Des dizaines de travailleurs et de militants syndicalistes de la Côte-Nord ont accueilli en héros Bernard «Rambo» Gauthier à son retour dans son fief. Les personnes présentes se sont dites fières de la prestation de leur leader devant la commission Charbonneau.

Selon Christian Désîlets, professeur de communication à l'Université Laval, qui a analysé le témoignage de Bernard Gauthier, ce dernier a de toute évidence été bien préparé par son avocat.

Le spécialiste croit que Bernard Gauthier n'a pas besoin d'avoir une firme de professionnels pour s'occuper de son image. «Si on définit faiseurs d'images comme un spécialiste qui conseille son client sur la manière de parler en public ou devant les caméras, on se demande quelle est son identité mystérieuse. C'est évident que c'est son avocat», affirme M. Désilets.

Christian Désîlets pense que l'avocat de Bernard Gauthier a dû préparer son témoignage avant son passage à la commission Charbonneau. «C'est un témoin qui a de l'expérience. Par son travail, il a eu au cours des années à témoigner très souvent, c'est évident, dans toutes sortes de causes», explique-t-il.

«Ce n’est pas la première fois qu'il passe devant un tribunal ou une instance, dans ce cas-ci une commission. Ce n’est pas la première fois, il sait comment faire. Il a un avocat, certainement, qui l'a préparé. Je ne peux pas croire que l'avocat de la FTQ ne l'a pas préparé », assure le professeur.

Le «Rambo» médiatique

«Je pense que toute la population comme les commissaires et les avocats de la commission s'attendaient à voir le "Rambo" médiatique que tout le monde connaissait, que lui-même décrivait comme un pas de classe».

Le «Rambo» médiatique selon Christian Désilets, c'est «quelqu'un qui doit faire de l'intimidation, un gros bras, pas très intelligent».

«Les gens s'attendaient donc à voir le spectacle “d'un chrétien dans l'arène des lions”», précise Christian Désîlets.

«À la surprise de tout le monde, on s'aperçoit que c'est un homme intelligent et qui en plus est capable de faire un témoignage structuré. Donc, c'est un renversement de situation. Dans son témoignage, c'est un homme qui a l'air très authentique, qui défend ses idées, ses opinions».

«Pour les Québécois, quelqu'un d'authentique c'est la valeur suprême. Plus qu'être honnête, c'est être authentique» explique le professeur. Ce dernier estime que plus le témoin sera loin de son avocat plus il risquera de tenir des propos incendiaires.