Un étudiant en droit dans la mire du DPCP
Radio -canada
2022-08-30 13:15:00
La Régie de Police du Lac des Deux-Montagnes a été saisie du dossier le mois dernier après qu'une enseignante des Laurentides, Vickie Vachon, eut porté plainte contre le Trifluvien de 30 ans. Elle affirme que Simon Houle lui a empoigné les fesses sans son consentement dans un bar de Cayo Coco, à Cuba, dans la nuit du 3 au 4 juillet.
Or, moins de deux semaines auparavant, l'ingénieur avait obtenu une absolution conditionnelle après avoir plaidé coupable d'avoir agressé sexuellement une amie et pris des photos de ses parties intimes lors d’une fête en 2019.
Dans une décision controversée, le juge de la Cour du Québec Matthieu Poliquin avait affirmé que les conséquences d'un casier judiciaire seraient disproportionnées, puisque l'agresseur ne pourrait plus voyager pour son travail. Le tribunal avait aussi estimé que Simon Houle était une personne de bonne moralité et que ses crimes étaient contextuels et ponctuels dans sa vie.
Simon Houle s’est prévalu de son droit à garder le silence
La police a rencontré la plaignante et des témoins de la soirée pour obtenir leurs déclarations. « Les enquêteurs ont convoqué le suspect, mais il n'a pas voulu donner de version des faits », explique le relationniste Jean-Philippe Labbé.
Une fois l'enquête terminée au début du mois d'août, le dossier a été soumis au DPCP, qui déterminera si Simon Houle doit être accusé. L'analyse juridique comporte des enjeux de juridiction, puisque les gestes auraient été posés à l'extérieur du pays. L'ingénieur pourrait entre autres être accusé de ne pas avoir respecté les conditions de sa probation, qui l'obligeaient à avoir une bonne conduite.
Jean-Philippe Labbé soutient que le DPCP a demandé un « complément d'enquête » à la police, qui sera fourni dans les prochaines semaines.
« Le DPCP ne détient aucune information publique pour le moment », s'est limitée à répondre la porte-parole Audrey Roy-Cloutier.
Jointe au téléphone, Vickie Vachon se dit « en paix » avec sa dénonciation publique et affirme avoir reçu de nombreux messages de soutien de la population. « J'ai hâte de connaître la décision du DPCP », glisse-t-elle.
Une audience devant la Cour d'appel est prévue pour le 9 décembre, après que le ministère public aura contesté l'absolution dont a bénéficié l'ingénieur.
L'avocat de Simon Houle, Pierre Spain, a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada.