Pierre Arcand

Quels sont les signes avant-coureurs d’un congédiement ?

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Pierre Arcand

2017-12-21 14:15:00

Il y en a trois à surveiller, dit notre recruteur. Et si, par malheur, vous cochez aux trois, votre temps est compté...

Question:

Pierre Arcand, spécialisé en recrutement juridique
Pierre Arcand, spécialisé en recrutement juridique
Quels sont les signes avant-coureurs qu'un employeur veut nous congédier? J'ai peur d'être dans cette situation...


Réponse:

Cher lecteur,

J’aime bien votre question et c’est pourquoi je prends le temps d’y répondre, même si elle sort un peu de mes compétences de recruteur. En fait, nos confrères qui œuvrent en relation de travail seraient probablement mieux placés que moi pour vous donner l’heure juste.

Ceci étant dit, j’y réponds en me basant sur les témoignages reçus au cours des dernières années tant par des candidats que par des amis qui ont eu l’infortune de se retrouver dans une telle situation.

Il y a plusieurs stratégies qu’une entreprise peut utiliser afin de se départir des services d’un de ses employés et les signes avant-coureurs vont dépendre de la stratégie choisie. Plus l’entreprise souhaite un départ volontaire afin d’éviter de payer une prime de départ, plus les signes seront subtiles et souvent déplaisants.

De façon générale, une mauvaise évaluation, une note disciplinaire, une rencontre au cours de laquelle on vous informe être insatisfait de votre rendement peuvent être des signes avant-coureurs. Mais ce peut être également un avertissement sérieux sans pour autant qu’une décision soit déjà prise. On vous donne la chance de vous amender.

Cependant, si la mauvaise évaluation contredit beaucoup les précédentes sans que vous ayez changé quoi que ce soit dans votre comportement, peut-être que l’entreprise a décidé de « monter un dossier » afin de pouvoir justifier votre futur congédiement. Il en va de même pour une ou plusieurs notes disciplinaires plus ou moins justifiées ou des rencontres au cours desquelles on vous reproche tel ou tel comportements, tel ou tel erreurs. Quelques fois, on ira même jusqu’à vous signaler que certains de vos collègues ont de la difficulté à travailler avec vous.

Votre supérieur peut aussi commencer à rejeter les projets que vous lui présenter sous prétexte que ce n’est pas ce qu’il vous a demandé ou que le travail n’est pas satisfaisant. Dans le fond, l’entreprise veut s’assurer d’avoir une cause juste et suffisante pour vous congédier et elle prépare son dossier en conséquence. Elle ne souhaite pas vous mettre dans une situation invivable afin que vous quittiez, elle veut vous enlever tout recours lorsque les gestionnaires vous annonceront qu’ils mettent fin à votre emploi.

Dans des cas ou il y a plus de malice ou même de la mauvaise foi, l’entreprise fera tout ce qui est en son possible pour favoriser le ou les départs volontaires. Ils vont modifier discrètement votre rôle dans l’entreprise en vous confiant des tâches moins intéressantes, ou en confiant à d’autres certaines responsabilités qui faisaient partie de votre travail. On vous retirera des avantages ou des petits plus dont vous pouviez bénéficier. On réduira votre compte de dépense, on coupera vos formations ou on vous imposera des horaires plus stricts, souvent sans raison. Et on vous dira que tout va bien et de ne pas vous inquiéter. Bref on veut vous pousser vers la sortie en vous rendant malheureux et tous les moyens sont bons.

Parmi les lecteurs, il y a en probablement plusieurs qui se disent qu’on voit ça seulement dans les films et que ça ne se passe pas ainsi dans la vraie vie. Détrompez-vous, bien que ce soit une infime partie des cas de congédiement, j’en vois régulièrement et quelques fois je suis surpris de l’identité de l’entreprise. Ce ne sont pas souvent des PME qui utilisent ce genre de stratagèmes mais bien des grandes entreprises reconnues. À leur décharge, ce n’est habituellement pas la décision de l’entreprise mais bien celle d’un gestionnaire… qui a probablement atteint son niveau d’incompétence. Congédier quelqu’un peut se faire dans la dignité et le respect, il faut juste que ces valeurs soient prioritaires par rapport au chiffre en bas des états financiers.

En résumé et pour revenir aux situations plus courantes, les signes avant-coureurs d’un congédiement prochain, se regroupe en trois points :

1-Une baisse ou modification du travail ou des responsabilités
2-Des évaluations, rencontres ou « feed-back » négatifs
3- Une détérioration de la relation avec votre supérieur

Si vous vivez les trois, votre temps est probablement compté. Deux des trois, une rencontre avec votre supérieur serait une bonne idée. Une des trois, laissez aller quelques semaines pour voir et essayez de corriger le tir dans le cas d’évaluations négatives.

J’espère que ma réponse vous aidera et je vous souhaite que vous vous alarmiez sans raison.


La Question au Recruteur

Chaque semaine, le recruteur juridique Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.

La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes pour autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.


Sur l'auteur

Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.
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4 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Le cas du (de la) boss suceux(se)
    Si votre supérieur(e) a un ou plusieurs des traits suivants (qui sont hautement valorisés par la plupart des hautes directions):

    - aime s'entourer de yes-(wo)men;
    - est incapable de s'affirmer devant son supérieur et adopte à son égard une attitude de suceux(se);
    - ne défend jamais ses employés;
    - est un adepte du rien par écrit et du tout verbal;

    et si vous n'avez aucun des traits ci-dessus, alors vous êtes en situation perpétuelle de pré-congédiement.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 6 ans
      Rien par écrit et tout verbal
      J'avoue que parfois, dans ce genre de situation où tu sens que ton boss ne joue pas franc jeu et pourrait te glisser une peau de banane, j'utilise à profit la fonction "enregistrement" de mon téléphone intelligent, à l'insu de mon interlocuteur. S'il n'a aucun scrupule à vouloir me jeter comme une vieille chaussette et par des manoeuvres mesquines, pourquoi me gênerais-je pour ne pas violer sa confiance? En plus, les boss qui ne font jamais dans l'écrit pour ne pas laisser de traces, sont très forts pour faire dans le déni. Leur phrase préférée? "Je ne me souviens pas avoir dit ça."

  2. Samia
    Samia
    il y a 6 ans
    recherche emploi domaine juridique
    Bjr,moi j'aimerais présenter ma situation comme cas pratique: j'ai étudié le droit en Tunisie et j'ai eu ma maîtrise en droit depuis 2004, j'ai travaillée pendant 10 ans( juriste, ass DRH, Responsable jurid), je viens d'immigrer au Canada, j'ai fait l'évaluation de mon diplôme qui est reconnu comme Bas en droit.le problème est que je ne peux travailler avec mon diplôme, la seule issue est de faire un DEC ou BAC, je comprend que la loi Tunisienne est différente à celle du Canada,mais à mon avis la méthodologie ainsi que la logique est la même, alors pourquoi je ne trouve pas quelqu'un qui embauche et qui fait une formation?????

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 6 ans
    Parce que vous arrivez en pays de [semi] common law un siècle trop tard
    >pourquoi je ne trouve pas quelqu'un qui embauche et qui fait une formation?


    Autrefois ça fonctionnait comme vous le décrivez! Un apprenti cordonnier apprenait le métier comme un apprenti juriste.

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