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La guerre des "Avocats sans Frontières"

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Céline Gobert

2011-03-31 15:00:00

L’un est canadien, l’autre américain. Mais tous les deux portent le nom d'''Avocats Sans Frontières''. Les frères ennemis se livrent une bataille juridique pour déterminer celui qui pourra le porter. Au final, il n'en restera plus qu'un. Mais lequel?

Pascal Paradis, d'Avocats sans Frontières Canada, veut que le nom soit associé à son organisation
Pascal Paradis, d'Avocats sans Frontières Canada, veut que le nom soit associé à son organisation
Quarante ans après la création de Médecins Sans Frontières en France, un nombre hallucinant de « Sans Frontières » a vu le jour. Désormais, les Ingénieurs sans Frontières fournissent de l’eau potable en Afrique, les Acupuncteurs sans Frontières plantent leurs aiguilles en Haïti.

Un nom que s’arrachent aujourd’hui deux organismes de bienfaisance aux intérêts similaires. Tout deux disent envoyer des avocats volontaires pour sensibiliser les pays en voie de développement à la loi. Tout deux veulent garder leur nom.

Le premier ''Avocats sans Frontières,'' fondé au Canada en 2002, a fait appel à des avocats de chez McCarthy Tétrault et Ogilvy Renault et réclame devant la Cour Fédérale l’interdiction pour le second ''Avocats sans Frontières Inc.,'' basé aux Etats-Unis, d’utiliser le nom.

Comme Pascal Paradis, directeur général d'''Avocats sans frontières Canada'', l’explique au Globe and The Mail, il espère parvenir à un accord car « il est important pour nous que le nom nous soit associé ».

Me Michael Crinson défend l'association américaine qui n'a
Me Michael Crinson défend l'association américaine qui n'a "pas de temps à perdre avec des histoires de marques déposées"
Le groupe américain, fondé deux ans plus tôt, se défend. Selon ses dires, l’organisme a bel et bien travaillé sur le sol canadien à des projets bénévoles et évoque même « un représentant permanent » présent dans ses bureaux de Toronto depuis 2003, date à laquelle la marque a été déposée. Ce n’est d’ailleurs que 5 ans plus tard que l’organisme canadien s’en rend compte.

L'avocat du groupe américain, Michael Crinson, de Dimock Stratton, déclare à propos de ses clients: "Ils ne veulent vraiment pas perdre leur temps avec ces histoires de marques déposées. Ils préféreraient se concentrer sur leur travail dans les pays en voie de développement ».

Les clones sans frontières

L’organisme Médecins sans Frontières, lui, ne veut pas prendre parti dans l’affaire. Avril Benoit, porte-parole de MSF au Canada, affirme : « Nous voulons avant tout éviter toute confusion, particulièrement dans les zones en guerre où les actions d’un ersatz de Sans Frontières pourraient nuire à celles des autres travailleurs sur le terrain. ».

Et entre les Maçons sans Frontières de Vancouver, les Clowns sans Frontières de San Francisco ou les Surfers sans Frontières de Washington D.C, Avril Benoit se résigne : « C'est une bataille perdue. »
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