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Deux coiffeuses se crêpent le chignon!

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Gabriel Poirier

2021-07-15 15:00:00

Quand les affaires tournent mal… Une entrepreneuse poursuit une coiffeuse qu’elle a embauchée durant son congé de maternité...
Me Meriem Amir. Photo : Site web d’Astell Caza De Sua
Me Meriem Amir. Photo : Site web d’Astell Caza De Sua
Anne-Marie Tseng-Valiquette, la présidente et fondatrice de Mei Loft, un salon de coiffure pour femme, déposait dernièrement une demande introductive d’instance contre Corail Tourangeau, la fondatrice du salon de beauté Signé Co.

Mme Tseng-Valiquette reproche à son homologue une concurrence déloyale.

Embauchée à l’été 2020 pour gérer Mei Loft, Mme Tourangeau aurait notamment enfreint la clause de non-sollicitation et de non-concurrence à son contrat de travail, précisent les documents judiciaires.

Mme Tseng-Valiquette a recruté Mme Tourangeau pour gérer son salon durant son congé de maternité.

Mme Tseng-Valiquette, dont le congé devait prendre fin en juillet prochain, réclame la somme de 100 200 $, dont 15 000 $ pour atteinte à la réputation de son salon de coiffure. Elle aurait été contrainte de fermer son salon temporairement, en raison de ses différends avec Mme Tourangeau.

Mme Tseng-Valiquette est représentée par Me Meriem Amir du cabinet Astell Caza De Sua. Jointe par Droit-inc, cette dernière explique que sa cliente « prend les mesures appropriées pour minimiser ses dommages et être capable d’exercer, c’est-à-dire de retourner à ses activités à temps plein le plus rapidement possible. »

Contactée par Droit-inc, Mme Tourangeau n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

Son salon de beauté, Signé Co., serait en activité depuis mars dernier à l’île des Sœurs, soit dans le périmètre « protég(é) par la clause de non-concurrence », mentionne la demande introductive d’instance.

Corail Tourangeau est une ancienne mannequin, rapportait Le Journal de Montréal en 2015.

Un match en apparence parfait…

L’histoire entre Anne-Marie Tseng-Valiquette et Corail Tourangeau débute en juin 2020.

À cette époque, la fondatrice de Mei Loft est à la recherche d’une « personne capable de diriger les activités » de son salon le temps de son congé de maternité. Elle désirait plus précisément trouver une « partenaire d'affaires » avec qui éventuellement étendre les activités de son salon de coiffure.

Mentionnons que Mei Loft comptait à l’époque près de « 150 clientes sur une base régulière », mais aucun employé. Mme Tseng-Valiquette recourrait plutôt à des services de sous-traitants.

Tout semblait sourire aux deux coiffeuses, à l’époque, qui s’entendaient bien selon les documents judiciaires.

« Les parties se sont très bien entendues dès leur première rencontre et, étant donné que leurs conjoints respectifs se connaissent, elles ont décidé de commencer une relation d’affaires. »

Après une formation de deux mois, Mme Tseng-Valiquette et Tourangeau ont donc signé un « contrat de service » qui indiquait que la seconde rendrait pour Mei Loft des services de coiffures et de traitement capillaires « pour une période minimale d’une année ».

Avec ce contrat de service, Mme Tourangeau se serait engagée a travaillé pour Mei Loft jusqu’en juillet 2021, en plus de ne pas « solliciter » la clientèle de Mei Loft et à ne pas « concurrencer » Mei Loft « pour une période déterminée ».

Mais qui tourne au vinaigre…

Les documents judiciaires affirment que Mme Tourangeau aurait commencé à faire la « promotion » de produits « Signé Co by Coco », une marque d’extension pour cheveux qu’elle détient.

Elle aurait commencé à promouvoir ces produits dès août 2020, soit un mois avant le début du congé de maternité de Mme Tseng-Valiquette.

« Petit à petit, Mme Tourangeau débutait à négliger Mei Loft pour mettre de l’avant sa marque pour tous les services de coiffure qu’elle rendait, alors qu’initialement, la marque “ Signé Co by Coco” était exclusivement destinée à la promotion des produits d’extension de cheveux. »

Des publications sur les réseaux sociaux auraient notamment suivi, poussant Anne-Marie Tseng-Valiquette à intervenir. Après avoir exprimé son désaccord, la relation entre les deux coiffeuses se serait détériorée.

« Dès lors, la relation entre les parties a commencé à s’affaiblir et Mme Tourangeau a répété à plusieurs reprises à Mme Tseng qu’elle ne travaillait pas pour elle et qu’elle ne faisait que “louer une chaise” », illustre la requête que Droit-inc a consultée.

Après avoir embauché la coiffeuse Emmanuelle Lacasse en décembre 2020 pour gérer « l'achalandage » des fêtes en décembre dernier, Corail Tourangeau aurait commencé à « changer arbitrairement les prix » des services offerts par Mei Loft.

C’est à la suite d’une intervention de Mme Tseng-Valiquette à ce sujet que leur relation se serait « envenimée ».

Le salon de Corail

« Vers la mi-mars 2021, Mme Tourangeau et Mme Lacasse ne se présentaient plus au salon durant les heures normales d’ouverture prétendant qu’il n’y avait plus assez d'achalandage ».

C’est notamment ce qu’explique la demande introductive d’instance au sujet des dissensions entre Mme Tseng-Valiquette et Mme Tourangeau.

Les revenus déclarés par cette dernière en mars dernier auraient d’ailleurs « diminué drastiquement » alors que « l’agenda de Mei Loft était complet pour le mois d’avril 2021 ».

Questionnée à ce sujet, Mme Tourangeau aurait expliqué à la propriétaire de Mei Loft « (prendre) des vacances » en prévision du mois d’avril.

« Étrangement, à la même époque, Mme Tourangeau alléguait être en détresse émotionnelle, qu’elle avait besoin de changer de vie et qu’elle désirait rendre les services à partir de chez elle », ajoute la requête.

Ce n’est que quelques jours plus tard que Mme Tseng-Valiquette a pris connaissance de l’ouverture du salon de Mme Tourangeau à l’île des Sœurs. Elle a aussi appris que son ancienne « partenaire » aurait sollicité sa clientèle en plus de « (rendre) les mêmes services que ceux prohibés par la clause de non-concurrence ».

« Mei Loft apprend que Mme Tourangeau a sollicité Mme Emmanuelle Lacasse afin qu’elle quitte Mei Loft pour venir travailler sans son nouveau salon de coiffure », avance la demande introductive d’instance.

Corail Tourangeau aurait aussi travaillé sur l’ouverture de son salon dans les semaines précédant son départ, ce qui représente une « contravention » de son contrat de service.

« En effet, tout porte à croire que Mme Tourangeau a profité de la plateforme offerte par Mei Loft pour développer sa propre marque, pour établir une clientèle à travers la clientèle de Mei Loft et a volontairement résilié le contrat de service avec Mei Loft sachant que son départ causerait inévitablement la fermeture de l’emprise et Mei Loft et la perte de la clientèle à son profit », conclut la requête.

Jointe par Droit-inc, Me Meriem Amir n’a pas voulu indiquer si le salon de sa cliente est encore fermé à ce jour.

Les coups de téléphone de Droit-inc à Mei Loft sont demeurés sans réponse.

Des mises en demeure sans réponse

Les mises en demeure de Mme Tseng-Valiquette étant demeurées sans réponse, la fondatrice et présidente de Mei Loft réclame aujourd'hui 100 200 $ à Corail Tourangeau, dont 35 200 $ en perte de profit, 50 000 $ pour le non-respect du contrat de service et 15 000 $ pour atteinte à la réputation de Mei Loft.

Le salon Mei Loft a notamment dû annuler tous ses rendez-vous pour le mois d’avril 2021, selon la requête.

Anne-Marie Tseng-Valiquette craint un « tort irréparable à la réputation » de son salon, elle qui exerce dans ce milieu depuis maintenant douze ans.
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1 commentaire
  1. Me jean A Savard
    Me jean A Savard
    il y a 3 ans
    avocat
    Cette pousuite ne représente aucun intérêt. Il y a des milliers d'affaires pendantes semblables devant nos tribunaux. Ce n'est pas de la nouvelle.

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