Je veux changer de domaine de pratique, que faire ?

Question

Bonjour, je pratique depuis plus de 5 ans dans un domaine sur spécialisé, soit la responsabilité médicale. Je souhaite changer de domaine de pratique mais il semble que toutes les portes se ferment en raison de mon expérience. Que me suggérez-vous?

Merci


Réponse

La réponse vous semblera peut-être un peu candide mais les alternatives pour changer de domaine de pratique peuvent se faire rares et être assez difficiles à dénicher. Si cela peut vous consoler un peu, vous n’êtes pas le seul dans cette situation. Toute personne pratiquant dans un domaine spécifique se verra donner une réponse négative plus souvent qu’autrement si elle applique pour un poste dans un domaine autre.

Vous ne spécifiez pas vers quel domaine de pratique vous désirez vous diriger. Cependant, je vous conseillerais de mettre toutes les chances de votre côté et de tenter votre chance dans un domaine un tant soit peu connexe à votre expertise de manière à être en mesure de faire valoir une partie de votre expérience et ainsi de paraître moins comme un poids potentiel aux yeux d’un employeur qui a un besoin urgent. En effet, un employeur qui affiche un poste a probablement un besoin relativement pressant de main d’œuvre et ne sera pas enclin à embaucher une personne qui devra être formée à partir de zéro ou presque et qui par conséquent ne sera pas productive et efficace dès les premières semaines.

En fait, vous devriez plutôt concentrer vos efforts de recherche en approches directes auprès de cabinets que vous aurez préalablement ciblés pour leur expertise dans votre domaine de prédilection. Les cabinets sont toujours à la recherche de candidats avec un bon potentiel et rares sont ceux qui ne vous écouteront pas du tout. De plus, certains employeurs qui ne sont pas nécessairement à la recherche de quelqu’un immédiatement peuvent envisager des besoins futurs et vous pourriez les approcher au bon moment et ainsi simplement leur faire devancer de quelques mois leurs projets d’embauche.

Il s’agit alors de vous montrer convaincant. Contactez directement les personnes en charge du recrutement, le plus souvent des associés seniors ou des chefs de département. Faites-le par téléphone plutôt que d’envoyer un CV. On raccroche moins facilement la ligne au nez de quelqu’un qu’on efface un courriel. Assurez-vous de connaître le profil de la personne que vous contactez et préparez-vous à exposer votre situation et vos ambitions dans un laps de temps assez restreint. Spécifiez rapidement au cours de la conversation que vous aimeriez avoir l’opportunité d’obtenir une rencontre de manière à établir un contact plus concret.

Vous devez être conscient que bien que vous ayez déjà cinq ans de pratique, vous devrez recommencer à la case départ, ce qui peut signifier des responsabilités moins importantes et des tâches qui pourront vous paraître un peu laborieuses dans les premiers temps. De plus, un employeur peut vous offrir un salaire moindre du fait que vous n’avez pas d’expérience dans le domaine de pratique choisi, ce qui veut dire que vous pourriez être rémunéré comme un avocat débutant tout juste dans la profession.

Petit conseil : ne vous sous-estimez pas ! Vous êtes d’abord et avant tout un avocat de litige. Vous pouvez donc aspirez à des postes offerts pour des praticiens « généralistes » en litige. Ne fermez pas de portes, soyez ouvert quand au type de cabinet : grand ou petit, centre-ville ou périphérie. Considérez les cabinets qui vous donneront une chance.

Je sais que c’est toujours plus facile à dire qu’à mettre en pratique mais ne vous découragez pas. Tout est question de « timing » et comme je le mentionnais en début de réponse, il ne faut qu’une opportunité…

Au plaisir.

Jean-François Théorêt


La Question Carrière

Chaque semaine, tour à tour, les recruteurs juridiques Caroline Haney et Jean-François Théorêt répondent à une question posée par vous chers lecteurs.

La Question Carrière de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles concernent votre carrière de juriste.