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Commission d’enquête : Charest change déjà les règles

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Agence Qmi

2011-10-21 21:54:00

Devant l’insatisfaction populaire, Jean Charest fait volte-face : la commission d’enquête sur l’industrie de la construction pourrait finalement contraindre des personnes à témoigner.
À peine 48 heures après avoir annoncé la tenue d’une commission dont le manque de pouvoir était décrié tant par la population que le milieu juridique, le premier ministre a corrigé le tir vendredi soir.

Profitant de son allocution d’ouverture au congrès du Parti libéral à Québec, il a annoncé que si, dans la progression de ses travaux, la juge France Charbonneau vient à la conclusion qu’un pouvoir de contrainte devient nécessaire, « elle pourra en faire la recommandation et le gouvernement acceptera ».

La nouvelle a paru soulager les militants qui se sont levés d’un trait pour l’applaudir à tout rompre.

« Nous avons beaucoup écouté sur cet enjeu. La commission que nous avons lancée, nous allons lui faire confiance, et nous allons faire le ménage dans le secteur de la construction », a insisté le chef libéral.

Revirement

Il s’agit d’un deuxième revirement en moins d’une semaine pour le premier ministre qui s’est opposé bec et ongles pendant plus de deux ans à la tenue d’une commission d’enquête sur les allégations de collusion et de corruption minant l’industrie de la construction.

Vendredi, après qu’un sondage Léger Marketing-Agence QMI eut révélé que les deux tiers des Québécois étaient insatisfaits de la commission annoncée, le Barreau du Québec lui avait porté un dur coup en dénonçant le manque de pouvoirs lui étant accordé.

Tout juste avant l’ouverture du congrès, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, continuait pourtant de défendre la position répétée maintes fois par le gouvernement, à l’effet qu’un pouvoir de contrainte risquait de mettre en péril des preuves amassées par les corps policiers.

« Si on posait la question aux Québécois : demandez-vous à votre gouvernement de prendre le risque que des criminels évitent d’aller en prison, je crois qu’ils nous appuieraient », avait-il insisté.

Rassurés

L’annonce a rassuré les militants du PLQ, qui n’affichaient pas l’habituelle unanimité derrière la position gouvernementale à leur arrivée au centre des congrès.

« C’est un début, c’est mieux que de ne pas faire de commission du tout, mais je ne suis pas totalement satisfait », avait avoué le délégué de Crémazie, Karl-Philippe Alexis.

D’autres, sans la critiquer ouvertement, laissaient planer une réserve sur les chances de résultats de la commission.

« Est-ce que ce sera suffisant? Ce sont les résultats qui nous le dirons », disait pour sa part Lawrence Depoe, de la circonscription de Jacques-Cartier.

Quant au seul militant ayant réclamé la tenue d’une commission d’enquête publique au conseil général de novembre dernier, Martin Drapeau, il avait lâché, prophétique, « si on donne le pouvoir de contrainte, ça règle le problème ».
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