Les féministes des facs!
Diane Poupeau
2019-03-19 15:00:00

Anja-Sara Lahady et Souhila Baba, étudiantes respectivement à l'UdeM et à McGill, ont repris le flambeau à Montréal d’une initiative qui a vu le jour en 2016
Chez ''Law needs feminism'', « nous essayons d'apporter une vision plus intersectionnelle du milieu juridique, nous pensons que d'autres voix devraient être entendues » explique Anja-Sara Lahady.
« Dans la profession, beaucoup de voix sont inexistantes car elles n'ont pas de plateforme, c'est pareil dans le système judiciaire. Certaines personnes sont marginalisées », ajoute Souhila Baba. Ces voix, ce sont celles des membres de groupes minoritaires, les femmes appartenant à des minorités visibles ou encore les personnes non binaires.
Le collectif entend donc faciliter le dialogue sur les questions liées au genre, à la diversité et à l'inclusion dans les facultés de droit, la profession juridique et le système judiciaire en général.
Changer le système juridique

Le collectif organise tous les ans, depuis 2017, un forum. Le premier a eu lieu à Montréal, le dernier en date s'est tenu le 23 février dernier à Halifax. L'événement est l'occasion de partager autour de la place des femmes dans le milieu juridique dans le cadre d'ateliers, de tables rondes et d'activités sur le féminisme et le système juridique.
Un comité travaille également sur la création d'une bourse qui serait allouée à un étudiant n'ayant pas les moyens de poursuivre des études en droit. Le collectif espère aussi publier un livre regroupant les portraits des campagnes des années passées.
#LawNeedsFeminismBecause
En 2016, ce sont Rachel Kohut et Vanita Sachdeva, toutes deux étudiantes à l'université McGill, qui avaient lancé une campagne sur les réseaux sociaux derrière le mot dièse #LawNeedsFeminismBecause. Le principe est simple : poster les portraits de 33 étudiantes et étudiants accompagnés de leur réponse à cette question.
C'est ainsi qu'on peut lire que le droit a besoin de féminisme car...
« … nous avons à travailler deux fois plus dur pour obtenir deux fois moins que les blancs de la classe moyenne ».
« … je ne suis pas trop sensible pour être avocate ».
« … 77 % d'hommes à travers le monde légifèrent sur des enjeux 100 % féminins ».
« … les femmes les plus marginalisées croupissent en prison ».
Plus de 1000 portraits

Aujourd'hui, le comité exécutif est composé de 17 membres, toutes des femmes, et l'association compte des chapitres dans 16 universités, jusqu'en Australie.
Plus d'un millier de portraits de femmes et d'hommes ont déjà été publiés.
Avocat
il y a 6 ansL'article auquel je faisais référence est ici:
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0205349
Voyez: en Occident, les femmes ont un léger avantage sur les hommes dans presque toutes les données et mesures du bien-être, calculées et calculables.
"We found that low levels of human development are typically associated with disadvantages for girls and women, while medium and high levels of development are typically associated with disadvantages for boys and men"
Ce sont des FAITS, des DONNÉES, des STATISTIQUES (non traficotées), toutes choses auxquelles nos féministes nationales sont bien sûr allergiques.