De l'UQAM à Davies
Rene Lewandowski
2009-02-13 09:30:00
Pourtant, il y a chez ce jeune homme de 29 ans un signe distinctif, certes imperceptible à l'oeil nu, qui en fait presque un martien au pays des avocats d'affaires: il est diplômé en droit de l'Université du Québec à Montréal (UQAM).
Et alors? Et alors rien, si ce n'est qu'il s'agit d'un fait unique, presque à classer dans les anales de la petite histoire du droit québécois. Car il est le seul uqamien à pratiquer dans ce bureau fondé en 1895 - qui compte 250 avocats à Montréal, Toronto et New York - et le premier à y avoir été embauché, à l'été 2008. En plus de 110 ans!
«En fait, dans toute l'histoire du cabinet, Jean-François est le premier diplômé de l'UQAM à qui nous avons fait une offre», souligne Justin Vineberg, l'associé qui s'occupe du processus du recrutement des étudiants.
La situation est loin d'être unique. À Montréal, dire que les diplômés en droit de l'UQAM sont sous-représentés dans les grands bureaux d'avocats est un euphémisme. Chez McCarthy Tétrault, par exemple, sur les quelque 150 avocats du bureau de Montréal, seulement deux sont uqamiens, selon le site du cabinet. Pareil chez Stikeman Elliott, qui ne compte qu'un seul diplômé de l'UQAM parmi les 152 avocats répertoriés dans le site.
Il est vrai que la faculté de droit de l'UQAM est celle qui compte le moins d'étudiants. Seulement une centaine repart chaque année avec le diplôme, trois fois moins qu'à l'Université de Montréal.
Il n'empêche que l'écart demeure considérable entre le nombre de diplômés de l'UQAM embauchés par les grands bureaux et leurs collègues des autres universités. Au bureau montréalais de Stikeman, l'uqamien doit se sentir bien seul en comparaison des 53 avocats de l'Université de Montréal et des 48 de McGill. Et c'est comme ça dans tous les cabinets, de grande et de moyenne taille.
Faut-il conclure que les grands bureaux boudent les diplômés de l'UQAM? La question n'est pas anodine, alors que débute cette semaine la «course aux stages», une période durant laquelle les cabinets tentent de séduire les meilleurs étudiants en droit de deuxième année et que ceux-ci magasinent les cabinets où ils effectueront leur stage.
Pas de discrimination
Tous en choeur, dans les cabinets, les responsables du recrutement des étudiants disent qu'il n'en est rien. Au contraire, ils font autant d'efforts pour séduire les uqamiens que les autres; ils les invitent à visiter le cabinet, participent aux journées carrière, commanditent certains événements de l'association étudiante, etc. À les écouter, on se demande même si ce ne sont pas plutôt les étudiants de l'UQAM qui boudent les grands cabinets!
«On reçoit moins de CV en provenance des étudiants de cette université, il est donc normal que l'on en rencontre moins et qu'en bout de piste on en embauche moins», dit Justin Vineberg. Il explique que son cabinet recherche avant tout des candidats brillants, travaillants et dont la personnalité cadrera bien avec la culture du cabinet. A priori, dit-il, toutes les universités ont des étudiants intéressants à cet égard. «Notre rôle est de les trouver, peu importe leur faculté.»
Stephen Kelly, président du comité de recrutement des étudiants et stagiaires au bureau de Montréal d'Ogilvy Renault, est sensiblement du même avis. Cet associé souligne que son cabinet reçoit bon an, mal an, de 500 à 600 CV, mais seulement une trentaine en provenance d'étudiants de l'UQAM. Voilà pourquoi seulement deux avocats du cabinet sont diplômés de l'UQAM et qu'Ogilvy n'a fait qu'une seule offre à un uqamien en cinq ans... en 2004.
«Ce qu'on cherche, ce sont de très bons étudiants, capables d'entregent et de dialoguer avec les clients, insiste Me Kelly. La provenance universitaire, je m'en balance!»
À l'UQAM, André Riendeau, le directeur du programme de premier cycle de la faculté de droit et de sciences politiques, insiste pour dire que la formation reçue des étudiants les prépare pour tous les domaines du droit, y compris celui des affaires. Pour preuve, dit-il, les uqamiens se débrouillent plutôt bien depuis quelques années aux examens du Barreau. Mais il admet que les intérêts des étudiants de l'UQAM sont probablement plus variés que ceux des autres étudiants des autres universités, ce qui pourrait expliquer pourquoi on les retrouve moins dans les grands bureaux.
«Nos diplômés se dirigent vers la fonction publique, le droit social et international, l'aide juridique, la protection de la jeunesse, etc., dit-il. Pas seulement en droit des affaires.»
Jean-François Hudon, lui, a choisi l'UQAM pour des raisons pratico-pratiques. Parce qu'il travaillait le jour, il recherchait une faculté offrant des horaires d'études flexibles avec cours du soir, si possible, ce que seule l'UQAM permettait. Il ne regrette aucunement sa décision. Il estime même que sa formation l'a probablement mieux préparé à l'École du Barreau et à sa nouvelle carrière en cabinet privé.
«On reçoit une formation axée davantage sur la pratique que dans les autres facultés», dit-il. Il souligne que les nombreux travaux pratiques qu'il a dû effectuer à l'UQAM lui sont sûrement plus profitables que s'il n'avait eu qu'à passer des examens à la fin de la session. «Ça m'aide aujourd'hui à mieux travailler en équipe.»
Anonyme
il y a 16 ansQuelle belle image ces commentaires donnent de notre profession et la tolérance de ses membres!
Bravo à tous de faire passer les chicanes entre bureaux avant le bon sens et/ou le bon goût.
Félicitations aux étudiants de l'UQAM (incluant Me Hudon) et de toutes les autres universités qui sont heureux de travailler dans les grands bureaux d'avocats. Félicitations aux étudiants de l'UQAM et de toutes les autres universités qui sont heureux de travailler ailleurs.
Tant pis pour tous les autres qui sont malheureux et déversent leur frustration quotidienne sur ce site sous le couvert de l'anonymat.
Anonyme
il y a 16 ans> Haha!! TELLEMENT bien dit!!
Les commentaires sur ce site puent l'envie et le désespoir. JAMAIS rien de positif n'en sort. J'ai honte d'être avocat à vous lire. Get a freakin' life!J'ai jamais lu des propos aussi aussi hargneux et détestables. Vos vies doivent d'un ennui mortel. Sur ce, j'ai déjà trop perdu de temps à écrire ces lignes.
> Quelle belle image ces commentaires donnent de notre profession et la tolérance de ses membres!
> Bravo à tous de faire passer les chicanes entre bureaux avant le bon sens et/ou le bon goût.
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> Félicitations aux étudiants de l'UQAM (incluant Me Hudon) et de toutes les autres universités qui sont heureux de travailler dans les grands bureaux d'avocats. Félicitations aux étudiants de l'UQAM et de toutes les autres universités qui sont heureux de travailler ailleurs.
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> Tant pis pour tous les autres qui sont malheureux et déversent leur frustration quotidienne sur ce site sous le couvert de l'anonymat.
Anonyme
il y a 16 ansAu final de l'exercice, il est impérieux après la tentative de Nancy Ship puis la reprise Justin Vineberg, que ce cabinet songe à laisser les relations publiques du cabinet à une personne chevronée en relations publiques et non aux avocats. Il est clair que le message transmis a été très mal reçu par la communauté juridique. Sur une autre note: POURQUOI LE CABINET S'EST-IL ASSOCIÉ À OGILVY dans ce publireportage, j'espère que le 2 cabinets n'ont pas l'idée de fusionner... CE SERAIT UN TRÈS MAUVAIS MOVE DE LA PART D'OGILVY. Quelqu'un est il au courant de quelque chose ???
Anonyme
il y a 16 ansLes commentaires anonymes peuvent générer des conséquences réelles: http://abcnews.go.com/print?id=6960397
Anonyme, tiens...
il y a 14 ans> UQAM ? Soyons honnête. Ce n’est pas tout à fait « Ivy League ». Je me souviens juste l’avoir mis comme dernier choix lors des mes demandes aux facultés de droit. Si c’est comme ça pour tout le monde, ça voudrait dire que le meilleur au programme est le meilleur des pires. Oh no ! Mes propos sont discriminatoires.
Ouep, ils le sont. Et bien franchement, aucune uni du Québec est Ivy League. C'est un argument vide de contenu.