Robert Card, patron de SNC-Lavalin
Robert Card, patron de SNC-Lavalin
Le ministère des Affaires municipales, Transports Québec, Hydro-Québec, le cabinet de la première ministre, le Conseil exécutif, la Caisse de dépôt et placement, l’Autorité des marchés financiers et Infrastructures Québec sont au nombre des entités visées par les activités de lobbyisme de l’entreprise.

SNC-Lavalin régularise ainsi sa situation auprès du Commissaire au lobbyiste, qui s’était intéressé à la rencontre au sommet entre le grand patron de la firme, Robert Card, et le cabinet de Pauline Marois il y a quelques semaines.

La firme québécoise a entrepris de se refaire une virginité. Début mai, M. Card avait réclamé et obtenu une rencontre en haut lieu au cabinet de la première ministre, avait révélé notre Bureau d’enquête. Chose rarissime, le plus haut fonctionnaire de l’État, Jean St-Gelais, l’équivalent du sous-ministre de Pauline Marois, était même présent.

L’entreprise n’était toutefois pas inscrite au registre des lobbyistes, ce qui avait attiré l’attention du Commissaire François Casgrain.

Contrats publics

Les entreprises qui veulent soumissionner sur des contrats publics doivent désormais montrer patte blanche. Entaché par des allégations de corruption à l’étranger et par des témoignages de la Commission Charbonneau, le dossier de SNC-Lavalin est loin d’être propice à convaincre les enquêteurs de l’UPAC et de l’AMF de donner le feu vert à l’accréditation de la firme pour les appels d’offres publics.

L’entreprise a fait une demande d’habilitation, mais est toujours en attente d’une réponse de l’AMF. La firme a apporté récemment d’importantes modifications à son équipe de direction, ce qui pourrait cependant faire pencher la balance en sa faveur.

La Banque mondiale et l’Agence canadienne de développement international (ACDI) ont récemment écarté la firme SNC-Lavalin pour une période de 10 ans suite à des allégations de fraude au Bangladesh et d’irrégularités dans le cadre d’un contrat de construction au Cambodge.