Le procès qui fascine les Français

Natacha Mignon
2009-06-15 13:15:00
Quand un des siens, Edouard Stern, est retrouvé mort, le 28 février 2005, à son domicile de Genève, revêtu d’une combinaison en latex du type de celles utilisées par les amateurs de jeux érotiques sado-masochistes, le monde feutré de la finance suisse s’est retrouvé face à un scandale dont il se serait bien passé. Ce sont aujourd’hui les plus hauts cercles d’influence français qui risquent d’être éclaboussés par la mort du banquier, qui fréquentait le monde politico-financier français et était un ami proche de Nicolas Sarkozy.
L’enquête sur le meurtre d’Edouard Stern prouve rapidement que l’auteur des coups de feu mortels est la maîtresse du défunt, Cécile Brossard. Son procès se tient actuellement à Genève, et fait la une de la presse Européenne, compte tenu des révélations quotidiennes sur la vie sexuelle dissolue du banquier.
Le fait divers vient encore de prendre de l’ampleur. En marge du procès, le juge d’instruction suisse chargé d’enquêter sur le meurtre du banquier libertin, Michel-Alexandre Graber, vient de dévoiler à la Tribunal de Genève que les services secrets français sont venus en mission à Genève, à l’annonce de la mort d’Edouard Stern.
Les méthodes utilisées par les services secrets français sont dignes d’un film d’espionnage. Le juge d’instruction croit avoir été mis sur écoute. Il relate encore que les agents français ont récupéré des documents compromettants désormais classés « confidentiels ». Plus tard, deux juges d’instructions français chargés d’enquêter sur un scandale politico-financier de manipulation comptable au sein de la société Rhodia, repartent avec des documents sans lien avec leur enquête.
Quels sont ces documents susceptibles de faire vaciller à ce point la République ? Il s’agit semble-t-il des photos des « parties chaudes » organisées par Edouard Stern en présence de personnalités françaises. De quoi trembler de rire.