Carrière et Formation

L’émotion de la première plaidoirie

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Camille Dufétel

2023-04-19 15:00:00

Une avocate en début de carrière dans un grand cabinet montréalais raconte l’émotion de sa première plaidoirie et l’importance du parrainage…
Me Alix Casgrain. Source: LinkedIn
Me Alix Casgrain. Source: LinkedIn
Assermentée en décembre 2022, Me Alix Casgrain a rejoint les rangs de Langlois Avocats à Montréal d’abord comme étudiante puis stagiaire en droit sélectionnée dans le cadre de la Course aux stages 2020, avant d’y être officiellement avocate.

Pour tous les jeunes avocats, il y a des premières fois… Et la plaidoirie en est une bien spéciale. La première plaidoirie de Me Casgrain le 28 mars dernier l’a beaucoup marquée.

Il s’agissait, pour celle qui pratique en litige civil et commercial, de présenter devant la Cour supérieure la demande de clients en déclaration d’inhabilité de l’avocat de la partie adverse.

L’avocate a d’ailleurs partagé ses impressions dans une publication sur LinkedIn partagée près de 400 fois, avant de se confier à Droit-Inc.

« J’étais vraiment excitée quand on m’a proposé de le faire, c’est mon collègue Me Jean-Bernard Dehaut qui me l’a proposé, explique-t-elle. Il m’a dit que j’étais prête et que les jeunes devaient apprendre leur profession. J’ai beaucoup appréhendé ce moment, car on représente le cabinet... »

Me Jean-Bernard Dehaut. Source: LinkedIn
Me Jean-Bernard Dehaut. Source: LinkedIn
L’indispensable parrainage

Me Casgrain a pu compter sur du mentorat au sein de son cabinet.

Elle précise que Langlois a un programme de parrainage pour les avocats assermentés depuis moins de deux ans, avec un associé d’expérience et un avocat ayant une carrière plus jeune, de quelques années de Barreau.

Pour elle, c’est essentiel. C’est ce qui permet de se sentir vraiment accueilli dans la profession, et d’être plus confiant dans sa pratique.

« J’ai consulté la veille de ma plaidoirie mon associé responsable Me Stefan Chripounoff, qui m’a été assigné, et il a pris du temps dans sa journée très chargée pour me donner des conseils, m’expliquer quoi dire, quoi ne pas dire, l’importance de bien articuler... »

Elle estime que sa bonne préparation lui a permis de relaxer et c’est d’ailleurs ce qu’elle conseille à tout avocat en début de carrière, « même si ce n’est pas un conseil original ».

Pour elle, ça fait un peu tomber le stress, et « on se dit alors qu’on a fait tout ce qu’on a pu ». Me Casgrain pense aussi qu’il faut se pratiquer un peu à voix haute, savoir expliquer rapidement son dossier.

« Tout cela m’a permis d’être plus calme le jour J, pointe-t-elle. Quand je suis arrivée au Palais de Justice, j’ai croisé des collègues du baccalauréat, et ça m’a aussi enlevé du stress. »

Elle a un autre conseil pour les étudiants en droit en cabinet, celui de demander à un associé qui ne l’a pas déjà offert s’ils peuvent assister à une plaidoirie, dans le cadre d’un dossier pour lequel ils ont fait des recherches.

Selon elle, il ne faut pas se dire que sa timidité sera un frein pour faire de bonnes plaidoiries. Elle estime qu’il existe toutes sortes de plaideurs, avec des forces différentes.

Me Stefan Chripounoff. Source: LinkedIn
Me Stefan Chripounoff. Source: LinkedIn
Ne pas apprendre par cœur

Croire qu’il faut connaître par cœur sa plaidoirie peut causer de l’anxiété à certaines personnes, d’après elle.

« Ce qu’on nous apprend en début de pratique, c’est d’avoir un canevas, un plan général, et de bien connaître les faits du dossier pour répondre à des questions. On ne peut vraiment pas apprendre un texte par cœur, il y a beaucoup d’imprévus. Ça demande du sang-froid, et c’est aussi la partie ‘fun’. »

Elle a ainsi préparé pendant plusieurs heures un plan de plaidoirie et, la veille de l’audition, a relu la jurisprudence qu’elle allait invoquer. Le tout suivi de quelques cauchemars dans lesquels elle arrivait en retard à l’audience.

Une fois arrivée dans la salle, Me Casgrain a observé quelques personnes plaider « en respirant tranquillement » avant que son tour n’arrive.

« C’est sûr que les deux premières minutes de la plaidoirie, tu es un peu nerveuse et tu essaies de parler calmement, tu veux vraiment que le juge te suive », détaille-t-elle, ajoutant que les minutes suivantes se sont très bien déroulées.

Le stress fait rapidement place à un sentiment d’accomplissement et de bonheur, souligne l’avocate.

Me Dehaut est venu observer la fin de sa plaidoirie, qui a duré entre 15 et 20 minutes. Ils ont ensuite débriefé. « C’était très agréable, ce mentorat, de parler de comment ça s'était passé, c’était vraiment une belle expérience ».

Cerise sur le gâteau, la juge a accueilli la demande.

« Si je partage cette expérience avec vous, c’est parce qu’il y a des moments que l’on n’oublie pas dans une carrière », assure Me Casgrain, qui a aussi souhaité remercier ses collègues la motivant dans son début de carrière.
Un cabinet choisi

Me Sophie Perreault. Source: LinkedIn
Me Sophie Perreault. Source: LinkedIn
L’avocate se dit heureuse de travailler au sein de son cabinet « premier choix ». Durant une conférence à l’Université de Montréal, alors qu’elle était encore étudiante, elle se souvient avoir rencontré Me Sophie Perreault, la présidente du CA de Langlois.

« D’abord, j’aimais beaucoup le fait que ce soit une femme, assure-t-elle. Et elle parlait justement de la place des jeunes, elle était accompagnée d’une avocate junior. Ç'avait l’air extrêmement sincère. C’est ça qui m’a attirée, et le fait qu’il y ait beaucoup de femmes chez Langlois. »

Elle apprécie aujourd’hui de travailler sur des dossiers variés d’une journée à l’autre et de les voir évoluer. Elle assiste à des rencontres clients, prépare des plans d’argumentation, effectue des recherches, prépare aussi des interrogatoires…

Une chose est certaine, cette diplômée de l’UdeM, qui devrait prochainement conduire son premier interrogatoire, a déjà hâte à ses prochaines plaidoiries…
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2 commentaires
  1. yb
    franchement
    Pourquoi pas "sa première fois" un coup parti ?

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      Hein?
      Qu'est-ce qui vous faire dire qu'il y en a eu une?

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