Que faire si on n’aime pas être avocat?
Marie-ève Buisson
2022-11-02 15:00:00
Pour vous aider, Droit-Inc a rencontré Dominique Tardif, présidente de l’agence de recrutement dans le domaine juridique ZSA, ainsi que Pierre Arcand, consultant en ressources humaines et vice-président des secteurs juridiques et financiers de chez Arcand & Associés.
Voici donc 5 choses à faire si vous pensez quitter la profession d’avocat, selon les deux experts en recrutement dans le domaine juridique.
1. Laissez-vous du temps
Selon Pierre Arcand, il faut vous laisser le temps de bien essayer tous les aspects de votre métier avant de le quitter. « Selon moi, après trois ou cinq ans de pratique, il est impossible d’avoir compris et essayé toutes les façons de pratiquer le droit ».
Du côté de Dominique Tardif, il faut surtout faire attention de ne pas précipiter les choses. «
Je pense que c’est dangereux d’être impulsif. La clé c’est de s’informer, de se poser des questions et de ne pas prendre de décisions de façon hâtive ».
2. Se questionner
Après avoir pris le temps de bien connaître tous les rouages de votre profession, vous pouvez commencer à vous poser des questions. Une des premières questions à se poser selon Dominique Tardif est: « Est-ce que j’aime réellement le droit? Si oui, est-ce que je suis dans le bon domaine de pratique? »
Rappelez-vous, il existe plusieurs champs de pratique dans le droit. N’hésitez pas à vous renseigner sur ceux-ci. Droit de la famille, propriété intellectuelle, construction, immigration, divertissement, environnement… Il y en a plein à essayer!
Vous pouvez par la suite vous questionner sur l’endroit où vous désirez pratiquer. Vous êtes en cabinet privé? Pourquoi ne pas essayer de travailler dans une entreprise, dans un organisme à but non lucratif ou même au gouvernement! Les tâches ne seront pas du tout les mêmes.
Il est aussi possible de vous questionner sur le type de métier que vous voulez faire en droit. Vous n’êtes pas obligé d’être avocat. Vous pouvez être recruteur, professeur, gestionnaire, conseiller juridique, etc.
Et finalement, il est possible que vous ne voulez pas du tout travailler dans le domaine du droit. Mais ne vous inquiétez pas, « le droit mène à tout »! Réfléchissez, il y a beaucoup de journalistes, politiciens, médecins et même présidents d’entreprise qui ont à la base une formation en droit. « Le droit mène loin », comme on dit souvent.
3. Informez-vous
Avant de faire un grand changement dans votre carrière, renseignez-vous. Il existe des coachs et des orienteurs en droit pour vous donner un peu plus d'informations sur les prochains choix que vous désirez faire.
N’hésitez pas non plus à prendre un café avec une personne qui fait le métier qui vous intéresse, suggère PIerre Arcand. Vous hésitez à devenir enseignant en techniques juridiques? Contactez un professeur et demandez-lui à quoi ressemblent ces journées, qu’est-ce qu’il aime et aime moins dans son métier. De cette façon, vous serez assez outillé pour faire le bon choix.
4. Laissez la porte ouverte aux nouvelles opportunités
Il existe beaucoup de gens dans votre situation qui se questionnent sur leur choix de carrière. Et il existe aussi beaucoup de personnes qui ont quitté le métier d’avocat pour faire autre chose. Vous n’êtes pas seul.
Laissez-vous la chance d’explorer de nouvelles opportunités. Vous allez peut-être même vous faire proposer certains postes auxquels vous n’avez pas réfléchi. Rencontrez du monde, essayez de nouvelles choses et détendez-vous. Vous allez peut-être être surpris de ce que la vie vous réserve!
« Il faut laisser la porte ouverte aux nouvelles opportunités et penser à ce qui nous plaît, parce que les options sont infinies. Moi par exemple, je n’aurais jamais pensé devenir recruteur dans ma vie! Ça été un peu le fruit du hasard qui m’a amené là et je ne le regrette pas du tout! » explique Dominique Tardif qui a une formation en tant qu’avocate.
5. Rappelez-vous la raison pour laquelle vous avez choisi d’étudier le droit
Avant de penser à quitter le droit, essayez de vous rappeler pourquoi vous avez choisi d’étudier dans cette matière. Est-ce parce que vous vouliez faire une différence dans la vie des gens? Pour l’argent? Pour plaire à votre famille? Pour l’adrénaline? Pour aider la société?
En repensant aux raisons pour lesquelles vous avez choisi d’étudier en droit, vous aurez probablement plus de facilité à voir ce dont vous avez besoin actuellement et ce qui vous motive à continuer ou non de travailler dans ce domaine.
« Rappelez-vous la raison pour laquelle vous avez choisi d’étudier le droit. Après, prenez le temps d’évaluer toutes les options qui vous permettraient de continuer à travailler dans le domaine du droit », explique Pierre Arcand.
Il ajoute: « si, par exemple, vous trouvez que vous n’êtes pas assez valorisé dans votre pratique, vous pouvez essayer d’aller travailler dans un OSBL ou même dans une entreprise. Il y a plein d’opportunités à essayer avant de quitter complètement la profession », conclut Pierre Arcand.
Anonyme
il y a 2 ansCher Dominique et Pierre, ça ne fonctionne plus comme ça de nos jours. Laissez moi vous aider.
De nos jours celui (celle, ou ciel!) qui n'aime pas être avocat.e.x doit blâmer les autres pour ses propres choix, sans oublier de blâmer la société patriarcale et l'atmosphère irrespirable anti-démocratique.
On peut également ajouter, au goût, de une à deux cuillérées de "c'est la faute de la Russie", et de "Fuck toute", pour rehausser le tout.
DSG
il y a 2 ansAnd if you do like hanging out with lawyers but you just don't have what it takes to be a real lawyer, you can become a recruiter.
Anonyme
il y a 2 ansÊtre avocat, c'est une décision qui se prend lorsque les sciences dures ne nous interpellent pas et que les mathématiques (souvent notre faiblesse) demande d'être cartésien et rationnel.
Être avocat, c'est le SAVOIR-ÊTRE. C'est être capable de mentir et de donner l'illusion du droit devant les tribunaux dans l'intérêt supérieur de la justice.
Être avocat, c'est d'être contraint de supporter la justice administrative et les décisions des tribunaux malgré la corruption de ses juges.
Être avocat, c'est d'être jugé constamment par la société comme étant des gens malhonnêtes et nous sommes sujet à la dépression et à l'isolement.
J'ai quitté volontairement le droit et le Barreau du Québec. Les valeurs de l'Ordre de n'interpelaient plus.
Je suis devenu entrepreneur et les lois, je les invente maintenant.