Les avantages d’ouvrir un cabinet multidisciplinaire
Marie-ève Buisson
2023-04-27 14:15:00
« Nous sommes le premier cabinet véritablement multidisciplinaire à se consacrer à ces questions uniques et nous nous appuyons sur un modèle d'infrastructure en tant que service pour offrir un lieu de travail unique et sûr pour tous, ce qui nous permet d'être là où nos clients ont besoin de nous », peut-on lire sur leur profil LinkedIn.
Le cabinet Henri & Wolf a été fondé par l’avocate spécialisée en sécurité des données Vanessa Henri et l’expert international en cybersécurité, Jean Loup Le Roux.
Avant de fonder Henri & Wolf, Vanessa Henri a travaillé comme avocate chez Fasken. « Je n’avais pas d’inquiétude à cofonder un cabinet juridique, j’y voyais une belle opportunité d’innover par le biais de l’agilité qui n’est pas donnée à d’autres moyens d’affaires. Il faut se donner les moyens de ses objectifs », mentionne-t-elle.
Elle ajoute: « Je voulais une pratique diversifiée, inclusive, adaptée aux besoins du marché et agile pour répondre à des problèmes technologiques complexes. Je l’ai donc construite à mon image ».
La multidisciplinarité pour les clients
Pour Jean Loup Le Roux, il était clair qu’ils allaient cofonder un cabinet multidisciplinaire. « Les grands cabinets ne savent pas travailler en multidisciplinarité avec des profils non avocats. On a donc été obligé d’inventer quelque chose où c’était possible », explique-t-il.
Toujours selon l’ingénieur, les cabinets multidisciplinaires permettent d’améliorer les demandes des clients.
« C’est très désagréable pour un client de devoir payer un grand cabinet à 800 $ de l’heure pour ensuite se tourner vers des conseillers en conformité de sécurité ou en design de solution technologique. C’est inefficace et frustrant pour les clients de devoir faire affaire comme ça », dit-il.
Pour Vanessa Henri, les équipes multidisciplinaires permettent de livrer des mandats complexes en réduisant les coûts pour la clientèle.
« Cela satisfait aussi la curiosité des professionnels qui veulent continuer d’apprendre. Avec la multidisciplinarité, on permet de pallier aux faiblesses des uns avec les forces de l’autre. C’est une solution efficace au manque d’accessibilité du talent, en plus d’être convivial afin de supporter les jeunes qui font leur entrée dans la profession », soutient-elle.
De plus, la cofondatrice mentionne que les problèmes technologiques ont souvent plusieurs angles à traiter. « La diversité permet une meilleure identification des risques et des solutions plus complètes que “ ça dépend ” », ajoute-t-elle.
Un cabinet en pleine croissance
Depuis un an, le cabinet est passé de 2 à 15 professionnels en plus d’avoir dépassé les 80 clients. Dans l’équipe, il y a des assistants, des stagiaires en droit, des avocats puis des profils technologiques.
« Nous sommes une communauté d'experts autonomes qui sont déjà indépendants pour la plupart et qui sont pour la majorité intermédiaires ou seniors. On a des gens qui ont 25 ans d’expérience et on a des avocats juniors », mentionne Jean Loup Le Roux.
Pour Vanessa Henri, le nombre d’employés dans un cabinet n’est pas pertinent.
« Nous focalisons sur une planification de la capacité axée sur une compréhension des compétences de nos membres. Ainsi, l’excellence, la complémentarité et l’alignement avec nos valeurs organisationnelles sont les principaux facteurs que nous prenons en considération avant d’accepter de nouveaux membres dans notre pratique, et non la réputation de l’employeur. Dans un grand cabinet, il y a beaucoup de va-et-vient. Ce n’est pas une médaille d’y être entrée en soi, et ça ne fait pas partie de nos critères », pointe-t-elle.
Selon la cofondatrice, les membres d’Henri & Wolf ont travaillé dans des contentieux de Fortune 500 et cumulent plus de six barreaux. Plusieurs ont d’ailleurs été reconnues par l’industrie, notamment en obtenant des nominations dans des comités de travail gouvernementaux.
« On cherche plutôt les profils atypiques ayant une expérience de terrain démontrée que par le profil corporatif traditionnel. Dans bien des cas, c’est un déterrent dans notre processus de revue des demandes externes. L’expérience en entrepreneuriat, la multidisciplinarité et l’autonomie de pratique d’un membre, ainsi qu’une excellence démontrée, sont, à l’inverse, des atouts », souligne-t-elle.
Tout de même, l’équipe ne cesse de s’agrandir. « On a énormément de gens qui viennent nous voir et qui sont curieux de notre modèle, disons-le, assez atypique », ajoute Jean Loup Le Roux.
Malgré l’économie actuelle, le cabinet continue de crouler sous les projets. « Notre marché n’est pas en souffrance, il est en expansion. Quand tu as une bonne réputation, que tu sers bien tes clients et que tu es honnête, tu te retrouves avec une quantité illimitée de travail », mentionne-t-il.
Pour Jean Loup Le Roux il est important de rappeler qu’Henri & Wolf n’est pas en compétition avec les autres cabinets.
« On s’entraide avec les autres professionnels. Je vous dirais même qu’il y a des grands cabinets qui nous envoient des mandats parce qu’ils n’ont pas la compétence en interne. On est vraiment dans une relation de partenariat et non de concurrence », soutient-il.
Pour les deux cofondateurs, c’est avant tout la perspective du client qui compte. « Souvent le client est oublié dans l’histoire. Il faut voir avec lui ce qui est le plus rapide, le plus fluide et ce qui peut lui coûter moins cher », conclut-il.