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« Ost** d'épais » lance un avocat à son adversaire!

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éric Martel

2020-01-08 14:30:00

Ça joue dur! Un avocat insulte son collègue, après la conclusion d’un litige houleux...

Photo : Shutterstock
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Après avoir traité son collègue « d'intellectuellement déficient » et d’« ost** d'épais », Me Sébastien Claude reçoit une réprimande de la part du Conseil de discipline du Barreau Québec.

L’incident s’est déroulé lors de l’été 2017. Me Claude représente Body Shop, une entreprise qui vend ses actifs à Tech Gym, représentée par Lukas Ross. La vente donne lieu à un vif désaccord.

En effet, Droit-inc a obtenu un jugement datant du 12 septembre 2016 dans lequel on apprend que Tech Gym a eu maille à partir avec RoyNat, l’entreprise qui louait des équipements d'entraînement à Body Shop avant la vente.

RoyNat souhaitait augmenter le montant lié à la location des équipements d’entrainement à la suite de la vente à Tech Gym. Mais Tech Gym a refusé, si bien que RoyNat l’informe qu’elle récupérera ses équipements.

Pour l’en empêcher, Tech Gym fait exécuter la saisie avant jugement, alléguant qu’il y a eu la formation d’un contrat de dépôt donnant lieu à un droit de rétention.

L’honorable Julie Messier a finalement supporté RoyNat dans son jugement, déplorant au passage la « mauvaise foi » et l’abus de « TechGym. »

Colère

Mais le litige laisse des traces. Lukas Ross déplore certains propos tenus par Sébastien Claude et soupçonne qu’il se serait mis en position de conflit d’intérêt, puisque Body Shop appartient à l’un de ses amis. Me Ross dépose donc une demande d’enquête au Bureau du syndic du Barreau.

Toujours en colère à la suite du litige et en raison de cette demande d’enquête, Me Claude s’emporte, et appelle Me Ross, qui l’enregistre à son insu.

« Il admet que la situation le met en colère et qu’il a agi avec beaucoup d’émotivité », indique-t-on dans le jugement du Conseil de discipline. Il prend donc le téléphone, et insulte son pair.

C’est à ce moment qu’il lui lance les insultes reprochées.

Problèmes personnels

Pourtant, Me Claude n’avait pas la permission écrite d’un syndic de le contacter, puisque celui-ci avait déposé une demande d’enquête à son égard. Concernant ce manquement, le Conseil de discipline lui impose une amende de 2 500 dollars.

On reproche également à Me Claude de n’avoir pas fourni les explications requises par le syndic adjoint du Barreau, Me Jean-Michel Montbriand. Il reçoit une autre réprimande à ce sujet.

Le Barreau 2008 a admis « connaître certains problèmes de santé ainsi que des problèmes personnels et financiers » au moment des méfaits. Il consommait de l’alcool afin de surmonter ses problèmes.

D’une part, il admet que « ses omissions et retards résultent de sa négligence », mais d’une autre, « qu’ils sont en partie imputables aux problèmes de santé qu’il a éprouvés », peut-on lire dans le jugement du Conseil de discipline.

Regrettant sincèrement sa conduite, et admettant qu’il n’a pas su contrôler ses émotions, puisqu’il « a agi sous le coup de la colère et qu’il était enragé », Me Claude a fait parvenir une lettre d’excuse à son collègue.

La poussière est retombée

Contacté par Droit-inc, Me Claude le répète: tout ce qu’il souhaite, c’est de mettre cet épisode derrière lui.

« Je le regrette, assure-t-il. Un professionnel doit se détacher, être objectif. Les clients, les litiges passeront, mais entre avocats, on se côtoiera longtemps. Ce n’est pas toujours facile de mettre nos personnalités, nos égos de côté, mais c’est nécessaire. »

Du même souffle, l’avocat réprimandé révèle qu’il vivait à l’époque beaucoup d’anxiété, en plus de subir des crises de panique.

« C’était le chaos dans ma vie… mais j’aurais dû prendre mes distances. J’ai été impulsif. J’aurais dû tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de prendre le téléphone, se désole-t-il. »

En entrevue avec Droit-inc, Me Ross admet pour sa part qu’il a été blessé par les propos de son homologue.

« C’était vraiment pas le fun, désagréable. Je ne comprenais pas pourquoi il me disait cela », déplore l’avocat qui travaille à son compte.

Mais du même souffle, Me Ross lance qu’il n’en veut plus du tout à son ancien adversaire.

« Il a agi sur le coup de l’émotion. Quand j’ai reçu la décision du conseil de discipline, je trouvais ça plate pour lui. La poussière est retombée », conclut-il.
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