La médiation : un outil pour élargir les horizons!

L’une des questions que beaucoup d’avocat(e)s se posent face à la médiation est : « Qu’est-ce qu’une médiatrice, ou un médiateur, peut vraiment apporter de plus dans une affaire que l’on n’a pu régler malgré une longue et difficile négociation? » Il y a de nombreuses réponses à cette question.

Par exemple, selon plusieurs recherches et études sérieuses, le simple fait d’ajouter une tierce personne neutre à une négociation difficile augmente en soi de beaucoup les chances de règlement.

Ceci explique d’ailleurs pourquoi des médiatrices et des médiateurs qui n’ont qu’un niveau élémentaire de formation et d’expérience en médiation réussissent quand même à obtenir des ententes (peut-être pas les meilleures ententes, mais des ententes quand même) au terme de la plupart de leurs médiations.

Élargir les horizons

Parmi bien d’autres, l’une des choses importantes qu’une médiatrice, ou un médiateur, peut apporter aux parties, et à leurs avocat(e)s, dans une affaire quelque peu difficile, délicate ou complexe consiste à les aider à élargir les horizons dans lesquels peut se trouver la solution à un litige.

En effet, lorsqu’impliquées dans un litige, les parties concentrent toutes leur attention sur cette situation difficile et problématique pour elles, et en oublient le contexte global de leurs relations et, même, ce qui est véritablement important pour elles à moyen et long terme.

Il est rare qu’une personne ait comme objectif de vie (personnelle ou professionnelle) de se battre devant un tribunal ou de gagner à tout prix un litige. Le litige n’est donc qu’un moment qui doit se resituer dans la globalité des buts, objectifs et intérêts principaux de chaque partie.
Ainsi, des actionnaires qui vivent un conflit important entre eux focalisent toute leur attention, et tous leurs efforts, sur ce qui les oppose, et en oublient leur contexte plus large de leurs relations jusqu’au début de ce différend.

Il en va de même pour leurs avocat(e)s qui, le plus souvent, ne connaissent que les faits et aspects propres au différend et n’ont pas une vision globale des relations passées entre les parties ni du contexte plus large dans lequel ces relations se sont construites avant de commencer à s’effriter.

Maintenir une certaine relation

Pourtant, les personnes (y compris les entreprises) qui vivent un litige ont un jour décidé de faire affaire ensemble et ont souvent accompli en commun plusieurs choses intéressantes avant de commencer à s’opposer.

Aussi, au-delà de leurs différends immédiats, le maintien, à court ou moyen terme, d’une certaine relation (au moins fonctionnelle à défaut de pouvoir être harmonieuse) est souvent dans leur intérêt respectif.

L’un des outils de toute bonne médiatrice, ou de tout bon médiateur, consiste donc à aider les parties à un litige à élargir leurs horizons, notamment en ramenant leur attention sur le contexte plus large de leurs relations jusqu’au différend ainsi que sur des aspects qui, au-delà du litige en cours, peuvent receler des pistes intéressantes de solutions dans l’intérêt de toutes les parties concernées.

Le fait que la médiatrice, ou le médiateur, soit neutre et, si elle a bien accompli son travail préparatoire, profite d’un certain niveau de confiance des parties en litige, la place dans une situation privilégiée, voire unique, pour aider les parties à cesser de ne regarder que l’arbre (le « litige ») et à voir de nouveau la forêt (le « contexte global de leurs relations et de leurs véritables buts, besoins, et intérêts »).

C’est là l’une de ces choses qu’une médiatrice, ou un médiateur, peut vraiment apporter de plus dans une affaire que l’on n’a pu régler malgré une longue et difficile négociation.

Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à nous les faire connaître, autant à moi qu’aux autres lectrices, et lecteurs, de ce billet?

Je vous invite à me contacter (par courrier électronique à jhgagnon@jeanhgagnon.com ou par téléphone au 514.931.2602) pour toute question ou tout commentaire.

Jean