Sharqc : l'avocat des Hells a enregistré secrètement la police!

Vincent Larouche
2010-06-11 14:00:00
La Couronne essaie de démontrer que Pierre Panaccio est en conflit d'intérêts dans le dossier Sharqc, car il était autrefois l'avocat de deux motards aujourd'hui devenus délateurs et travaillant pour la poursuite, soit Martin Roy et Sylvain Boulanger.
Ceux-ci n'ont pas renoncé à leur droit au secret professionnel, mais ils risqueraient de se retrouver confrontés à leur ancien avocat si celui-ci continue d'agir en défense dans le dossier Sharqc.
Le ministère public a toutefois évoqué une autre raison pour laquelle il croit que Me Panaccio ne peut pas continuer dans cette cause comme avocat de la défense : il risque d'y être assigné comme témoin par la Couronne au cours du procès.
En 2008, lors de l'enquête sur l'incendie qui a détruit le bunker des Hells à Sorel, des enquêteurs de la SQ avaient rencontré les motards Lionel Deschamps et Robert Bonomo au bureau de Me Panaccio. Celui-ci avait enregistré les 2 h 27 de conversation grâce à une enregistreuse cachée.
Il a par la suite révélé l'existence de cette preuve mais refusé de fournir l'enregistrement à la Couronne. Celle-ci croit que si le contenu de la conversation est remis en doute lors du procès, elle pourrait avoir à assigner Me Panaccio comme témoin.
Un appui du bâtonnier?
Par ailleurs, Me Panaccio a vigoureusement nié avoir été ami avec Martin Roy avant d'apprendre qu'il travaillait pour la police. «Bien non ! Peut-être qu'on a une définition différente de l'amitié, lui et moi, mais ce n'est pas mon ami !» a-t-il assuré.
«Je suis une personne assez conviviale, c'est peut-être pour ça qu'il pense que je suis son ami. Je suis gentil avec tout le monde, je ne suis pas le pire des individus», a ajouté le juriste, qui sembait s'amuser ferme dans le box des témoins.
Le criminaliste en a profité pour mentionner qu'il avait fait part des manoeuvres de la Couronne à des membres importants de la communauté juridique.
«Je suis allé voir le bâtonnier pour ça - je le connais personnellement - et il disait que ça n'a pas de bon sens, et de me battre jusqu'au bout. J'ai référé au Barreau et ils m'ont dit laissez-vous pas faire, Me Panaccio.»
Quant à celui que la Couronne prétend être le proche collaborateur de Me Panaccio et qui a lui aussi défendu le délateur Martin Roy en cour dans le passé, Me François Taddeo, il a refusé de répondre à presque toutes les questions de la Couronne en raison de son obligation au secret professionnel.
À plusieurs reprises, il a aussi dit ne pas avoir souvenir de ce dont lui parlait le procureur du ministère public.
Note: Cet article a été publié sur Ruefrontenac.com. Il est reproduit ici avec l'autorisation del'auteur.
Me
il y a 15 ansPendant ce temps, le Barreau chasse des avocats qui ont rendu des services honnêtes pour toutes les avances perçues, même si celles-ci n'ont pas transité par le fidéicommis.
GBS
il y a 15 ansDes services honnêtes? Est-ce que vous l'avez vu à l'oeuvre?
Je doute de la qualité de VOS services si vous qualifiez les siens ainsi.
Je dois avouer qu'il a un excellent marketing.
GC
il y a 15 ansJ'ose espérer que le bâtonnier, qu'il "connait personnellement", et le Barreau ne sont pas réellement en accord avec ce comportement pour le moins douteux.
Anonyme
il y a 15 ans>ce comportement pour le moins douteux.
La preuve par élément matériel est prévue au CCQ. Si jamais il est opposé aux policiers dans un litige civil et qu'il a besoin de prouver la teneur de sa conversation avec eux, il sera bien content d'avoir un enregistrement. Il n'y a rien de douteux là dedans.
Anonyme
il y a 15 ansSi les clients savaient qu'ils étaient enregistrés et qu'ils étaient d'accord, me semble que c'est légal alors que d'enregsitrer
la conversation? Je ne vois pas le problème à ce niveau là. Quelqu'un peut m'éclairer?