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Cadavres interdits

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Natacha Mignon

2009-11-06 08:30:00

Des cadavres mis en scène dans des positions de la vie quotidienne, c’est ce que propose Bodies, une exposition présentement à l'affiche à Montréal et à Québec. Mais est-ce vraiment légal ?

En France, la justice a dit non. Saisi par deux associations, Ensemble contre la peine de mort et Solidarité Chine, le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris a interdit au mois d’avril dernier une exposition similaire et a ordonné sa fermeture. La société organisatrice a fait appel de la décision.

À Québec, l’exposition Bodies inaugurée le 6 juin dernier joue les prolongations jusqu’à la fin du mois. Arrivée à Montréal le 23 octobre dernier, elle rencontre le même succès populaire, qui devrait se poursuivre car d’après l’enquête menée par Droit-inc.com, aucune procédure judiciaire n’a été engagée au Québec pour l’interdire. Et ce n’est pas prêt d’arriver …

« Nous avons déjà tellement à faire avec les personnes mourantes, alors la défense des cadavres ce n’est pas notre priorité », dit Hélène Bolduc, présidente de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité.

Rappelons-le, quinze millions de visiteurs dans le monde se sont déjà rués aux portes de cette exposition. Certains saluent le caractère éducatif de l’évènement, où ils se rendent accompagnés de leurs enfants. Mais d’autres crient à l’atteinte à la dignité humaine.

Interdite à Paris

En France, dans son ordonnance, le juge parisien précise que « la détention privée de cadavre est illicite », et que « les cadavres et leurs démembrements ont d'abord vocation à être inhumés ou incinérés, ou placés dans des collections scientifiques de personnes morales de droit public », ou encore que « l'espace assigné par la loi au cadavre est le cimetière ». Le juge continue en affirmant que « la commercialisation des corps par leur exposition porte une atteinte manifeste au respect qui leur est dû ».

Autre difficulté, qui a certainement conforté le juge dans sa décision, le fait que la société organisatrice, Encore Events, a été incapable de justifier de la provenance exacte des corps. Or, les détracteurs de l’exposition arguaient que les cadavres, révélant pour la plupart des corps jeunes et sans pathologie apparente, provenaient de condamnés à mort chinois. Les cadavres ont été placés sous scellés jusqu’à nouvel ordre.

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