Chara: la Couronne pourrait demander une enquête

Agence Qmi
2011-03-09 19:02:00
Me Bérubé souligne que malgré le contexte particulier de cette affaire, en ce sens qu’elle s’est produite dans le cadre d’un sport professionnel, «l’analyse demeure la même» quand vient le temps de déterminer si on doit porter des accusations.
«Il y a eu des événements similaires dans le hockey junior récemment où nous avons porté des accusations», a-t-elle rappelé en faisant référence aux cas de Jonathan Roy et Patrice Cormier, qui ont secoué la Ligue de hockey junior majeur du Québec dans les dernières années.
Le premier, qui portait les couleurs des Remparts de Québec, avait roué de coups le gardien Bobby Nadeau des Saguenéens de Chicoutimi lors d’un match en 2008. Le second, des Huskies de Rouyn-Noranda, avait asséné un coup de coude vicieux en plein visage au défenseur Mikaël Tam, des Remparts, en janvier 2010.
Les deux jeunes hommes avaient finalement plaidé coupables à des accusations de voies de fait. Le tribunal leur avait chacun accordé une absolution inconditionnelle.
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Une question d’intention
Même si Chara était contraint de se présenter devant le tribunal, cela ne signifie pas nécessairement qu’il serait condamné pour son geste, dont ont pourtant été témoin des milliers de personnes à la télévision et au Centre Bell. Comme le mentionne le criminaliste Jean-Pierre Rancourt, il faut d’abord arriver à démontrer que Chara a délibérément voulu blesser Pacioretty.
«C’est un processus complexe, note-t-il. Est-ce que l’intention était coupable? Il pourrait dire qu’il ne voulait pas le blesser ou qu’il n’a pas fait exprès, par exemple.» C’est d’ailleurs précisément ce qu’a déclaré Chara aux médias après le match.
Me Rancourt n’a cependant pas été impressionné par ces explications.
«Quand tu veux mettre quelqu’un en échec, tu sais où tu te trouves sur la glace. À mon avis, il est clair qu’il savait ce qu’il faisait.»
Pour sa part, l’avocat Robert La Haye préfère parler de «grande insouciance» plutôt que d’un geste intentionnel. D’autre part, sans excuser le joueur des Bruins pour autant, il rappelle qu’il existe, dans la jurisprudence entourant les incidents survenus dans les sports de contact, «une certaine présomption qui fait qu’on est censé accepter à l’avance une certaine robustesse».
«Mais on ne présume pas qu’on accepte de se faire blesser, précise-t-il tout en soutenant que Chara aurait «beaucoup de chances» d’être acquitté d’éventuelles accusations. On est à la frontière d’une situation où l’on pourrait porter des accusations», juge-t-il.
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