Gilbert Rozon dit avoir « très hâte » de livrer sa version des faits

Radio Canada
2025-06-02 14:15:13

Dans un témoignage très attendu, lundi, Gilbert Rozon répliquera aux allégations d'attouchements ou d'agressions sexuelles portées contre lui par neuf plaignantes, dans le cadre d'un procès civil.
En matinée, lundi, dans les couloirs du palais de justice de Montréal, le fondateur de Juste pour rire a déclaré qu'il « avait très hâte » de livrer sa version des faits.
Depuis le début de ce procès, en décembre dernier, il n'a cessé de nier toutes les allégations qui pèsent contre lui dans cette cause l'opposant à neuf présumées victimes.
Devant ces dernières, qui ont tour à tour livré leur témoignage devant la juge Chantal Tremblay de la Cour supérieure du Québec, l'homme d'affaires déchu de 70 ans est demeuré impassible.
Le témoignage de Gilbert Rozon s'échelonnera tout au long de la semaine, interrompu par ceux de témoins qui ont été appelés à sa défense, dont l'ex-premier ministre du Québec, Pierre Marc Johnson.
Pour les neuf demanderesses, il s'agit de l'ultime tentative d'obtenir réparation de la part de l'ex-magnat de l'industrie de l'humour : elles lui réclament près de 14 millions de dollars en dommages et intérêts pour des attouchements ou des agressions sexuelles qu’elles auraient subis entre 1982 et 2004.
Les plaignantes s'étaient vu refuser en Cour d'appel l'autorisation d'intenter une action collective contre Gilbert Rozon. Leurs neuf dossiers ont été réunis, à la demande du défendeur, et sont entendus au cours d’un seul et même procès.
En 2022, en prévision du procès en diffamation qu'il a intenté contre Julie Snyder et Pénélope McQuade, Gilbert Rozon affirmait être la cible des mensonges de femmes motivées par la vengeance, la rivalité, l'argent et la publicité.
En décembre 2020, il avait été acquitté au criminel des accusations de viol et d'attentat à la pudeur portées contre lui par la plaignante, Annick Charette. La juge Mélanie Hébert avait fait valoir « le doute raisonnable » au profit de l'accusé.
Dans son jugement d'une trentaine de pages, la magistrate avait toutefois apporté ces nuances : « Un acquittement ne veut pas dire que le tribunal ne croit pas la victime, a nuancé la juge. Cela signifie que le directeur des poursuites criminelles et pénales ne s’est pas déchargé de son fardeau de prouver hors de tout doute raisonnable » la culpabilité de l'accusé.
Annick Charette est l'une des neuf demanderesses dans l'actuel procès civil, les autres étant Martine Roy, Lyne Charlebois, Guylaine Courcelles, Patricia Tulasne, Danie Frenette, Anne Marie Charette, Mary Sicari et Sophie Moreau.
De plus, sept autres femmes ont accepté de témoigner dans cette affaire dans le cadre d’une preuve de faits similaires. Parmi ces dernières figurent Pénélope McQuade et Julie Snyder, qui ont respectivement affirmé apporter leur témoignage pour celles qui n'ont pas de voix et en solidarité avec les plaignantes.