Je veux un temps partiel

Jean-François Théorêt
2010-01-22 08:30:00
Bonjour,
De plus en plus d'articles sur le site témoignent de femmes avocates qui travaillent à temps partiel. Est-ce une nouvelle tendance du marché ? Est-ce qu'il y a vraiment des cabinets qui proposent le temps partiel aux avocates ? Où pour l'obtenir est-ce que la seule solution est d'ouvrir son bureau ?
Merci d’avance pour votre réponse !
Réponse
C’est effectivement une tendance, mais je la qualifierais d’embryonnaire. Certaines grandes entreprises offrent du temps partiel mais les employeurs semblent craindre de créer un précédent et qu’il y ait une demande trop forte pour ce type d’horaires. Ceci amènerait selon plusieurs une lourdeur administrative qui serait coûteuse à l’entreprise. Les employeurs tentent donc d’éviter de se mettre dans une telle situation en octroyant du temps partiel à certains employés qui le demandent expressément, qui ont déjà une certaine ancienneté au sein de l’entreprise et qui pour une raison ou une autre seraient difficilement remplaçables.
Pour les PME
Nous voyons surtout de plus petites entreprises ayant des besoins juridiques moins grands offrir ce type de poste. Une PME aura plus tendance à embaucher une personne à temps partiel pour prendre en charge les tâches juridiques quotidiennes et qui reviennent régulièrement. De plus, la négociation et la rédaction des diverses ententes commerciales fera normalement partie des responsabilités. Cependant, étant donné le volume de travail, une personne à temps plein ne pourrait être occupée en permanence. C’est donc une alternative intéressante et moins coûteuse à l’envoi de tout le travail juridique à l’externe. De plus, les entrepreneurs apprécient avoir un conseiller juridique à leur côté qui connait en profondeur les enjeux et les stratégies à long terme de l’entreprise et qui donnera peut-être des avis plus « business ».
En cabinet
Pour ce qui est des cabinets, il est assez rare de voir des postes à temps partiels à combler avec des candidatures externes. Les employeurs, comme au sein des grandes entreprises, accommoderont en certaines occasions un employé qui en fait la demande expresse. De même, il sera possible d’obtenir des horaires de travail plus réguliers mais n’oubliez pas que si les objectifs de facturation sont revus à la baisse, la rémunération le sera aussi. Il est bon de mentionner aussi qu’une personne travaillant à temps partiel ou à horaires allégés verra ses chances d’accéder à l’association s’amincir dramatiquement.
Faites aussi attention aux postes à temps plein déguisés en temps partiel. On voit malheureusement trop souvent des charges de travail beaucoup trop grandes pour l’horaire offert. Vous vous trouverez à ce moment devant un épineux dilemme : travailler plus que ce que vous désiriez, tourner les coins ronds et offrir des résultats de moindre qualité ou ne pas accomplir toutes les tâches demandées. Vous sortiriez perdant quelque soit le choix que vous fassiez.
À son compte?
Je vous dirais donc que bien que loin d’être la seule solution, ouvrir son propre bureau est sans conteste une bonne manière d’avoir les horaires de travail désirés et de gérer l’achalandage selon vos besoins et vos priorités. Faites cependant attention car les horaires peuvent être variables selon les échéanciers parfois assez peu flexibles des dossiers. De plus, il est facile de tomber dans un cercle vicieux et de prendre plus de mandats que ce qui était préalablement souhaité et de se retrouver à travailler plus qu’auparavant.
Au plaisir.
Jean-François Théorêt
La Question Carrière
Chaque semaine, tour à tour, les recruteurs juridiques Caroline Haney et Jean-François Théorêt répondent à une question posée par vous chers lecteurs.
La Question Carrière de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles concernent votre carrière de juriste.