Carrière et Formation

Tête-à-tête avec un plaideur chevronné

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Récemment implanté à Montréal, Arbitration Place intègre un plaideur expérimenté à son tout premier groupe d’arbitres… On a discuté avec lui.
Doug Mitchell - source : IMK


En octobre dernier, Arbitration Place, la principale société canadienne de résolution alternative des conflits à l'échelle internationale, a annoncé son implantation à Montréal.

Doug Mitchell, associé fondateur d’IMK, figure parmi les membres du groupe montréalais. Il apporte plusieurs décennies d’expérience en litiges complexes et en arbitrage, tant au Canada qu’à l’international.

Cette nomination souligne son expertise reconnue dans le règlement des différends, allant des dossiers médiatisés aux plaidoiries devant la Cour suprême.

Selon Arbitration Place, « son parcours et son jugement exemplaire incarnent les standards d’excellence qui définissent l’organisation et renforcent sa présence dans le marché montréalais ».

Mais comment fonctionne concrètement Arbitration Place? Et après toutes ces années de pratique, quel regard Doug Mitchell porte-t-il sur l’évolution du litige? Droit-inc a discuté avec lui.

Vous venez de rejoindre Arbitration Place. En quoi consiste cette organisation concrètement?

Arbitration Place est une institution bien reconnue dans les provinces de common law. Certains Québécois étaient déjà membres, comme Pierre Bienvenu ou Yves Fortier.

L’organisation a eu du succès. Ils ont donc estimé que leurs services seraient pertinents pour le marché montréalais. C’est une société qui bénéficie déjà d’une marque forte grâce à ses membres réputés dans le monde juridique. Elle offre des services tels que la gestion et l’administration des dossiers d’arbitrage.

Pour ma part, je fais désormais partie de l'équipe des arbitres potentiels au Canada. Je reste basé chez IMK, mais pour les dossiers d’arbitrage, je peux les traiter sous la bannière d’Arbitration Place.

Les clients qui font appel à cette organisation sont généralement des entreprises sophistiquées qui recherchent un processus rapide, confidentiel et présidé par un arbitre reconnu dans le domaine.

Vous avez une longue et riche carrière en litige. Qu’est-ce qui vous a conduit à ce domaine?

Comme souvent dans ma carrière, ce n’était pas un plan stratégique, mais un peu le hasard. Il y a presque 40 ans, j’ai commencé à travailler dans certains dossiers en litige au sein d’un bureau qui est aujourd’hui BLG.

J’ai ensuite eu la chance d’être junior auprès de Colin K. Irving, un avocat très reconnu au Canada, fondateur du cabinet IMK. En 1996, il m’a invité à le rejoindre dans son cabinet. J’avais alors 35 ans et lui 63, ce qui m’a permis de travailler étroitement avec lui et ses collègues, et d’apprendre énormément.

Vous avez assurément traité de nombreux dossiers au cours de votre carrière. Y en a-t-il un qui vous a particulièrement marqué?

Un dossier particulièrement marquant a été mon intervention pour une personne autiste devant la Cour suprême du Canada, dans l’affaire Auton c. Colombie-Britannique. Dans ce dossier, un groupe de parents contestait le gouvernement de Colombie-Britannique pour ne pas avoir fourni certains services aux enfants autistes.

Les familles demandaient que la province finance la thérapie comportementale intensive, considérée comme le traitement le plus efficace pour les jeunes enfants autistes. Elles soutenaient que le refus de financement constituait une violation de leurs droits à l’égalité, en vertu de l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Après toutes ces décennies de pratique, quel regard portez-vous sur l’évolution du litige et de votre profession?

Beaucoup de choses ont changé, notamment la présence féminine parmi les avocats, ce qui reflète l’évolution de la société québécoise et canadienne.

En revanche, les défis fondamentaux restent les mêmes : aider les clients à naviguer dans un système qui n’est pas le leur et leur procurer le meilleur résultat possible. Et ça, ça n’a jamais changé.

Et quel regard portez-vous sur la nouvelle génération d’avocats?

Je leur dirais qu’être à l’écoute est essentiel : écouter ses clients, ses collègues et même les juges permet de mieux comprendre les situations et d’agir efficacement.

Il est également important de faire preuve d’empathie, car chacun traverse des difficultés à un moment ou à un autre.

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