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Un avocat inculpé !

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Agence Qmi

2013-02-06 15:00:00

Un avocat criminaliste deviendra l’un des rares avocats québécois à devoir subir un procès pour sa participation alléguée dans les affaires du crime organisé.

Inculpé de gangstérisme et de recel dans les affaires criminelles du gang de rue les Syndicates et des motards Hells Angels, l’avocat de 60 ans Martial Fillion a renoncé à trois semaines d’enquête préliminaire, lundi, au Palais de justice de Montréal.

Cette procédure aurait permis à la ­défense de sonder la preuve amassée par les enquêteurs de la Division du crime ­organisé de la police de Montréal.

Son avocat, Me Guy Quirion, a plutôt avisé le juge Louis A. Legault que ­l’accusé désire être jugé, devant juge et jury, en Cour supérieure, à une date qui sera fixée au printemps.

La clique de Wooley

Selon nos informations, l’avocat de Sainte-Agathe-des-Monts— dont ­plusieurs trafiquants de stupéfiants font partie de sa clientèle— aurait «facilité» certaines opérations illicites au profit des ­Syndicates et d’un membre en règle ­influent des Hells Angels, entre 2008 et 2009.

Martial Fillion à droite aux côtés de son avocat Guy Quirion qui a demandé au juge que son client soit jugé devant juge et jury. Photo Le Journal de Montréal
Martial Fillion à droite aux côtés de son avocat Guy Quirion qui a demandé au juge que son client soit jugé devant juge et jury. Photo Le Journal de Montréal
Me Fillion — à ne pas confondre avec un autre accusé du même nom que ­l’escouade Marteau a arrêté l’an dernier dans le scandale du Faubourg Contrecœur et qui est décédé hier — comptait parmi les 54 personnes appréhendées en février 2009 lors de l’opération policière Axe, l’une des plus importantes opérations policières jamais menées contre les gangs de rue par le SPVM.

La police ciblait notamment les ­Syndicates, un groupe qui, dans le giron des Hells Angels, contrôle toujours une bonne partie des opérations sur le ­marché de la drogue au centre-ville de Montréal.

Cette clique, fondée avec l’approbation de Maurice «Mom» Boucher, est ­parrainée par son ex-garde du corps et homme de confiance, Gregory Wooley. Ce dernier aurait récemment présidé un partenariat d’affaires inédit entre les gangs de rue «rouges» et «bleus» de la ville, au sein d’une vaste alliance avec les Hells et la mafia.

Vente de crack

L’opération Axe a permis de démontrer que les Syndicates recevaient de généreuses redevances sur la vente de ­cocaïne et de crack dans ­laquelle deux autres clans se ­spécialisaient.

Roger Bellemare, un ex-avocat des Hells Angels qui avait été reconnu coupable de trafic de cocaïne
Roger Bellemare, un ex-avocat des Hells Angels qui avait été reconnu coupable de trafic de cocaïne
L’un était dirigé par Emmanuel ­Zéphir (un fondateur des CDP, ou Crack Down Posse, qui ont vu le jour dans le quartier Saint-Michel), l’autre, par les frères Lavertue, à la tête d’un important réseau de trafic de drogue dans le Sud-Ouest de l’île de Montréal.

De lourds précédents

Seulement deux avocats ont été ­trouvés coupables de gangstérisme au Québec depuis l’introduction de cette ­infraction dans le Code criminel en 1997. Chacun d’eux a été condamné à une longue peine de pénitencier.

Louis Pasquin, un ancien avocat de motards et de la mafia italienne, le ­premier avocat condamné pour gangstérisme au Canada, a écopé de 54 mois ­d’incarcération en juin 2009.

L’année suivante, l’ex-criminaliste ­Roger Bellemare, qui a défendu plusieurs Hells Angels, s’est vu imposer 40 mois à l’ombre pour avoir trempé dans une transaction de cocaïne.

Un autre avocat des Hells, Me Benoît Cliche, a été acquitté de gangstérisme et de trafic de stupéfiants en 2007.
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