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Technologie : les avocats en fusions et acquisitions premiers de classe

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Emilie Laperrière

2022-05-17 10:15:00

Alors que certains de leurs collègues pourraient être qualifiés de techno-nuls, les avocats en fusions et acquisitions adoptent les technologies avec enthousiasme.

Me Angelo Noce et David Curle. Sources: Site web de Blakes et LinkedIn
Me Angelo Noce et David Curle. Sources: Site web de Blakes et LinkedIn
La pandémie a accéléré le recours à la technologie dans plusieurs domaines, et le droit n’y a pas échappé. Le système de justice a été forcé d’entrer dans le XXIe siècle et de s’adapter en vitesse.

La technologie a notamment eu un impact significatif sur la pratique en fusions et acquisitions. C’est du moins ce que révèle le récent sondage de Litera, une entreprise américaine de logiciels.

Mené auprès de plus de 200 avocats spécialisés en fusions et acquisitions au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni, il démontre que ceux-ci sont plus avancés que les autres groupes de pratique.

Ce constat ne surprend pas Angelo Noce, associé de Blakes à Montréal, dont la pratique se concentre justement sur les fusions et acquisitions. « Ce qu’on fait se prête très bien à l’utilisation des technologies », dit-il.

Ce dernier souligne qu’il y a souvent plusieurs parties impliquées dans une transaction, que ce soit l’acheteur, le vendeur, les assureurs et les parties financières. « Ça implique beaucoup de documents en peu de temps et ça fait en sorte que la technologie devient de plus en plus importante. »

Du début à la fin

En entrevue avec le magazine ''Canadian Lawyer'', David Curle, responsable du contenu juridique et de la recherche chez Litera, remarque que 50 % des répondants utilisent au moins sept des 15 technologies citées.

De l’organisation à la signature des documents en passant par la négociation et la préparation des contrats, « la technologie est utilisée à toutes les étapes du travail », dit-il.

Chez Blakes, l’équipe de fusions et acquisitions a elle aussi adopté une panoplie de technologies, du début à la fin d’une transaction. « On utilise par exemple des solutions d’intelligence artificielle pour nous aider dans la vérification diligente », illustre Angelo Noce.

Pour la logistique de clôture, l’associé et son équipe se servent d’outils comme ''Closing Folders''. « Ils permettent de colliger rapidement les signatures des documents de clôture et de mettre facilement sur un site tous les documents de clôture pour voir lesquels sont signés et en forme finale », ajoute Me Noce. Ce processus, qui pouvait s’étirer sur quelques jours auparavant, ne prend désormais que quelques secondes.

L’usage de la technologie a des effets positifs sur l’ensemble des facettes de la pratique. Selon les répondants, la collaboration et la simplification du processus sont les deux éléments où les améliorations sont les plus visibles.

L’intelligence artificielle, une alliée

Dans un domaine de pratique riche en données, les technologies d’intelligence artificielle prennent une place de plus en plus importante. L'enquête démontre que l'intelligence artificielle devient exponentiellement bénéfique aux avocats en fusions et acquisitions pour l'examen de gros volumes de contrats.

« Ça nous rend plus efficaces, plus rapides aussi. C’est une belle valeur ajoutée pour nos clients », croit Angelo Noce.

C’est 91 % des répondants qui s'attendent à ce que les outils d'intelligence artificielle pour l'examen des documents deviennent la norme dans la plupart des processus de diligence raisonnable des fusions et acquisitions. Ils sont d’ailleurs 37% à penser « fortement » que ce sera le cas.

Une majorité écrasante (plus de 90 %) des avocats de l'étude estime d’ailleurs que l'intelligence artificielle prédominera dans leur travail futur et sera omniprésente dans cinq ans.

Me Noce remarque pour sa part que l’intelligence artificielle est utilisée de façon de plus en plus courante. « L’outil s’améliore constamment. Dans une vérification diligente, il attrape tout ce qu’une personne aurait attrapé en revoyant les contrats en une fraction de seconde. »

De nouveaux rôles

Pour mieux gérer la technologie et les processus, certaines firmes ont embauché d’autres professionnels, comme le notent les répondants.

Les responsables de la tarification et du budget et les chefs de produit étaient les types de nouveaux rôles les plus courants. Des gestionnaires du savoir juridique (traduction libre de ''legal knowledge engineer''), des professionnels de la gestion des connaissances, des analystes de données et des responsables de projet rejoignent également les avocats dans les cabinets.

Blakes compte aujourd’hui une équipe du genre. « Cette équipe est un outil supplémentaire. Ces professionnels sont là pour accomplir des tâches qui requièrent des technologies spécifiques. Ils sont mieux formés que les avocats sur les technologies plus poussées et nous aident sur un ou deux aspects d’un dossier. »
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1 commentaire

  1. Gaston
    Gaston
    il y a un an
    Avocat
    Bonne nouvelle ! Il y a rien de plus ennuyeux que les vérifications diligentes. Au moins le travail qui restera en M&A aura davantage de valeur ajoutée

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