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Stages : où serez-vous le mieux payés?

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Jean-francois Parent

2019-01-09 15:00:00

Attention : entre un petit cabinet régional et un grand bureau montréalais, les écarts salariaux vont du simple au triple!

Combien peuvent espérer toucher les étudiants cette année ?
Combien peuvent espérer toucher les étudiants cette année ?
L’annuelle de la course aux stages s’ouvre avec la Journée Carrière interfacultaire qui se tiendra le 18 janvier prochain à Montréal et le 21 janvier à Québec.

C’est l’occasion pour les cabinets, les entreprises et les agences gouvernementales de mousser leur pratique pour attirer les meilleurs étudiants.

Cependant, entre l’offre du plus grand payeur et celle du plus petit, l’écart est de 167 %!

Alors chez qui serez-vous le mieux payés?

Et bien, ce sera chez BCF! Le cabinet offre en effet 70 000 dollars à ses stagiaires. Le cabinet a d’ailleurs augmenté le salaire offert puisqu’il était de 66 000 dollars l’an passé.

Du côté des salaires les plus bas, on trouve l’aide juridique, un cabinet régional et le DPCP, avec leurs 26 000 dollars.

En y ajoutant les avantages sociaux, BCF offre ainsi un salaire qui atteint presque le triple de ce que peut payer un petit cabinet hors des grandes villes ou un service public tel le Centre communautaire juridique de Montréal.

Parmi les meilleurs payeurs, soit ceux qui offrent 60 000 dollars et plus, citons également Gowling WLG (65k) et Stikeman (62K), Osler, McCarthy et Blakes (62K), ainsi que Miller Thomson, McMillan, Lavery et Fasken (60K).

Le choix du secteur

Outre le salaire, quel avantage peut offrir une pratique publique?

Gilles Trudeau, secrétaire corporatif de l’Aide juridique à Montréal.
Gilles Trudeau, secrétaire corporatif de l’Aide juridique à Montréal.
« Nous offrons une grande pratique, avec plus d’une centaine d’avocats, dans des secteurs qui n’ont pas d’équivalents dans la pratique privée », explique Gilles Trudeau, secrétaire corporatif de l’Aide juridique à Montréal.

Pour ceux qui veulent se destiner au droit criminel, en défense, ou qui s’intéressent à la famille ou à la protection de la jeunesse, c’est l’endroit où l’on peut rapidement se mettre les mains dans le cambouis.

« Et puis, dans la dernière année, nos plaideurs ont remporté deux jugements en Cour suprême », dont l’arrêt Boudreau sur les suramendes imposées notamment aux itinérants, se félicite Me Trudeau.

La pratique souhaitée

Et pour ceux qui ne se destinent pas d’emblée au droit commercial, des petites études telles Monette Barakett ont ce qu’il faut, explique Guy-François Lamy, directeur général du cabinet qui compte 25 avocats à Montréal.

Il refuse de dévoiler l’offre faite aux stagiaires « pour des raisons stratégiques », mais assure que les salaires sont « concurrentiels » avec l’offre des grands cabinets. Dont certains ont par ailleurs des bureaux dans le même immeuble que Monette Barakett, Place Ville-Marie.

« L’avantage, c’est également de pouvoir pratiquer une spécialisation, en droit du travail ou en droit public. Et quand je demande aux stagiaires ce qui les attire chez nous, ils répondent ‘’vous étiez les plus cools’’ », affirme Me Lamy.

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Une offre bonifiée

Guy-François Lamy directeur général  de Monette Barakett.
Guy-François Lamy directeur général de Monette Barakett.
Du côté des grands cabinets, les offres sontp articulièrement alléchantes dans certains cas. Outre des salaires imposants, certains saupoudrent également des avantages : bourse d’étude, frais de scolarité, abonnement au gym, vacances payées, etc.

Osler propose même un iPhone, Stikeman et Lapointe Rosenstein un « téléphone intelligent » !

Ce n’est pas tout : Gowling WLG, par exemple, bonifie le salaire de 65 000 dollars d’une allocation de 10 000 dollars pour préparer son assermentation. Et ce, en plus des frais de scolarité et des livres à l’École du Barreau.

Évidemment, ces privilèges sont assortis de responsabilités : pendant les six mois que dure le stage, plusieurs cabinets exigent de longues heures. Certains précisent même qu’il faut se rendre disponible pendant les fins de semaine.

Plusieurs, tels Davies, qui ne divulgue pas les salaires offerts, ou encore McCarthy et Fasken, pour ne nommer que ceux-là, proposent en outre l’accès aux assurances collectives, avec plan dentaire à la clé.

L’ambiance

Catherine Lambert, de Osler.
Catherine Lambert, de Osler.
Chez Osler, outre les frais du Barreau et les allocations d’études, on propose de la formation professionnelle rémunérée. Il y a même des cours de langues ! Mais ce n’est pas le seul avantage concurrentiel du cabinet, explique Catherine Lambert, directrice des ressources professionnelles à Montréal.

« Nous avons un bureau à taille humaine, qui a une plateforme nationale », ce qui donne le meilleur des deux mondes aux quelque dix stagiaires que Osler sélectionne en moyenne chaque année.

Me Lambert, elle-même ex-stagiaire chez Osler, ajoute que « jusqu’à maintenant, on a offert un emploi à tous nos stagiaires ».

Québec-Montréal

Les écarts salariaux existent également entre les bureaux régionaux d’une même bannière :
BCF par exemple offre aux stagiaires de Québec 71 % de ce que touchent les stagiaires montréalais. McCarthy et Fasken offrent quant à eux 25 % de moins.

Ces émoluments restent cependant bien supérieurs à ce qu’offrent les plus petits cabinets, les entreprises, ou la fonction publique.

Ainsi, selon les offres de stage publiées sur le site de l’École du Barreau, l’Autorité des marchés financiers ou les contentieux municipaux tels Montréal, ou encore le Cirque du Soleil, on offre entre 26 000 et 37 000 dollars aux stagiaires.

Cela étant, si un stage dans la fonction publique mène à une embauche, les écarts salariaux sont comblés par la sécurité d’emploi et les avantages sociaux –les régimes de retraite des fonctionnaires sont parmi les plus généreux sur le marché.

Mais comme le disent tous nos interlocuteurs, au-delà des salaires, il y a d’abord le type de pratique que l’on veut développer. Et l’ambiance recherchée.

À vous de choisir!

Tous les salaires présentés dans notre tableau sont calculés sur une base annuelle et arrondis au millier supérieur. Ils sont tirés notamment du Répertoire canadien d’employeurs juridiques ou validés auprès des cabinets.
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29 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    mais à quel prix
    70K$ certes, mais adieux à toute vie à l'extérieur du bureau et bonjour le burnout à 30 ans

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Bof
      Commentaire un peu nono. C'est évident que si vous gagnez plus d'$ votre employeur s'attend à ce que vous travaillez plus. À partir de là, chacun fait ses choix. De toute manière, plusieurs personnes ont travaillé toute leur vie dans de grands bureaux tout en ayant une vie personnelle très riche et sans jamais faire de burnout. On voit également des gens malheureux dans de petits bureau ou au gouvernement. Le fait de travailler beaucoup n'est qu'un facteur parmi d'autres.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Autruche
      Déjà à lire le début du commentaire, on voit tout de suite le bas niveau d'intelligence de l'auteur. Ce n'est pas parce que plusieurs personnes ont travaillé sans jamais faire de burnout que plusieurs autres ont travaillé dur mais n'ont malheureusement pas eu cette chance d'en sortir avant d'atteindre le fond (et ce pour diverses raisons). Cessons de faire semblant que la réalité des bureaux d'avocats n'est pas ce qu'elle est: un pressoir à être humain.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Comprend rien
      Je comprends rien à votre commentaire. C'est probablement dû à mon niveau d'intelligence. C'est sûr que certaines personnes ont fait des burnouts. Le premier commentaire suggère que la vie en grand bureau mène inévitablement au burnout à 30 ans. C'est complètement faux. Les avocats qui travaillent dans d'autres environnements peuvent également faire des burnout. Ces personnes vous diront probablement que ces environnements aussi sont des "pressoirs à être humains". Bref, vous mélangez tout.

  2. DSG
    It's so sad
    It's bad enough that the overwhelming majority of kids need to listen to that small percentage of people bragging about landing a stage, but we even have to rub their noses in it by publishing how much money they'll be making. I bet these are the same people who enjoy eating their lunches in the park as homeless people watch. Show some decorum. It's never classy to talk about money, especially not in this forum.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Totally agree
      the title speaks for itself...you're 100% bang on

    • Almost Insolvent
      Almost Insolvent
      il y a 5 ans
      It's so sad
      I didn't land a stage yet
      and i can tell you that i still want to know about the money I would be making. Not talking about money on this website would obviously be less stressful for some but for others that have to plan their financial situation and reimburse the credits and loans, it helps a lot.

      so to you DSG, i think you should just eat your lunch at a lavish restaurant and send the bill to your parents so they can transfer you some more of that money you don't want to talk about :P

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      No stage yet
      No stage yet and you consider the big firms? Your ship has sailed. If you had the grades or connections to score one of the few highly paid stage you would already have one. Focus on other places and restrain your expenses. You can still pay your loans and credits without working in one of those firms, plus you might even have time to enjoy your life outside the office.
      45K stage with no more than 40hours a week followed by a job offer at 65K with the same hours makes it doable to pay back Desjardins

    • DSG
      I'll tell you right now
      You want to know what you'll be making? I'll tell you right now what you'll be making. Are you in your second year of law school and are part of the overwhelming majority of students who didn't land a stage during "la course au stage"? If so, assuming that you'll graduate, pass the bar and find a stage afterwards (only the big firms looking to mold prodigies hire before you pass the bar), your salary for your stage will be this: close to zero. Some firms will give you a very small salary to cover your lunch and bus pass, but that's it. Fact of the matter is that you will add little or no value to the profitability of the firm while you learn all that stuff that they didn't teach you in school. And believe me, there is a lot they didn't teach you in school. It's actually shocking and the little that you did learn is either outdated or impractical in the real world. Trust me, do not order that Jaguar just yet.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      wow
      I think this is the only time I can second DSG's opinion! Totally agree.

    • DSG
      You know
      Why do people say "for once" or "this time" whenever they agree with DSG? I'm not Satan, you know.

    • YB
      He,s right
      Actually, DSG isn't cynical, nor negative: he's absolutely right. I'll also add this: if you consider big law and didn't land a stage yet, beware of small firms (except for reputable firms such as Woods). Most laywers from such firms pretend to be "specialists" in one or various fields (ex.: business law or malpractice), but after a few months of practicing there, you'll find out not only that the pay is miserable, but that everyone within the said firm is. They've all lost their passion, their drive (if they had any to begin with), they don't geniunely care about the law, have no intellectual curiosity whatsoever, and lose many of their cases (which is why you see many small firms advertising that they are "specialists at settling cases out of court": that, actually, often means they can't go to trial because they will lose). Of course, you'll want to leave, but it will be too late: after working there, you'll be "plagued": no big firms will even look at your CV. So you'll be stuck there for a big part of your life, if not the rest of your career, having to pretend in every gathering you attend that you chose your life out of choice (which is a lie), and pretend to be happy.

      Run before it's too late.

  3. YB
    C'est une blague ?
    «À vous de choisir! »

    LOL !

  4. P
    P
    Il serait intéressant de calculer le salaire horaire effectif de ces différents stages. Il m'est d'avis que le portrait changerait alors considérablement.

    • M
      En effet
      Si on calcul le tout en $/h, on doit être dans les 20$ en considérant 70K$ annuel et une moyenne de 70h semaine

  5. Me Redoute
    Me Redoute
    il y a 5 ans
    Dans le cambouis
    Pour ceux qui veulent se destiner au droit criminel, en défense, ou qui s’intéressent à la famille ou à la protection de la jeunesse, c’est l’endroit où l’on peut rapidement se mettre les mains dans le cambouis.

    L'Aide juridique c'est l'endroit où l'on peut rapidement se mettre les mains dans la marde. Et c'est là qu'on est le moins payé! Pourquoi quelqu'un voudrait-il aller à l'Aide juridique!!!

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    Come on - do a real survey
    Nobody cares about how much you make during your stage. a 5K difference is effectively a 2.5K difference on 6 months, i.e. 1.5K net difference. If you base your articles choice on 1.5K, there is a serious problem.

    What the article should talk about is billable hours and salary as a first year associate and upwards. For example, I know that McCarthys, Stikes and Davies pay 105-110K as a starting salary, + 20-30% bonus for hours, + discretionary bonus (depending on the firm), + 10-20K salary increases per year. A senior associate at Davies or Stikes makes more than a partner at a number of regional and even international firms in Montréal. That's what people want to know because that's where the difference really is. Not at a 1.5K difference during articling.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    Pas vrai
    Non, là où t'es le moins payé, c'est en petit cabinet de région. Pendant mes années de vache maigre, mes homologues de l'aide juridique gagnaient entre 50% et 150% de plus que moi, tout en faisant la même job. Tsé, il y en a des avocats compétents avec des années d'expérience qui gagnent encore 40K-50K par AN (et non par stage!). J'ai déjà envié les salaires de l'AJ.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Je dirais même
      Tellement, tellement, tellement vrai. Je rajouterais: j'ai entendu des histoires d'horreur de partners en petit cabinet de région avec des années d'expérience qui gagnent encore 40k-50k par année.

    • YB
      Et alors?
      Et alors ? Un avocat peut avoir 10 ans d'expérience, et ne toujours pas avoir maîtrisé son droit des obligations.

      L'expérience veut peu dire.

    • Me(e)
      Me(e)
      il y a 5 ans
      Ignoble
      C'est un genre de jugement généraliste qui n'a pour but que de vous protéger de votre propre peur de l'incompétence. Au delà des salaires exécrables, j'ai rencontré des avocats hors pair et très brillants en région, puisque justement, il faut savoir jongler avec toute la matière. Inversement, j'ai eu affaire à des avocats de grands cabinets qui ont fait des erreurs de junior. Pourtant, je n'en fait pas une généralité. Votre équation low pay = crapy lawyer est des plus inexactes et l'inverse l'est également.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    Yikes...
    With salaries this low, is it any surprise that half of the cohort at McGill leaves the Province of Quebec after graduation?

    • DSG
      Good riddance
      And as a fellow anglo who is not motivated by keeping Quebec French, I say good riddance. Take your over inflated egos and go practice your comparative medical ethics law (or whatever other crap they teach over there) somewhere where people have a higher tolerance level for self-centered snobs. If you're taking suggestion, I say try Syria. I hear it's nice there.

    • McGill
      McGill
      il y a 4 ans
      We're fine
      That's the internship salary. We start around 90k to 107k 6 months in the job market. Keep in mind half of us are 22 years old when we start working for a 90-107k salary (+ 10% to 30% bonus). 7 to 9 years in, you either become a partner or you leave. Partners average around 700k in big Montreal firms. So at 29 we have a chance to be making 500k a year (for the smart and well connected ones obviously). Sure if you go to New York you'll be making twice as much, if not more, but buying a condo will cost you 30 years of your life.

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    Me
    Bonjour,

    Excusez mon ignorance (sans ironie), mais à partir de combien d'années d'expérience est-il honteux pour un avocat de faire 50k par année?

    Je parle ici de pratique générale.

    Merci.

  10. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    statu quo?
    J'ai fait mon stage dans ces bureaux à Québec au début des années 2000 et c'était les mêmes salaires! Comment est-ce possible? À moins qu'ici ce n'est pas sur la base d'un salaire annuel mais bien un salaire sur 6 mois?

  11. Iconoclaste
    Iconoclaste
    il y a 5 ans
    Marché sur-saturé
    Le marché des avocats est sur-saturé avec 28 000 avocats et 900 nouveaux bébés-avocats chaque année.

    Ça explique pourquoi malgré les salaires élevés des grands bureaux, l'ensemble des conditions de travail diminue, si on considère la charge de travail qui augmente chaque année. J'ai entendu dire qu'on exigeait 2200 heures facturables chez Stikeman pour les jeunes avocats. C'est démentiel.

    C'est effectivement devenu une machine à broyer les humains.

  12. YB
    lol
    Et alors ? 2200, c'est commun aux USA.

    Si facturer vous fait peur... enfin, ça me paraît évident.

  13. David
    David
    il y a 3 ans
    Thanks foir the insight
    Definetly the information that people should be tackling. Thanks for the insight.

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