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Attentat du Métropolis : le tribunal conclut à une faute de la SQ et du SPVM

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Radio -canada

2022-12-05 11:45:00

Le 4 septembre 2012, un attentat politique terroriste avait été perpétré pendant le discours de Pauline Marois, nouvellement élue première ministre du Québec…

Des gardes du corps de la Sûreté du Québec escortent Pauline Marois d'urgence au milieu de son discours, le soir du 4 septembre 2012. Source: Radio-Canada / La Presse canadienne / Paul Chiasson
Des gardes du corps de la Sûreté du Québec escortent Pauline Marois d'urgence au milieu de son discours, le soir du 4 septembre 2012. Source: Radio-Canada / La Presse canadienne / Paul Chiasson
Les quatre techniciens de scène ayant survécu à l'attaque du Métropolis de Montréal ont obtenu gain de cause contre les corps policiers qui étaient responsables ce soir-là de la sécurité du rassemblement péquiste.

Dans un jugement rendu cette semaine, le juge Philippe Bélanger, de la Cour supérieure du Québec, a ordonné que près de 292 000 $ soient accordés à Guillaume Parisien, Jonathan Dubé, Audrey Dulong-Bérubé et Gaël Ghiringhelli, une somme néanmoins inférieure à ce qu'ils demandaient.

Chacun des plaignants réclamait en effet 175 000 $ à titre de dommages pour les troubles de stress post-traumatique et autres séquelles psychologiques provoqués par la tragédie.

Le dédommagement devra être versé sur une base solidaire par la Sûreté du Québec (SQ) et par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), pour ne pas avoir assuré de « présence policière ni de périmètre de sécurité à l'arrière du Métropolis » le 4 septembre 2012.

« Manque de coordination »

Les plaignants reprochaient aux corps de police impliqués d’avoir failli à leur mission de veiller à leur sécurité en omettant de mettre en place les mesures et les effectifs qui auraient permis d’éviter l'attaque.

Le juge leur a donné raison en critiquant le plan de sécurité policier, inadéquat pour un tel événement. Le SPVM aurait dû mener une analyse spécifique de ses effectifs à déployer à l'extérieur du Métropolis.

Richard Henry Bain a été arrêté le soir de l'attentat. Source: Radio-Canada
Richard Henry Bain a été arrêté le soir de l'attentat. Source: Radio-Canada
« Par manque de communication et de coordination dans le déploiement de leurs effectifs, tant la SQ que le SPVM ont manqué à leur obligation d’assurer la sécurité du public, en l’occurrence celle des demandeurs », a tranché le jugement.

Si le juge a souligné qu'il ne remettait nullement en question « l'intégrité », « la bonne foi » et « la bienveillance » des policiers dans l'exercice de leurs fonctions ce soir-là, il a conclu tout de même que les demandeurs ont souffert « du mauvais arrimage des corps de police dans la mise en place de leur plan de sécurité ».

C'est cette « faille importante », selon lui, qui aura permis à Richard Henry Bain de tuer le technicien de scène Denis Blanchette, de blesser grièvement son collègue Dave Courage et de traumatiser durablement les quatre demandeurs dans ce dossier.

« L’absence de présence policière et d’un périmètre de sécurité à l’arrière du Métropolis constituait une faille importante de ce plan de sécurité, dont a tragiquement profité Richard Henry Bain. »

Richard Henry Bain a été arrêté le soir de l'attentat. Source: Radio-Canada / La Presse canadienne / Jacques Nadeau
Richard Henry Bain a été arrêté le soir de l'attentat. Source: Radio-Canada / La Presse canadienne / Jacques Nadeau
Le juge n'a pas retenu l'argument des services de police ayant plaidé l'imprévisibilité du « loup solitaire », Richard Henry Bain.

« Le risque était peut-être très faible, comme le soutiennent le SPVM et la SQ, mais ils ne peuvent soutenir qu’il était tout à fait imprévisible pour des corps policiers qui ont pour mission de protéger un événement politique d’envergure », peut-on lire dans le jugement.

« Les Anglais se réveillent! », avait crié l'auteur du crime au moment de son arrestation. L'attaque, perpétrée derrière la scène où la première ministre élue Pauline Marois livrait son discours de victoire, est largement considérée aujourd'hui comme un attentat politique.
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