Grève des étudiants : mise en demeure contre l'Université Laval

Agence Qmi
2012-03-22 07:00:00

« C'est fâchant ! Je respecte leurs idées. Ils veulent manifester, ils veulent faire savoir leur mécontentement au gouvernement. Mais ils nous empêchent physiquement d'aller à nos cours. Qu'ils aillent manifester, qu'ils fassent leur “show”, mais qu'ils nous laissent étudier si nous on veut poursuivre », a dit Pierre-Luc Daigle, étudiant en science politique.
Les dissidents disent qu'ils ont signé un contrat avec l'Université Laval, en vertu duquel ils ont payé pour qu'on leur dispense des cours. Or, selon eux, le piquetage des autres étudiants est illicite parce qu'il les empêche de suivre leurs cours.
« Selon un jugement de la Cour supérieure du Québec, le piquetage ne doit pas interférer dans les autres droits qu'on possède à titre d'étudiants. Et il nous empêche de profiter du droit de recevoir notre enseignement », explique Philippe Champagne, lui aussi étudiant en science politique.
Mais pourquoi expédier une mise en demeure à l'Université Laval? Parce que l'Université était informée, dès l'automne dernier, qu'une grève des étudiants se préparait et parce qu'elle est quand même demeurée passive, tolérant les lignes de piquetage, explique l'avocat Yvon Garneau du cabinet Garneau Maltais Bonin Laperle, qui conseille les étudiants pour la cause.
« L'Université est propriétaire des terrains, l'Université à des obligations de sécurité et de rendement envers ses étudiants (...) L'Université s'expose à s'obliger de laisser le libre accès aux étudiants qui veulent aller à leurs cours », ajoute-t-il.
La mise en demeure a été envoyée mercredi à l'Université par courrier recommandé.
Les étudiants lui donnent sept jours pour réagir. Sinon, disent-ils, ils vont prendre d'autres moyens pour se faire entendre. Parmi les possibilités qu'ils évoquent : des poursuites devant la Cour des petites créances ou le Tribunal des droits de la personne, voire, un recours collectif.
L'Université Laval n'a pas voulu commenter leur démarche.
Lundi dernier, on le sait, on apprenait qu'un étudiant en droit de l'Université Laval réclamait 800 $ à l'Association des étudiants en anthropologie parce que son piquet de grève l'empêche d'avoir accès à un cours. Sa réclamation couvre notamment le coût de son cours et ses frais de déplacement.