Un juge prend sa retraite après 24 ans de service

Le juge Pierre Lortie prend sa retraite après avoir passé plus de 24 ans à la Cour du Québec et au palais de justice de Chicoutimi.

Pour le taquiner, les huit juges de la Cour du Québec qui pratiquent au Saguenay-Lac-Saint-Jean lui ont remis un encadrement de surligneurs. Le cartésien Pierre Lortie avait l’habitude d’annoter ses dossiers de façon très méthodique, un usage qui, au fil de temps et par blague, est devenu « sa marque de commerce ».

« À la base, je suis quelqu’un de très visuel. Avoir une image, ça m’aide beaucoup. Alors j’ai des crayons-feutres et chaque couleur a un code. Il peut y avoir un code quand c’est un nom de famille ou encore pour identifier un élément chronologique », explique le magistrat en souriant.

« J’ai aussi un autre code, et c’est le seul que je vais révéler : le rouge. Je l’utilise quand c’est vraiment important », ajoute-t-il.

La Cour du Québec est une instance « de volume », dit-il, où il y a « beaucoup de dossiers » et de « monde qui comparaît ». Ses fidèles repères de couleur servaient à y voir plus clair.

45 ans de carrière en droit

Pierre Lortie a entamé son parcours en droit en 1979 à Roberval et a été nommé en 2000 à la Cour du Québec. Il travaillait depuis ce temps au palais de justice de Chicoutimi.

Il aura 70 ans dans quelques jours. La loi québécoise sur les tribunaux judiciaires oblige les juges à cesser leurs activités à cet âge. Il est toutefois possible de servir de juge suppléant, ce qu’il a décidé de faire.

« Lorsqu’on continue, c’est pour combler des besoins, quand il y a trop de volume de dossiers ou s’il y a des délais pour toutes sortes de raisons, comme des congés de maladie ».

Vêtus de leur toge noire et de leur foulard rouge, de nombreux collègues se sont déplacés pour souligner la dernière journée de travail de M. Lortie.

« C’est une tradition à la Cour du Québec : lorsqu’un juge part à la retraite, on souligne toujours son dernier jour de banc. Ce n’était pas une surprise, mais j’étais très touché parce qu’il y avait beaucoup de collègues, autant en personne qu’en virtuel », a-t-il confié.