Comment surfer sur une éclipse médiatique

Mathieu Rompré
2013-04-04 13:15:00

L’éclipse en contexte de médias de masse
Un exemple récent est le fameux conclave et cette période de quatre heures qui a suivi le moment où la fumée blanche a émané de la cheminée du Vatican. Si les médias nous avaient préparés à la surenchère du jeu «Qui sera le prochain papa et d’où proviendra-t-il? », ce jeu a atteint son paroxysme à ce moment-là et dans les heures qui ont suivi le couronnement de François 1er.
Les plus machiavéliques d’entre vous aurez compris que cette fenêtre temporelle baptisée éclipse médiatique est sans contredit le moment parfait pour annoncer en douce une nouvelle dont on souhaite que la durée de vie soit aussi brève que possible. Car elle aura alors toutes les chances de passer inaperçue, éclipsée par les grandes manchettes du moment.

« Il y a quelques années, près de la date limite des échanges dans la ligue nationale de hockey. La rumeur voulait que Marian Hossa joigne le Canadien de Montréal. Vers 16h30, 80% des nouvelles étaient consacrées à cette rumeur. Nous avions informé nos clients et le public en général de la présence d’une éclipse médiatique. La régie de l’énergie en avait alors profité pour annoncer une hausse des tarifs d’électricité… Des directeurs de grands médias s’en étaient plaints. Or, le lendemain, la Une des grands quotidiens concernait le «non-échange » de Marian Hossa, tandis que la nouvelle de la hausse de tarif n’était qu’un petit encart en bas de page », indique M. Dumas.
Et les médias spécialisés?
Le système n’est pas parfait. Un média spécialisé - Droit-Inc, par exemple - échappera à cette règle mais pas entièrement. Une nouvelle comme l’avènement du règne de François 1er laissera certains médias de glace. Droit-Inc? Aucun intérêt pour la chose papale…
Mais les médias qui suivent des « beats » sont aussi sensibles au concept de polarisation. On n’a qu’à se rappeler des beaux jours de la Commission Bastarache, où Droit-Inc a enregistré des records de clics et d’affluence.
Lorsque la communauté juridique n’a d’yeux que pour un sujet, c’est peut-être le moment idéal pour annoncer en douce que votre département de marques de commerce vous a quitté pour la concurrence….
Note sur l'auteur :
Mathieu Rompré est le directeur Communication et Marketing chez Blakes à Montréal.