L’environnement : le grand oublié de la campagne ?

Commençons par un simple petit quizz.

Quels partis se sont positionnés pour l’étiquetage obligatoire de tous les produits contenant des OGM ?

Qui souhaite réduire de 20% l’émission de gaz à effet de serre d’ici 2020 ? Qui ambitionne les 40% de réduction ?

Qui voit d’un œil positif la reconstruction de la centrale de Gentilly-2 ? Et qui s’engage à la fermer ?

Pour avoir les réponses à ces questions: il faut fouiller, creuser, partir en quête de l’information.

Car, il est clair que les partis politiques n’ont pas fait de l’environnement leur cheval de bataille même si le débat du jour sur la mine Jeffrey les force à prendre position.

« Je pense que l’environnement comme tel, en tant que sujet unique, n’est pas vraiment abordé dans la campagne, si ce n’est par Québec Solidaire », dit Me Christine Duchaine, fondatrice de Sodavex, cabinet boutique spécialisé en droit de l’environnement qui vient de souffler ses trois bougies début août.

Selon elle, si l’environnement reste en filigrane de plusieurs débats, tels le Plan Nord, les partis politiques n’abordent pas certaines questions de front.

« Je suis la première étonnée de ce silence, confie-t-elle. Depuis longtemps, pourtant, l’environnement est ancré dans le cœur des Québécois. Ce sont des valeurs intrinsèques à la population. »

Sujet tabou

Pourquoi donc ce silence ?

« Il est peut-être difficile pour un politicien de se positionner à un endroit où il y a le risque de ne pas être bien vu par l’ensemble de la population », déclare l’avocate chevronnée.

Par exemple, concernant le débat sur l’amiante, certaines personnes pensent que c’est bon pour l’économie, d’autres que c’est mauvais pour la santé. Il y a une vraie division », dit-elle.

Elle, qui exerce depuis une vingtaine d’années en droit de l’environnement, ne trouve pas cependant que l’on parle moins de l’environnement qu’il y a plusieurs années.

« On en parle différemment, dit-elle, on ne se focalise pas sur les mêmes enjeux. Avant, il s’agissait du sol contaminé. Aujourd’hui, de gaz à effet de serre ou de gaz de schiste. »

Schiste

Le gaz de schiste, un sujet sur lequel elle lit beaucoup.

« Je suis le dossier, et j’ai hâte de lire le rapport de la Commission mise sur pied par le gouvernement », dit-elle.

Il est difficile, selon l’avocate, de se positionner sur un sujet si vaste et dense sans avoir préalablement pris connaissance de tous les détails du rapport, qui réunit les analyses de plusieurs spécialistes dédiés à la question, et qui ont fait le tour de plusieurs régions.

Y-a-t-il une volonté politique de changer la réglementation ? Est-ce possible de protéger la population ?

Le cadre législatif actuel n’est pas propice à encadrer l’exploitation et à protéger les gens autour, selon elle. Il demeure des zones de « flou ».

« Il pourrait y avoir des conséquences importantes si l’industrie n’agissait pas correctement, dit-elle.

« Ce n’est que mon avis mais il y a beaucoup d’improvisation là-dedans. La juriste que je suis reste à l’écoute. Je suis quelqu’un de circonspect, et je reste en attente. »

Et, pour votre information, Québec Solidaire, Option Nationale et la CAQ se sont déclarés favorables à l’étiquetage obligatoire des produits contenant des OGM.

Le PLQ veut réduire l’émission des gaz à effet de serre de 20% d’ici 2020. Québec Solidaire propose 40% de réduction d’ici 2020, et 95% d’ici 2050.

Tous les partis se sont clairement positionnés contre le nucléaire, sauf le PLQ et la CAQ.

Quels sont leurs positionnements sur les ressources minières ? Les forêts ? Un moratoire concernant le gaz de schiste ?

L’organisme Greenpeace a rendu publique un tableau détaillé sur les positions des différents partis québécois.

Pour le lire :cliquez ici.

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