Faisons de la justice un enjeu électoral!

Nicolas Plourde
2012-09-01 09:30:00
Je déplore vivement que la justice ne soit pas plus présente dans les programmes des partis politiques, dans les débats télévisés ou dans les échanges sur les réseaux sociaux. Sans justice efficiente et accessible, nous créons un terreau fertile pour la corruption et le désordre social, des thèmes qui occupent une place prépondérante dans l’actualité.
Depuis trop longtemps, le budget de l’État en matière de justice stagne à 1 %. C’est insuffisant pour assurer le maintien et la modernisation de notre système de justice. Nous l’avons rappelé aux représentants des cinq partis politiques qui ont participé au débat sur la justice organisé le 22 août dernier à la Maison du Barreau.
Nous avons alors obtenu les engagements suivants :
- tous les partis s’accordent pour dire que des investissements additionnels dans la justice s’imposent;
- le Parti Québécois, Québec solidaire et Option nationale ont répondu positivement à la demande du Barreau du Québec et se sont engagés, s’ils sont élus, à hausser les seuils d’admissibilité à l’aide juridique gratuite en fonction du salaire minimum;
- la Coalition Avenir Québec, le Parti Québécois et Québec solidaire se sont engagés à donner suite aux recommandations de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité;
- les cinq partis s’entendent, dans le cadre de la réforme du Code de procédure civile, sur l’importance des modes alternatifs de résolution des conflits;
- le Parti libéral du Québec s’est engagé, s’il est réélu, à tenir des états généraux sur la justice. Les quatre autres partis étaient également ouverts, à des degrés divers, à l’idée. J’estime qu’il est plus que temps, comme société, que nous dressions un bilan de la justice au Québec et que nous décidions collectivement des lignes directrices de nos actions futures.
Une fois le nouveau gouvernement formé, je veillerai à ce que ces engagements soient respectés. Pour éviter un « décrochage judiciaire », je voudrai aussi convaincre ce dernier de la nécessité de prendre les mesures suivantes :
- maintenir et augmenter le nombre de centres de justice de proximité à travers le Québec;
- dématérialiser la procédure judiciaire par l’introduction des nouvelles technologies;
- investir dans la justice au-delà du 49e parallèle pour ainsi faire rimer économie avec développement durable.
Il est encore temps pour les citoyens de demander aux candidats de leur circonscription quels sont les engagements de leurs partis en matière de justice.
Le 4 septembre prochain, j’invite les Québécois et les Québécoises à exercer leur droit de vote en grand nombre et à continuer à se préoccuper de de la justice.
Le bâtonnier du Québec,
Me Nicolas Plourde