Les avocats peuvent-ils être heureux ?

Dans un ''The happy Lawyer : Making good life in law'', qui vient de paraître aux Etats-Unis, les professeurs de droit de l’Université du Missouri, Nancy Levit et Douglas O. Linder s’attaquent au « folklore » qui entoure la profession : fort taux de suicide, alcoolisme, prise de drogues. Une mythologie engendrée par des statistiques dont il faut se méfier…

Le problème serait plutôt dans cette question basique : Mais qu’est-ce que le bonheur ? Les deux auteurs passent en revue toutes les approches analytiques, philosophiques, psychologiques pour finir par conclure que « c’est une satisfaction à long terme », différente de la bouffe ou du sexe qui ne sont que des « plaisirs passagers » et « transitoires ».

Ils en viennent donc à déterminer ce qui procure une satisfaction à long terme, rapporte The Am Law Daily.

Et accrochez-vous car ce qui va suivre est révolutionnaire !

Dans le top de la béatitude terrestre : une relation stable valorisante, la sécurité de l’emploi, l'utilité du travail, la contribution à la prospérité de votre firme et Ô surprise ! Un parfait équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Et l’argent dans tout ça? Pour Levit et Linder, l’argent et le bonheur ne sont pas reliés. L’avocat qui a du mal à boucler ses fins de mois est malheureux pour d’autres raisons. Mais heureusement les auteurs ont quelques solutions à lui apporter.

La clé d’une satisfaction à long terme, ce n’est ni l’argent, ni la bouffe, ni le sexe mais « la comparaison par le bas. » Ils prennent comme exemple les athlètes médaillés aux JO. Celui qui aura le bronze sera heureux d’être sur le podium, tandis que le médaillé d’argent se comparera défavorablement à celui qui a remporté l’or. Donc il faut penser « à ce que nous faisons de mieux plutôt qu’à ceux qui font mieux que nous. » Pour Levit et Linder, « c’est essentiel. »

Les deux professeurs admettent que ces « banalités » sont tout de même bien difficiles à appliquer pour les avocats. Ils nous livrent donc quelques trucs pour atteindre le nirvana entre les heures facturables et le conjoint qui râle parce que vous n’êtes jamais là et que vos enfants ne vous reconnaissent plus.

D’abord, comprendre que le bonheur, « ça exige du travail et de la pratique, ça n’est pas différent du violon ou du golf. » Autre secret révélé : « Dormir, manger sainement, pousser votre entreprise à aménager des horaires flexibles pour les mères de famille… »

Et si vous échouez à appliquer les conseils de Levit et Linder, vous pouvez toujours réciter cette prière que les auteurs ont piqué aux Al-Anon, le programme de soutien des proches d’alcooliques :

« Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer les choses que je peux changer et la sagesse de comprendre la différence. »


THE HAPPY LAWYER: MAKING A GOOD LIFE IN THE LAW
By Nancy Levit and Douglas O. Linder
Oxford and New York; Oxford University Press; 288 pp; $19.95