Le DPCP portera en appel la peine infligée à Jean-François Malo
Radio Canada
2025-10-28 12:00:58

Afin de préserver la confiance du public à l’égard du système de justice », le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) portera en appel la peine de cinq ans de prison pour voies de fait graves infligée à Jean-François Malo. La sentence avait été rendue jeudi en l'absence du promoteur controversé de Joliette, qui est en cavale depuis le 14 octobre.
L'homme d'affaires avait été reconnu coupable en mai dernier d’avoir payé deux hommes de main, en 2020, pour qu’ils commettent une agression armée contre un avocat représentant le Mouvement des Caisses Desjardins, qui le poursuivait dans une cause civile.

Peines
Les hommes de main en question ont été condamnés à une peine d'emprisonnement de 9 ans et 10 ans respectivement, en lien avec cette affaire. La Couronne réclamait une peine d'emprisonnement de 10 à 12 ans contre Malo. La fourchette habituelle pour voies de fait grave est de 3 à 5 ans de détention, mais le DPCP avait demandé une peine exemplaire et nettement au-dessus des peines habituelles pour envoyer un message fort.
C’est grave de s’attaquer à un intervenant du système judiciaire qui agit dans le cadre de ses fonctions. Il en va de l’intégrité du système, avait martelé la procureure de la Couronne. Au moment de rendre la peine, le juge Denys Noël a cité plusieurs circonstances aggravantes, dont la planification et la préméditation de l'attaque, les séquelles physiques et psychologiques pour la victime, ainsi que l'absence de remords de l'accusé qui présente un risque de récidive, selon l’agente de probation.
Le juge a également souligné que l'accusé a attaqué l'intégrité du système judiciaire en s'en prenant à l'un de ses représentants. Le magistrat a toutefois trouvé des facteurs atténuants dans le dossier, dont l'absence d'antécédents judiciaires et le respect des conditions de remise en liberté. Dans une déclaration transmise aux médias vendredi, le DPCP a indiqué que les motifs (de l’appel) seront précisés dans les procédures.
Outre la présence d’erreurs de principe, le DPCP peut en appeler lorsqu’il estime pouvoir démontrer que la peine imposée est manifestement non indiquée dans les circonstances. La victime a été avisée de notre intention, y lit-on également.
Fugitif
Un mandat d’arrêt international est en vigueur pour tenter de mettre un terme à la cavale de Malo, mais on ignore toujours où il pourrait se terrer. Mercredi, il avait envoyé un courriel au juge Noël au petit matin, où il écrivait que son apparition devant le tribunal le mettait en péril, sans s’expliquer davantage. Son motif n’avait pas convaincu le juge, qui a estimé qu’il était évident que Malo tentait surtout d’esquiver l’emprisonnement.
L'avocat du promoteur immobilier s'est désisté par soucis déontologiques. Pour rappel, l'homme d'affaires avait multiplié les requêtes à la suite de son arrestation avec pour objectif de retarder les procédures judiciaires. Il avait ensuite réclamé l’arrêt du procès en invoquant des délais déraisonnables, en plus de poursuivre la victime pour diffamation.
Jean-François Malo est bien connu des milieux policiers à Joliette. Il est reconnu pour mener un train de vie fastueux dans la région, tout en usant présumément de divers stratagèmes pour flouer les autorités fiscales.
DB
il y a 2 heuresComme j'indiquais sur le précédent article. J'ai suivi cette histoire de loin mais je ne comprends pas pourquoi il n'a pas été accusé pour tentative de meurtre. Idem pour ceux qui ont tiré sur l'avocat. Ils l'ont tiré pour ne pas le tuer dans sa demeure? C'était pour lui faire peur? Pour mois ça l'aurait dû être une condamnation de tentative de meurtre et de complot. Mais bon je suis civiliste et non criminaliste, peut-être un criminaliste peut me l'expliquer. Merci.