Ils ont ouvert leur propre cabinet… à 28 ans!
Marie-ève Buisson
2023-04-06 15:00:00
C’est en novembre 2021 qu’Alexandre Langlois a lancé son cabinet Alter Lexis. Ismaël Boudissa a de son côté ouvert son cabinet Boudissa Immigration en octobre 2022.
Pourquoi avez-vous décidé de lancer votre propre cabinet?
A: J’ai toujours rêvé de me lancer en affaires. Lorsque je suis devenu avocat et directeur des opérations chez Bernatchez Plamondon, ça m’a rappelé mes premières aspirations. Je suis donc parti sur un coup de tête et j’ai dit à mes collègues que je voulais poursuivre ma carrière d’avocat dans mon propre cabinet.
I: De mon côté, j’ai toujours eu envie de pratiquer à mon compte et de construire quelque chose qui est à mon image. Il n’y a pas un événement en particulier qui m’a donné envie de pratiquer en solo. Je le savais depuis le début que ce n’était qu’une question de temps avant que je quitte le cabinet où je travaillais pour partir à mon compte.
Sentiez-vous que vous étiez prêt à fonder votre propre cabinet?
A: Absolument pas. Je n’étais pas entièrement prêt. C’était une décision impulsive, oui, mais j’avais l’impression que c’était quelque chose que je devais faire maintenant. Puisque je suis sur Tik Tok, je sentais que j’allais avoir une belle visibilité et que j’allais pouvoir chercher de la clientèle via les réseaux sociaux.
I: On ne peut jamais être à 100% prêt dans ce genre d’expérience-là. Selon moi, il n’y a jamais de moment parfait ou idéal pour se lancer en affaires. Ce n’est pas une science exacte. Je peux quand même dire que je me sentais assez mûr pour me lancer à mon propre compte.
Comment vos collègues ont-ils réagi à votre départ?
A: Je n’ai pas reçu de commentaires négatifs, au contraire. Mes collègues ont plutôt accueilli la nouvelle avec des éloges et des félicitations. Ils savent que la profession d’avocat n’est pas facile à la base. C’est une profession qui a son lot de stress alors imaginez lorsqu’on lui ajoute des couches avec l’entrepreneuriat!
I: Mes collègues étaient avant tout excités pour moi, car ils savaient que c’était un rêve que je chérissais depuis longtemps. Je crois aussi qu’ils n’étaient pas inquiets pour moi. J’avais déjà plusieurs responsabilités dans mon ancien cabinet, ils étaient donc confiants de me voir partir à mon propre compte, même si je n’avais que 10 mois d’expérience.
Aviez-vous des craintes lorsque vous avez lancé votre propre cabinet?
A: Durant les premiers mois je n’avais aucune crainte par rapport à mon cabinet. J’étais confiant en mon projet et je me suis lancé tête première dedans. C’est un peu plus tard que j'ai commencé à avoir un peu d’anxiété par rapport à la comptabilité, la facturation des clients, ces choses-là. Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas tout faire seul. J’ai vécu des hauts et des bas comme n’importe quel entrepreneur.
I: Une de mes principales craintes était de ne pas avoir assez de dossiers pour faire rouler le bureau. On a besoin de facturer les clients pour pouvoir éventuellement être capable de payer le loyer, le matériel, imprimer des cartes, etc. Aussi, lorsqu’on est à notre propre compte, on ne peut plus se cacher derrière une personne lorsqu’on se trompe. Si on fait une erreur, il y a que nous à blâmer.
Quels sont vos conseils aux jeunes avocats qui veulent ouvrir leur propre cabinet?
A: S’entourer de gens qui comprennent c’est quoi être en affaires. Il faut apprendre à s’ouvrir et à parler lorsque vous vivez des moments plus difficiles. Mon deuxième conseil est d’apprendre à déléguer. Vous ne pouvez pas tout faire. Ensuite, je dirais qu’il faut être convaincu que la seule façon de pratiquer pour vous est en solo, sinon vous risquez de regretter votre choix.
I: Tout d’abord, je veux vous dire gogogo, allez-y sans hésitation. Ensuite, je recommanderais aux jeunes avocats de se faire un réseau et de se faire connaître dans leur champ de pratique. Il faut que vous deveniez une référence dans votre domaine.
Si vous travaillez en ce moment comme salarié, je vous recommande de faire de la facturation et des ententes de service. Comme ça, lorsque vous partirez à votre compte, vous saurez déjà comment gérer la comptabilité de votre cabinet.
Aussi, je vous dirais de vous entourer de gens qui travaillent à leur compte. Comme ça, vous pourrez échanger avec eux et comparer vos façon de faire, vous donner des conseils.
Quelles qualités ça prend pour partir à son propre compte?
A: Il faut aimer se lancer dans le vide et relever des défis. Lorsqu’on entend parler de l'entrepreneuriat, ça a l'air facile et très attrayant. En réalité, pour le faire, il faut aimer le risque afin d’aller récolter le positif qui en ressort. La confiance en soi est aussi très importante, car il faut être capable de se lancer lorsque nous sommes prêts. Ça ne sert à rien d’attendre le bon moment, car il n’existe pas.
I: Il faut avoir confiance en notre projet, avoir une vision. Il faut croire en quelque chose qui est beaucoup plus qu’un simple travail. Ça dépasse tout ça. Je dirais aussi qu’il faut de la passion. Si vous n’aimez pas ce que vous faites, vous allez trouver le temps long, car travailler à son propre compte demande beaucoup de travail.
Sinon, tout ça s’apprend. C’est en conversant avec nos pairs qu’on peut apprendre et se motiver les uns les autres dans nos propres projets.
YB
il y a un anPossible, oui.
Rentable ? Who knows.