.

« On est très proches, s’est satisfait Me Blanchard. Je vois ça comme mon travail chez McCarthy : on a une relation basée sur la confiance. »

Et tout juste avant d’imager cette relation, l’ambassadeur a dévoilé une petite anecdote...

« Gardez ça pour vous, ok? À moins qu’il y ait des journalistes ici? Ah bien tant pis, je vais la finir! », lance-t-il en riant.

Il explique qu’après son mandat en Haïti, il avait comme mission de déposer un rapport au conseil de sécurité de l’ONU. Afin d’assurer sa révision, il l’a envoyé à l’ancienne ambassadrice américaine, Nikki Haley.

« Je lui ai dit : je sais qu’on n’est pas d’accord sur tout, mais je veux ton opinion. Et c’est ça la relation de travail entre le Canada et les États-Unis : une relation très étroite. »

Un siège pour le Canada?

Mes Pascal Paradis et Paul-Matthieu Grondin.
Mes Pascal Paradis et Paul-Matthieu Grondin.
Enfin, tout juste avant de passer la parole au public, Me Paradis a posé la question qui brûlait les lèvres de tous les participants.

« Est-ce que le Canada aura un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies, Me Blanchard? » Il n’en fallait pas plus pour faire réagir l’audience, qui y est allée de cris et d’applaudissements!

« Si l’élection avait lieu aujourd’hui, oui, assure Me Blanchard. Mais puisque ce n’est pas le cas, c’est difficile d’y répondre. Il y a toutes sortes d’enjeux dans cette affaire-là. »

Et surtout deux adversaires principaux coriaces, conclut-il : l’Irlande et la Norvège.


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